dimanche 6 septembre 2009

Un anti-israélien nommé à la tête du Conseil œcuménique des Eglises

Menahem Macina écrivait le 28/08:

"L’"occupation israélienne" doit être considérée comme un "péché contre Dieu", a déclaré le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises (COE). On connaissait l’hostilité larvée de cette organisation oecuménique protestante majeure, à l’égard d’Israël. Elle fait désormais preuve d’une hostilité déclarée, accompagnée de propos qui sonnent comme autant de graves diffamations. Je cite, en vrac : "crime économique et politique, purification ethnique, la plus importante migration forcée de l’histoire moderne, cvils massacrés, villages palestiniens délibérément détruits, mosquées et églises profanées, couvents et écoles vandalisés, système complet d’apartheid, avec son propre système de bantoustans". Ces chrétiens feraient bien de méditer l'avertissement rapporté dans leurs propres Ecritures : "Ne risquez pas de vous trouver en guerre contre Dieu" (Ac 5, 39)""

Nous apprenons que le pasteur Kobia vient d'être remplacée à la tête du COE par le Norvégien Olav Fykse Tveit (photo) et que, ce qui n'étonnera personne, celui-ci défend les causes palestiniennes les plus extrêmes, comme le retour de cinq millions de "réfugiés" palestiniens en Israël.

Dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères norvégien Jonas Gahr Støre s'est réjouit qu'Olav Fykse Tveit ait été élu à la présidence de la plus importante organisation oecuménique au monde qui représente plus d'un demi milliard de fidèles.

Par contre, Conrad Myrland, de Med Israel for Fred (MIFF), s'inquiète à juste titre des prises de position anti-israéliennes du nouveau président du COE :

"Si Olav Fykse Tveit se préoccupait également du droit au retour de tous les grands groupes de réfugiés dans le monde, son soutien aux Palestiens gagnerait en crédibilité. Si par ailleurs, il était pareillement attentif au respect des droits et au dédommagement des réfugiés juifs du monde arabe, on pourrait parler de position équilibrée. Mais quand le droit de retour ne s'applique qu'aux seuls Palestiniens, et que s'il était mis en oeuvre ce serait la fin du seul état où les juifs constituent une majorité, alors on est fondé à se demander ce que sous-tend sa proposition. Dans ce cas-ci elle est extrême."

Sources: The Norwegian Organization With Israel for Peace et Norway, Israel and the Jews

- Pour le Conseil Oecuménique des Eglises: "l'occupation israélienne est un péché contre Dieu"

2 commentaires :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

L’antisémitisme est semble-t-il à peu près éradiqué de la plupart des Eglises, du moins en Occident.

Cependant, la théologie de la substitution ou un regard péjoratif sur le judaïsme subsiste encore chez bon nombre de chrétiens de tous horizons. De plus, l’antisémitisme chrétien est encore présent dans certaines Eglises orientales et orthodoxes, Eglises n’ayant toujours pas fait d’examen de conscience sur le sujet, faute de "Shoah locale", les pogroms n’ayant pas suffi… ou du fait d’un contexte politique et religieux arabo musulman (au Moyen-Orient notamment) non seulement réprimant toute attitude plus ou moins positive à l’égard du peuple juif, mais incitant à une attitude hostile.

Bon nombre de chrétiens arabes engagés dans la cause nationale arabe contre l’Etat d’Israël cumulent ainsi les arguments théologiques et politiques propices à l’antisémitisme. Cette attitude va parfois jusqu’à supprimer de la liturgie le terme biblique "Sion".

Pour en savoir plus sur ce chapitre, voir le livre de Nicolas Baudy "Les grandes questions juives" (Ed. Planète,1968, page 170), à propos de Jules Isaac et de son livre "Jésus et Israël".

"Dans les années 1942-1944, après la déportation des siens, il (Jules Isaac) a lu et relu les Evangiles. La thèse centrale de Jésus et Israël peut se résumer ainsi : la tradition, l’enseignement, dispensé par l’Eglise, en particulier depuis Constantin, depuis le IVème siècle, ne correspond nullement à ce qui est dit, à ce qui est écrit dans les Evangiles, concernant les rapports des Juifs et de Jésus. Cette conception, cette tradition, cette perpétuelle mise en accusation des Juifs déborde largement, fausse le texte évangélique".

La particularité de l’antisémitisme chrétien est qu’il ne conduit pas explicitement au massacre ou à l’extermination. Au contraire, il faut que les Juifs survivent car à travers leur situation misérable et leurs souffrances, ils sont les témoins utiles et nécessaires du châtiment de Dieu. Certains Pères de l’Eglise développent donc un mépris sans borne pour les Juifs. Pour exemple, citons un des plus célèbres, Jean Chrysostome (IVème siècle), dont les propos antijuifs laissent songeur : "Vivant pour leur ventre, la bouche béante, ils ne se conduisent pas mieux que les porcs et les boucs dans leur grossièreté et l’excès de leur gloutonnerie. Ils ne savent faire qu’une chose, se gaver et se saouler." (Que Sais-je N° 2039, PUF, 1993, page 28).

Ces propos dans la bouche d’un des plus grands théologiens de l’Eglise illustrent parfaitement ce que l’historien français Jules Isaac appela "l’enseignement du mépris" dans son livre de référence "Jésus et Israël"
(1948). Une telle approche va durer tout au long des siècles avec plus ou moins de conséquences.

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Soixante ans de politique du COE concernant la Palestine et Israël, 1948-2007, (extraits):

* Jérusalem doit être une ville ouverte, accueillante et commune à tous en termes de souveraineté et de citoyenneté. Les droits de ses communautés sont garantis - musulmans, juifs et chrétiens, Palestiniens et Israéliens -, y compris l'accès aux Lieux saints et la liberté de culte. Le COE s'oppose à l'annexion de Jérusalem Est. Le statut définitif de Jérusalem relève de la responsabilité internationale et doit être réglé dans le cadre du droit international et en tant qu'élément d'un accord de paix global entre Israéliens et Palestiniens.

* Les colonies sont illégales, de même que leur expansion; elles sont interdites par la Quatrième Convention de Genève et incompatibles avec la paix. Les soldats et colons israéliens doivent être retirés.

* Le mur de séparation est illégal; il viole le droit international et le droit humanitaire et doit être enlevé des territoires occupés.

* La violence sous toutes ses formes est condamnée, qu'elle soit perpétrée par l'Etat d'Israël dans les Territoires palestiniens occupés ou par des groupes armés palestiniens à l'intérieur de l'Etat d'Israël. Le conflit ne pourra être résolu par l'usage de la force, mais seulement par des moyens pacifiques.

* Certaines mesures économiques sont des formes légitimes de pression en faveur de la paix. Le COE encourage les Eglises membres à éviter de faire des investissements ou d'autres opérations économiques en rapport avec des activités illégales dans les territoires occupés, et à boycotter les produits des colonies.