samedi 20 mars 2010

L’accord de libre-échange Israël-Mercosur entre en vigueur

Israël sera le premier pays, en dehors de l’Amérique du Sud, à établir un accord de libre-échange avec le Mercosur.

L’Accord de libre-échange Israël-Mercosur entrera en vigueur en avril, Centre d'études interaméricaines

Le président brésilien Luis Inácio Lula da Silva était à Jérusalem (Israël) le 15 mars pour rencontrer le président israélien Shimon Peres. Le président Lula a affirmé que le Brésil avait donné son approbation finale à l’Accord de libre-échange entre Israël et le Mercosur, qui entrera en vigueur au début du mois d’avril.

Au cours d’une conférence regroupant des centaines d’entrepreneurs brésiliens et israéliens, le président Lula a appelé les milieux d’affaires israéliens à investir dans son pays, arguant que le Brésil avait l’une des croissances les plus rapides du monde, et soulignant le fait que l’on estimait que la croissance économique pour 2010 serait de l’ordre de 5 %. Pour sa part, le président Peres a affirmé que bien qu’Israël et le Brésil soient éloignés géographiquement, la coopération économique et scientifique pourrait les rapprocher.


Étant déjà le plus grand partenaire économique de l’État d’Israël en Amérique latine, le Brésil espère élever le niveau de ses échanges bilatéraux avec l’État hébreu au-dessus de la barre des 3 milliards $ US d’ici 5 ans. Après avoir fortement augmenté au cours des dernières années et avoir atteint un sommet de 1,6 milliard $ US en 2008, le commerce entre les deux pays a chuté à 1 milliard $ US en 2009, conséquence de la crise financière mondiale.

Cet accord de libre-échange a été ratifié l’automne dernier par les deux chambres du Congrès brésilien à l’occasion d’une visite de Shimon Peres au Brésil. Israël sera le premier pays, en dehors de l’Amérique du Sud, à établir un accord de libre-échange avec le Mercosur.

Étant un promoteur de la paix au Moyen-Orient, le président brésilien a par ailleurs ajouté que «Seulement lorsqu’il y aura une paix au Moyen-Orient serez-vous [Israël] capable de réaliser votre potentiel». Le président Lula rejette toutefois les demandes de sanctions économiques des États-Unis et d’Israël à l’endroit de l’Iran, en réponse à son programme nucléaire.

Sources:
Steven Scheer, « Israel-Brazil trade seen surging on Latam trade deal », Reuters, 15 mars 2010
« Brazilian president in Israel to mark Mercosur FTA », Globes, 15 mars 2010
« Israel y Brasil buscan triplicar comercio tras acuerdo Mercosur », Reuters, 15 mars 2010

1 commentaire :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Le Brésil, une puissance établie en Amérique latine et un aspirant à un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, a décidé de s'engager dans le processus de paix au Moyen-Orient en tant que médiateur.

Le Brésil a exprimé à plusieurs occasions sa volonté d'assumer le rôle d'intermédiaire dans les négociations de paix au Moyen-Orient depuis sa participation à la conférence d'Annapolis en 2008 aux Etats-Unis, qui a réuni un groupe de pays et de représentants des parties belligérantes.

En novembre, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a respectivement reçu son homologue israélien Shimon Peres, le président palestinien Mahmoud Abbas et le dirigeant iranien Mahmoud Ahmadinejad. ???

Le professeur Amado Cervo du département des relations internationales de l'Université de Brasilia croit que la participation du Brésil dans les négociations de paix suivra l'échec des autres pays.

"La perception est que les puissances de l'Occident ne parviennent pas à des résultats pour instaurer une paix définitive dans la région. Les arguments du gouvernement brésilien sont sa politique étrangère pacifiste et la position politique du président Lula", a-t-il indiqué à l'agence de presse Xinhua.

"Au Moyen-Orient, le Brésil cherche à agir en médiateur, en conciliateur, tel un pompier, tout comme il le fait en Amérique latine", a déclaré M. Cervo.

Ce n'est pas la première fois que le Brésil est impliqué au Moyen-Orient, bien que ce pays d'Amérique du Sud ait été obligé de "se retirer" de la région sous la pression américaine, a expliqué le professeur.

Dans les années 1970, le Brésil a procédé à une pénétration importante dans le golfe en matière d'investissement et d'exportation, a-t-il rappelé, une usine d'armure a même été établie en Arabie saoudite.

Mais la situation a changé après que les Etats-Unis eurent obligé le Brésil à se retirer de la région entre les années 80 et 90, a précisé le professeur.

Cervo a toutefois averti que le Brésil pourrait faire face à des problèmes dans la promotion des négociations au Moyen-Orient, arguant que la région est "difficile".

"Si vous analysez historiquement, la Grande-Bretagne, la France, les Etats-Unis, toutes les puissances de l'Occident qui s'y sont engagées ont eu de mauvais résultats. Le risque pour un pays comme le Brésil est toujours présent, la diplomatie est très difficile dans la région", a-t-il conclu.

Au final : quelle compensation pour Israël ?