mardi 2 mars 2010

Journaliste portugaise sur Israël : "choisir qui tue beaucoup d'arabes et ne parle pas beaucoup de paix"

"Il y a également cette phrase qui dit : "Tue autant d'arabes que tu peux et parle autant de paix que tu peux". Dans ce cas il s'agit de choisir qui tue beaucoup d'arabes et ne parle pas beaucoup de paix."   (Alexandra Lucas Coelho, journaliste portugaise, Público)

Source: traduction d'un texte (Entre cá e lá: é diferente, mas vendo bem (Entre là-bas et chez nous c'est différent, sauf à y regarder de plus près)) Jorge Costa repris du site Cachimbo de Magritte

[Un article d'Andrew Gilligan (Islamic radicals 'infiltrate' the Labour Party) paru dans la presse britannique où le ministre de l'environnement socialiste Jim Fitzpatrick dénonce l'infiltration (entrisme) des islamistes radicaux au sein du parti travailliste a inspiré ces commentaires sur la situation au Portugal à Jorge Costa.]

"M'entretenant l'autre jour avec une amie, je lui ai dit : "Il devient de plus en plus difficile de respirer en Europe. Il y a des jours impossibles. À nouveau. Il semble que cette fois c'est notre tour". "Au Portugal, heureusement, les choses ne se passent pas aussi mal que dans le reste de l'Europe", me répondit-elle. En ajoutant : "Il y a bien, comme il y en a toujours eu, une sorte d'antisémitisme larvé qui au moindre problème peut éclater. Mais, malgré tout", insista-t-elle, "les choses sont plus calmes chez nous".

J'acquiesçai. Non pas parce qu'elle m'avait convaincu par son "l'argument" ou parce que le calme (apparent) qui la rassure (pour le moment) m'abuse. Mais pourquoi insister, expliquer qu'elle se trompe, qu'on n'est pas isolés, et que le travail préparatoire à la violence est bel et bien et très clairement en cours. La gauche radicale (bien plus que la droite radicale) fait à elle seule au Portugal ce qu'elle fait ailleurs avec le concours du radicalisme islamique. (Oui, bien entendu, les Juifs ne sont pas les seules cibles de l'Islam radical. Mais, oui, bien entendu, ils sont le catalyseur de son combat. Et ils seront les premiers à tomber.)

Pourquoi aurais-je rappelé à ma copine, par exemple, les textes récurrents d'Alexandra Lucas Coelho. Mais ce n'est qu'un exemple parmi d'autres, peut-être, le plus éclatant où la haine d'Israël – le levier de l'antisémitisme contemporain – qui s'exprime sans la moindre inhibition a acquis une respectabilité, qui seulement en raison de la confusion des esprits, passe pour du journalisme. Voyons cette interview qu'Alexandra Lucas Coelho a réalisée pour le journal Público, il y a environ un an.


L'historien explique à la journaliste (?) les motivations qui président au glissement à droite de l'électorat israélien.

Question de la journaliste du Público: "Il y a également cette phrase qui dit : "Tue autant d'arabes que tu peux et parle autant de paix que tu peux". Dans ce cas il s'agit de choisir qui tue beaucoup d'arabes et ne parle pas beaucoup de paix."

Réponse de l'interviewé : (...)

Ceci passe pour du journalisme. Bien sûr, aujourd'hui, comme par le passé, la haine des Juifs se propage au nom de l'humanitarisme comme idéologie. Israël, le seul Etat juif dans le monde (et même actuellement la seule démocratie au Moyen-Orient où, par exemple, Zeev Sternhell est primé pour ses oeuvres et intervient dans le débat public quand il peut) représente le mal. L'humanité appartient à ses ennemis mortels. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil."

1 commentaire :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Le sud du Portugal, aujourd'hui connu sous le nom d'Algarve (l'oc­cident, en arabe) a été, depuis le 8e jusqu'au 13e siècle, l'une des extrémités du monde de l'Islam médiéval. Au-delà de cette partie de la péninsule Ibérique, l'océan seul s'étendait, mer des ténèbres mystérieuses qui signalait la fin des terres connues. Marginale par sa situation géographique et placée dans les limites occidentales du territoire (la dâr al-Islâm), cette région n'était cependant pas isolée des mouvements qui marquèrent la création et le développement des sociétés islamiques du Moyen Age dans cette partie de l'Europe.

L'Algarve a toujours fait partie de l'histoire d'al-Andalus et il a donc suivi les grandes lignes d'un tableau historique qui commence avec une période de conquête, arabisation et islamisation progressives.

Le processus d'islamisation de l'Algarve est très mal connu. Dans d'autres régions d'al-Andalus, ce processus a pu être reconstitué surtout à partir des données des dictionnaires biographiques. C'est ainsi qu'on a pu observer comment, pendant la période la plus ancienne de l'histoire d'al-Andalus (2°/8° siècle), l'introduction des normes de conduite islamique et le maintien du nouvel ordre des choses correspond presque toujours aux juges, qui sont d'ailleurs, pour la plus grande majorité, d'origine arabe. Ce n'est qu'au siècle suivant que commencent à se former, dans ces villes, des groupes de savants ('ulamâ') dont beaucoup sont déjà d'origine muwallad (c'est ainsi qu'on appelle la population convertie à l'Islam après la conquête). Ces savants constituaient le noyau des élites urbaines islamisées. Le contact direct avec les maîtres de Qayrawân, d'Egypte, de La Mecque ou d'Iraq leur permit de bâtir, à leur retour dans al-Andalus, un réseau de disciples qui assurait la diffusion des enseignements reçus en Orient isla­mique et la formation des experts dans les aspects pratiques du droit, ceux qui affectent surtout la vie quotidienne des nouveaux musulmans. L'isla­misation des villes n'adopta pas toujours ce schéma général et on peut trouver des cas particuliers où la communauté islamique naissante suivit d'abord le modèle de piété personnelle d'un ascète ou d'un homme dévot ; par la suite, les disciples de cet ascète acquérirent, à Cordoue ou dans un centre régional d'enseignement, des connaissances sur la loi islamique.

Aujourd'hui, cette province à l'extrême sud du Portugal est une destination touristique très populaire, où se côtoient de nombreux portugais et d'autres ressortissants européens ... mais si vous préférez aller ailleurs ...