Contexte: Haine d'Israël: le livre de Gilad Atzmon déjà traduit en français avec une préface de Jean Bricmont, professeur à l'Université Catholique de Louvain (Belgique)
Titre anglais original: «Supporting Holocaust Deniers and spreading hatred of Jews», par Nick Lowles (photo)
En ligne sur le site HOPE not hate, 24 novembre 2011.
Traduction française: Menahem Macina (que nous remercions pour cette remarquable et indispensable traduction)
Notre décision de demander à Raise Your Banners d'annuler son invitation de Gilad Atzmon a suscité de nombreuses controverses de la part de son petit mais très bruyant groupe de partisans.
Je maintiens ma position, à savoir que Gilad Atzmon flirte avec la négation de l'Holocauste, qu'il a soutenu des négateurs de l'Holocauste et qu'il est un antisémite raciste. Je ne me laisserai pas intimider ni ne céderai aux menaces visant à me faire taire. HOPE not Hate défend la décence, la tolérance et l'égalité. Je protesterai contre le racisme et l'antisémitisme tout comme je ferai campagne contre le fascisme et les préjugés anti-musulmans.
Gilad Atzmon soutient les négateurs de l'Holocauste et prétend que l'histoire officielle de l'Holocauste induit en erreur. Il attaque l'identité juive d'une manière qui serait clairement reconnue comme raciste si elle concernait l'identité de n'importe quelle autre minorité, et il affirme qu'à cause de la manière dont les Juifs se comportent, les gens en viendront, à l'avenir, à estimer que Hitler avait raison à propos des Juifs. Il raconte des blagues grossièrement antisémites et ridiculise toutes les craintes concernant l'antisémitisme.
La majeure partie des critiques de notre position provient de ceux qui croient que nous faisons partie d'une conjuration juive qui cherche à réduire au silence toute critique d'Israël. Rien n'est plus éloigné de la vérité. Pour moi, cela n'a rien à voir avec le conflit Iraël-Palestine, mais traduit simplement l'opposition à un homme qui fait des commentaires racistes et antisémites.
Si David Irving ou Nick Griffin avaient exprimé publiquement les opinions d'Atzmon, la Gauche serait sur le pied de guerre – et ce à juste titre. Pratiquement personne, au sein de la Gauche, ne soutient Atzmon, quoique beaucoup préfèrent garder le silence que de protester publiquement. Même les plus acerbes des Juifs anti-sionistes en Grand-Bretagne estiment qu'Atzmon est antisémite. Le Parti Socialiste des Travailleurs qui avait l'habitude de collaborer avec Atzmon a depuis longtemps pris ses distances avec lui, et même les dirigeants de la Campagne de Solidarité avec la Palestine a, ces derniers jours, fait en sorte qu'on sache qu'ils ne désiraient pas avoir de lien public avec lui.
Pour ma part, en tout cas, je ne vais pas garder le silence. Ce qui est mal est mal, d'où que vienne ce mal. Laissons de côté le problème d'Israël-Palestine (après tout, je n'ai jamais exprimé mon opinion sur la question bien que mes détracteurs soient prompts à m'accuser d'appartenir à une conspiration anti-sioniste coordonnée), et examinons ce qu'Atzmon dit effectivement :
Le racisme et l'antisémitisme d'Atzmon
Dans ses écrits, Atzmon s'en prend à la «judéité» et pas seulement au sionisme ou à Israël. Bien que chaque Juif soit identique à un autre, il écrit sur les caractéristiques juives d'une manière qui est clairement raciste. Si quelqu'un émettait des généralisations aussi abusives à propos des Afro-Caribéens, nous serions légitimement scandalisés. Atzmon affirme qu'il ne s'en prend pas à tous les Juifs, mais ensuite il écrit sur l'identité et le comportement juifs d'une manière qui traite en réalité le peuple juif du monde entier comme s'ils étaient un groupe homogène. C'est à bon droit que nous reprochons à la Ligue Anglaise de Défense d'imputer à tous les musulmans les actes de quelques-un d'entre eux, aussi pourquoi ferions-nous semblant de ne pas voir le racisme d'Atzmon?
Voici quelques pensées d'Atzmon:
«Judéité signifie suprémacie, chauvinisme et élection, et s'agissant de judéité, je ne suis pas Juif parce que j'adhère au judaïsme […] Je traite principalement de judéité. Qu'est-ce que la judéité? est une variété de suprématie à orientation tribale ou raciale.»
«Tout exposé politique juif […] a soit déjà un caractère de suprématie ou est sur le point de l'avoir.»
L'idée de « suprématie juive » est le plus souvent associée au néo-nazisme américain et à l'ancien dirigeant du Klan, David Duke, qui a écrit un livre portant ce titre. Duke a exprimé son admiration pour les écrits d'Atzmon.
Le flirt avec la négation de l'Holocauste
Les vues d'Atzmon confinent à la négation de l'Holocauste. Il conteste sans aucun doute le narratif de l'Holocauste tel qu'il est reçu, et ce faisant il couvre d'éloges les révisionistes en matière d'Holocauste (voici deux citations distinctes à ce propos):
«Il m'a fallu de nombreuses années pour accepter le fait que le narratif de l'Holocauste, dans sa forme actuelle, n'a pas de sens historique. Voici une simple petite anecdote pour développer ce point : Si, par exemple, les nazis avaient voulu que les Juifs soient exclus de leur Reich (Judenrein - débarrassé des Juifs), ou même morts, comme l'affirme avec insistance le narratif sioniste, comment se fait-il qu'ils soient revenus dans le Reich par centaines de milliers à la fin de la guerre?»
«Quand j'étais jeune et naïf, j'étais convaincu que ce qu'on nous disait de notre passé juif "collectif" avait réellement eu lieu. Je croyais à tout: le Royaume de David, Massada, et puis à l'Holocauste – le savon, les abats-jour, la marche de la mort, les six millions. Le fait est qu'il m'en a pris de nombreuses années pour comprendre que l'Holocauste, le cœur même de la foi juive contemporaine, n'était pas du tout un narratif historique, car les narratifs historiques n'ont pas besoin de la protection de la loi ni de celle des politiciens.»
«Voilà qui me laisse perplexe : si les nazis ont dirigé une usine de la mort à Auschwitz-Birkenau, pourquoi les prisonniers juifs sont-ils venus les rejoindre à la fin de la guerre? Pourquoi les Juifs n'ont-ils pas attendu leurs libérateurs Rouges?»
A nouveau, si Nick Griffin avait écrit de telles choses, nous aurions été scandalisés. Pourquoi ne se scandalise-t-on pas quand Atzmon le fait?
Soutien aux négateurs de l'Holocauste
Atzmon a eu des liens avec plusieurs négateurs de l'Holocauste. Cela devrait nous renseigner sur sa politique.
«La religion de l'Holocauste est aussi entretenue par un réseau financier massif […] Cette nouvelle religion est assez logique pour définir ses "antichrists" (les négateurs de l'Holocauste), et suffisamment puissante pour les persécuter (par le biais de lois sur la négation de l'Holocauste et les propos de haine) […] La religion de l'Holocauste est évidemment judéo-centrée jusqu'à l'os […] Cette nouvelle religion prêche la vengeance. Elle pourrait bien être la plus sinistre religion que l'homme ait jamais connue.»
«Si vous regardez, par exemple, comment les universitaires juifs examinent la notion d'Holocauste, l'histoire de l'Holocauste, la recherche est réellement déficiente. Je pense que l'Holocauste doit être reconsidéré encore et encore, et encore et encore, et [ce d'autant que] comme c'est le cas, les seuls qui le font réellement sont les Révisionnistes.»
« les marches de la mort nazies étaient en fait humaines.»
Atzmon a également diffusé un article de négation de l'Holocauste: «Les guerres de l'Holocauste», écrit par le négateur de l'Holocauste Paul Eisen, et qu'il présente comme un «texte formidable». Ce texte formidable se distingue par le fait qu'il défend et fait sienne, la défense, entre autres, de Ernst Zundel, le négateur de l'Holocauste condamné. Parmi les collègues d'Atzmon figure l'infâme nazi Israel Shamir, autre négateur de l'Holocauste, qui a des liens avec beaucoup de groupes qui militent pour la suprématie blanche et le nazisme. Atzmon a désigné Shamir comme un "penseur unique et moderne". Voici quelques citations supplémentaires intéressantes d'Atzmon.
· Descriptions antisémites caricaturales
«Quelques juifs sont plutôt mécontents du personnage de Fagin chez Charles Dickens, et de celui de Shylock chez Shakespeare, qu'ils considèrent comme "antisémites". […] Par contre, le British Holocaust Educational Trust (HET) [Institution britannique pour l'Education en matière d'Holocauste] a introduit Anne Franck dans le programme britannique […] Fagin est le prédateur par excellence, un exploiteur d'enfants et un usurier. Shylock est le commerçant assoiffé de sang. Si l'on garde en mémoire Fagin et Shylock, le traitement des Palestiniens par les Israéliens semble n'être qu'un épisode supplémentaire d'une série événementielle infernale et sans fin.»
· A l'avenir, on pourra estimer qu'Hitler avait raison
Atzmon fait valoir que le conflit moyen-oriental peut en amener certains à conclure qu'Hitler avait probablement raison concernant les Juifs. Par exemple, dans le scénario apocalyptique d'une guerre nucléaire entre l'Iran et Israël: «Je suppose que certains des survivants d'un tel scénario de cauchemar auront assez de courage pour affirmer que "Hitler a pu avoir raison, après tout".»
· Grossières blagues racistes
Lors d'une récente causerie en Norvège, Atzmon a raconté la blague suivante: «Personne ne parle de jeter les Juifs à la mer. » [« Personne ? »] « Personne. » [« Jamais ? »] « Non non. Non. Et ce n'est pas sympa pour la mer non plus. J'y avais jamais pensé. » [Il rit.] Atzmon a intitulé un chapitre de son dernier livre, «Swindler List» [La liste de l'imposteur, pour ridiculiser le film, «La Liste de Schindler»].
Et enfin, quelqu'un a remarqué qu'Atzmon dit, sur son site Web, qu'il a joué avec Paul McCartney, mais qu'il a décidé d'en finir avec lui.
Ci-après, l'e-mail qu'il a envoyé à Atzmon:
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