mardi 22 septembre 2009

Suède: Henning Mankell accuse Israël de pratiquer l'apartheid - la ligne droite entre Soweto et Gaza

"Les comparaisons d'Israël à l'apartheid - ou les comparaisons plus radicales et de nos jours plus fréquentes aux nazis - ont fait irruption en Europe de l'Ouest et dans le monde arabe dans les années 1970, et maintenant on les trouve partout." (Paul Berman, intellectuel américain, auteur de Terror and Liberalism)

"Ce à quoi nous sommes confrontés aujourd’hui, c’est un odieux système d’apartheid." (Henning Mankell, auteur suédois, 2009)

Source: UPJF

Au pilori de la criminalisation d'Israël. Cet auteur littéraire célèbre contribue par sa notoriété à accréditer l'accusation, inepte mais terriblement efficace, d'un prétendu apartheid israélien aux dépens des Palestiniens. Le schéma fantasmé : Palestiniens égale Noirs sud-Africains, mur de séparation égale bantoustan, voire Mur de Berlin, dont l'histoire fera certainement justice, mais que dément déjà cruellement la réalité sur le terrain, n'a pas besoin d'être réel pour être cru. Comme c'est le cas immémorial de l'antisémitisme, la haine crée elle-même ses fantasmes. L'apartheid n'existe pas en Israël: peu importe, créons-le de toutes pièces. Calomnions, calomnions, il en restera toujours quelque chose. Le véritable journalisme consisterait à photographier massivement la réalité sur le terrain pour montrer que, certes, il y a tous les stigmates d'un pays en proie à une guerre qui ressemble à une guerre civile, mais qu'il s'agit en fait d'un affrontement meurtrier entre deux populations qui luttent pour le même pays, et dont l'une veut l'élimination totale de la présence et de l'existence de l'autre. Celles et ceux qui ont la conscience droite savent que le véritable régime ségrégationniste dans ce pays n'est pas celui qu'on pense. (Menahem Macina)

Le texte de Henning Mankell fut publié dans le journal suédois Aftonbladet le 2.6.09 (Stoppad av apartheid). Le même qui a publié l'accusation de vol d'organes par Israël (Donald Boström récidive: "le vol d'organes par l'armée israélienne dépasse les 1000"). Les deux textes parurent dans les pages culturelles d'Aftonbladet. Rappelons que la puissante confédération suédoise des syndicats (LO) détient 50,1% du capital d'Aftonbladet, les parts restantes étant détenues par le groupe de presse norvégien Schibsted.

Stopped by Apartheid (quelques extraits traduits par M. Macina):

"Ce à quoi nous sommes confrontés aujourd’hui, c’est un odieux système d’apartheid, qui a jadis traité les Africains et les gens de couleur comme des citoyens de seconde classe dans leur propre pays, et est en train de se répéter. Cependant nous n’oublierons pas que cet apartheid n’existe plus. Il a été jeté à la poubelle de l’histoire par la force de l’homme, au début des années 1990. Il y a un lien direct entre Soweto, Sharpeville et ce qui s’est produit récemment à Gaza [...] Le mur qui divise le pays [...] aura le même sort que celui de Berlin. [...] L'Etat d'Israël n'a pas d'avenir. En outre, ceux qui soutiennent la solution à deux Etats ont tort. [...] En 1948... Israël proclama son indépendance et occupa le pays... Il n'y a absolument aucune raison valable pour affirmer qu'il s'agit d'une mesure conforme au droit international. Israël a tout simplement occupé un pays palestinien. [...] Israël finira comme l'Afrique du Sud ségrégationniste. [...] La seule question est de savoir si les Israéliens sont capables d'entendre un langage de raison et d'accepter volontairement le démantèlement de l'Etat d'apartheid, ou s'il faudra employer la force. [...] Quand ces changements seront devenus une réalité, c'est à chaque Israélien de décider s'il est prêt à renoncer à ses privilèges pour vivre dans un Etat palestinien. [...] L'Etat d'Israël n'a que la défaite à attendre, comme toutes les puissances d'occupation. Les Israéliens peuvent détruire la vie. Ils ne détruisent pas les rêves. La chute de ce hideux système d'apartheid est la seule concevable, parce que c'est une nécessité. La seule question n'est pas: est-ce que cela se produira, mais quand, et en conséquence, de quelle manière."

De tous les Européens, ce sont les Suédois et les Norvégiens qui sont le plus pétris d'une bonne conscience à toute épreuve et qui croient avoir le droit moral de s'attaquer à Israël, tout en ignorant les pires violeurs des droits de l'homme qui sévissent çà et là. Des humoristes israéliens ont eu la bonne idée de se moquer d'une telle suffisance. Il doit y avoir quand même quelques doutes sur le discours des bien pensants car la vidéo fait un tabac dans ces deux pays ... Pour visionner la vidéo cliquez ici: Abba in Latma's Studio (sous-titres en anglais)

Succès d'une vidéo satirique israélienne contre l'antisémitisme en Scandinavie

1 commentaire :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Accusations stériles ! L'apartheid ne se résume pas à un mur ... ô combien quand il ne s'agit que d'auto-protection légitime.

La Suède a des comptes à régler, autant le faire sur le dos de l'Etat hébreu, le climat étant propice; la "nazification", elle connaît ...

En 1859, le travail de recherche de Charles Darwin sur L'Origine des Espèces reçoit un accueil enthousiaste car il comble les attentes du public. La mise en évidence scientifique de la sélection naturelle comme facteur d'adaptation des espèces vivantes à leur milieu va donner naissance à un darwinisme social qui verra dans les luttes civiles, les inégalités sociales et les guerres de conquête rien moins que l'application à l'espèce humaine de la sélection naturelle.

Des théoriciens scientistes inspirés par la théorie de la sélection naturelle, prônent l'intervention de l'État pour améliorer l'espèce humaine. Leurs préceptes sont mis en oeuvre pour la première fois en Suède en 1922 par les élus sociaux-démocrates qui autorisent la stérilisation des handicapés et des marginaux. Ils sont importés en Allemagne par Hitler dès 1933.

L’ampleur des stérilisations pratiquées dans les pays nordiques de 1929 à 1977 a suscité le
scandale: quelle fut la part de la contrainte ? Et qui est responsable ? Les politiques de stérilisation furent avant tout des politiques de classe.

Les premières victimes en ont été les handicapés mentaux et les femmes. Le plus souvent indirecte, la contrainte a pesé d’un poids très lourd. Faut-il chercher les responsables chez les sociaux-démocrates au pouvoir pendant toute cette période (sauf en Finlande et en Estonie) ? À l’exception peut-être du Danemark, il semble que, plus que les gouvernements, les médecins, les services sociaux, à l’échelle locale, aient été les principaux soutiens des stérilisations.

Pourquoi le déclin de l’eugénique?

Fondée sur une application convaincante de la loi de Hardy-Weinberg, la science des eugénistes était solide. La politique ? Mais la révélation des crimes nazis n’a eu aucun impact.

Certains auteurs insistent sur l’organisation de la science en Europe du Nord, conforme aux valeurs libérales. D’autres soulignent l’effet dévastateur entraîné par la déroute de la psychiatrie héréditariste dans les années 1960.

Le scandale est énorme, en cette fin du mois d’août 1997, lorsque Dagens Nyheter, le grand quotidien de Stockholm, révèle à ses lecteurs ce fait accablant : entre 1935 et 1976, 63 000 personnes ont été stérilisées en Suède (par salpingectomie et vasectomie, deux techniques perfectionnées au cours des années 1890-1900), pour nombre d’entre elles contre leur volonté.

Avec une joie mauvaise, à
l’étranger, on associe d’emblée la Suède sociale-démocrate et l’Allemagne hitlérienne : le Washington Post parle d’une
"campagne de style naziétalée sur 40 ans"; le Times et le Monde titrent: " la pratique de la stérilisation forcée a touché 60000 personnes ", en ayant soin de souligner l’existence de "certaines arrières-pensées racistes" sous-jacentes à un "modèle social suédois" soudain précipité de son piedestal.