mercredi 24 mars 2010

Lien négationniste sur le site de l’Université de Gand

"Ce lien est présent sur ce site depuis le 21 septembre 2004. Ce n’est pas la première fois que le site de la Faculté des lettres et philosophie de l’université de Gand relaie, indirectement, des propos négationnistes. Des faits similaires avaient déjà été révélés le 8 juillet 2007."

Source: Antisemitisme.be (Liens négationnistes sur les sites de l’université de Gand et de l’association des étudiants musulmans de l’université de Leuven)

Les sites de la Faculté des lettres et philosophie de l’université de Gand et celui de l’association des étudiants de l’université de Leuven affichent des liens qui renvoient au même site saoudien Islamway que le lien qui figurait sur le site de la grande mosquée de Bruxelles (cf. signalement du 9/3/2010) et qui contient des articles négationnistes et xénophobes [Liens négationnistes sur le site de la Grande mosquée du Cinquantenaire à Bruxelles].

Un hyperlien, dans la rubrique de liens "Islamic Sites, Resources, Search Engines, ..." de la page http://www.flwi.ugent.be/cie/links.htm, renvoie les internautes vers le site Islamway, basé à Abha, en Arabie Saoudite. On y découvre notamment des extraits du livre d’Abdallah H. Al-Kahtany qui évoquent "la propagande sioniste et le mythe de l’Holocauste". L'auteur cite notamment un prétendu spécialiste américain qui, après une visite à Auschwitz, prétend notamment qu’"il serait ridicule de prétendre que les chambres à gaz ont été utilisées pour exécuter des gens". Le même auteur déclare que "le nombre de Juifs tués pendant la guerre est estimé à 300.000, soit beaucoup moins que le nombre de Musulmans tués par l’Holocauste juif en Palestine".

Ce lien est présent sur ce site depuis le 21 septembre 2004. Ce n’est pas la première fois que le site de la Faculté des lettres et philosophie de l’université de Gand relaie, indirectement, des propos négationnistes. Des faits similaires avaient déjà été révélés le 8 juillet 2007. (http://www.antisemitisme.be/site/event_detail.asp?eventId=568&catId=30&language=FR). Suite à plusieurs interventions du Centre pour l’Egalité des Chances, les responsables du site avaient supprimé les liens incriminés. Ceux-ci sont à nouveau en ligne.

L’Association des étudiants musulmans de l’Université de Leuven a aussi un lien vers ce même site sur sa page http://www.imsal.be/Content.aspx?id=15 "Introduction to Islam (Arabic websites)".


Le Centre pour l'Egalité des chances a été consulté sur le sujet et affirme que cet article tombe indubitablement sous le coup de la loi de 1995. Une plainte a été déposée à ces sujets.



1 commentaire :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Dans plusieurs pays européens, on trouve de célèbres négationnistes : David Irving en Angleterre, Robert Faurisson en France, Pedro Varela en Espagne. Et sur tout le continent, on est loin de traiter ces cas de la même manière devant la Justice. En Autriche, France, Pologne, Allemagne, Belgique et Suisse, les négationnistes s’exposent notamment à des peines de prison de plusieurs années. En revanche, dans plusieurs autres pays, il n’existe pas de peine similaire.

Les lois pénales sur le devoir de mémoire, comme l’interdiction du négationnisme, lancent la polémique dans les régimes démocratiques, où la liberté d’expression est inscrite dans le droit constitutionnel. D’après le droit constitutionnel allemand par exemple, le déni de l’holocauste repose sur une fausse affirmation à laquelle la loi sur la liberté d’expression ne s’applique de prime abord pas. En Angleterre en revanche, ou le droit pénal et constitutionnel est plus fortement axé sur la notion de liberté, l’introduction d’une loi sur le devoir de mémoire a jusque là été impossible. La liberté d’expression prime en toutes circonstances.
En Italie, le Manifeste des 150, composé d’historiens de gauche comme de droite, s’est opposé pendant plus de deux ans à un amendement de la loi qui prévoyait de pénaliser le négationnisme.

En 2007, l’UE entreprend un premier pas vers l’harmonisation. Une décision-cadre d’avril 2007 prévoie une harmonisation minimale des peines appliquées dans la lutte contre le racisme et la xénophobie. Selon la décision, le fait d’" approuver, de nier ou de minimiser l’existence d’un génocide, d’un crime contre l’humanité ou d’un crime de guerre, alors que le crime est commis contre un groupe de personnes à cause de leur race, de la couleur de leur peau, de leur religion, de leur origine nationale ou ethnique, est punissable par la loi. "

Par conséquent, quiconque dénie publiquement l’existence d’un génocide, dont la preuve a déjà été faite devant des tribunaux internationaux, et prétend que ce génocide n’est qu’une invention du groupe ethnique concerné, encoure une peine de prison et le paiement de dommages et intérêts. En effet, tenir de tels propos signifierait non seulement un déni du génocide à l’encontre du groupe ethnique concerné, mais également une incitation à la haine envers ce groupe.

La qualification d’un crime historique en génocide, crime contre l’humanité ou crime de guerre relève de la responsabilité du tribunal compétent au cas par cas. Concernant l’holocauste, cette qualification a été faite il y a bien longtemps par le tribunal de Nuremberg. En Espagne, depuis deux ans, et cela malgré les efforts entrepris au niveau européen, le négationnisme est à nouveau légal. Le droit constitutionnel espagnol donne ainsi la priorité à la liberté d’expression ; bien sûr, quiconque justifie l’holocauste ou tout autre génocide risque toujours jusqu’à deux ans de prison. L’assouplissement de la loi en Espagne fait suite a la plainte déposée par le négationniste Pedro Varela.