lundi 7 septembre 2009

Felicia Langer compare Israël au régime nazi et l'Allemagne l'honore

Cette triste affaire a soulevé une énorme indignation en Allemagne, en Israël et aux Etats-Unis, mais a été malheureusement largement ignorée par le monde juif francophone. Et pourtant, une fois de plus, ça se passe en Europe.

Felicia Langer compare Israël à l'Allemagne nazie et le Président allemand lui décerne la croix du mérite, et ce malgré de nombreuses protestations qui sont restées lettre morte.

"Arno S. Hamburger, à la tête de la communauté juive de Nuremberg depuis 1972, a redonné lundi ses décorations au gouvernement fédéral allemand, dont la croix du mérite.

Il proteste ainsi contre la décision de l'Allemagne de récompenser un avocate et activiste antisioniste israélienne Felicia Langer de la croix du mérite.

Hamburger a déclaré qu'il était "très déçu" que le président allemand, Horst Kölher, ait décidé de ne pas prendre en compte sa lettre de juillet dernier. Dans cette dernière il critiquait l'éloge fait par le gouvernement à Langer qui avait comparé l'Etat hébreu à l'Allemagne nazie.

La Ligue anti diffamation (ADL) de New-York a confirmé qu'elle avait également envoyé un courrier au président allemand en juin 2009 dans lequel elle citait la comparaison faite par Langer entre les centres de détentions militaires israéliens et les camps de concentration nazis. Lettre également ignorée par Kölher.

Ce dernier, malgré les critiques qui fusent depuis l'annonce de cette récompense en juillet dernier, n'a pas changé d'avis et s'est refusé à tout commentaire."

Source: article par Benjamin Weinthal paru dans le Jerusalem Post

- Germans Admit Prize Was for Israel-Bashing, John Rosenthal
- Why Did Germany Honor an Israel-Basher?, John Rosenthal
- Germany honors Israeli 'Israel hater', Benjamin Weinthal

1 commentaire :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Classique, mais sans fondement !

Comment Auschwitz a-t-il été possible au pays de Bach, de Gœthe ou de Kant ? Aucune interprétation globale convaincante ne permet d'expliquer pourquoi un des peuples les plus cultivés d'Europe a pu adhérer largement à un régime aussi monstrueux et destructeur. Est-ce le seul fruit de la folie d'un homme ? Le nazisme est-il le produit de circonstances exceptionnelles ou l'expression de l'esprit du siècle ? Faut-il voir dans le IIIe Reich une simple parenthèse de l'histoire allemande ou, au contraire, son aboutissement fatal, résultant de la voie singulière, spéciale (sonderweg), qu'elle aurait adoptée ?

L'exposition sur les crimes de la Wehrmacht organisée en 1995 par l'Institut de recherches en sciences sociales de Hambourg (Hamburger Institut für Sozialforschung), a montré que la guerre menée par des soldats allemands était bien une guerre d'extermination. Des centaines de photos personnelles, saisies sur les soldats morts ou prisonniers, éclairent la barbarie ordinaire : les brutalités, les fusillades, les pendaisons, les villages en flammes… Se déplaçant de Hambourg, à Berlin puis Stuttgart, Vienne, Fribourg…avant d'arriver à Munich en 1997, elle bouleverse l'opinion et suscite partout des réactions enflammées. A Munich en particulier, la droite locale et les vétérans dénoncent une campagne contre les Allemands ou les atteintes à l'honneur du soldat allemand. Les historiens se divisent, d'autant que la parution du livre de Daniel Goldhagen relance la question de la culpabilité collective - ou ordinaire - du peuple allemand dans le génocide (Les bourreaux volontaires d'Hitler. Les allemands ordinaires et l'Holocauste, Seuil, Paris, 1997).

"No Germans, No Holocaust", a rencontré un énorme succès aux États-Unis.

Comment les historiens réagissent-ils à un ouvrage qui leur rappelle que le génocide n'était pas seulement un crime de masse, industriel et technocratique, et qu'il relevait aussi de bourreaux sadiques et monstrueux ?

Lors de tous les débats auxquels il va participer, Goldhagen se heurte à un tir de barrages des éminents " Professors ". Eberhard Jäckel, Hans Mommsen, Hans-Ulrich Wehler multiplient les réserves et rejettent avec plus ou moins de véhémence ses conclusions. Ils l'accusent d'asséner des vérités, de multiplier les approximations et de ne procéder ni à une analyse de l'antisémitisme allemand traditionnel ni à une comparaison avec celui qui sévit à la même époque dans d'autres pays d'Europe.

Il est vrai qu'il s'avère beaucoup moins convaincant que le Canadien Christopher Browning, étudiant minutieusement les activités du
101° bataillon de police, une unité active en Pologne, responsable de 38 000 assassinats et de 83 000 tortures. Les 500 hommes qui la composent sont des Allemands très ordinaires, ni spécialement nazis, ni même obsessionnellement antisémites. Le "zèle" meurtrier dont ils font preuve a des origines complexes : le conformisme de groupe, la force du lien social, la "brutalisation" des comportements à travers l'expérience de la guerre, la division et l'organisation du "travail" et, surtout, la lente "déshumanisation" des juifs. Leur manque de courage accompagne une dramatique démission du sens moral.(Des hommes ordinaires, 10/18, Belles Lettres, Paris, 1994).