"Des cibles, Stéphane Hessel en propose quelques-unes : les banques, l’austérité, le néolibéralisme, Israël, etc. Des cibles légitimes, mais qui ne sont que les cibles habituelles du politiquement correct." (François De Smet)
Nous avons déjà évoqué l'admiration inconditionnelle et béate que portent les Belges francophones à Stéphane Hessel, notamment au CCLJ (JCALL), à l'Université Libre de Bruxelles et dans les médias.
Stéphane Hessel est venu Bruxelles à l'invitation de l'Université Libre de Bruxelles où il a donné une conférence triomphale. La presse francophone s'est quasi unanimement prosternée devant "le Monument", "l'homme multiple" et "homme de son siècle", comme l'a désigné La Libre Belgique. Et pendant que se déroulait cette si brillante conférence, un tract antisémite intitulé "Israël: cancer du colon" et signé Maurice de Toledo [!] a été distribué en toute impunité. Le distributeur était très visible (grande barbe) et se tenait seul à l'entrée de l'auditoire du Janson, au sein même des bâtiments de l'ULB.
Hessel a été fait citoyen d'honneur de la ville de Bruxelles et "a également été récompensé à la Chambre des représentants où il a reçu une médaille des mains de son président, André Flahaut et participe au fumeux Tribunal Russell sur la Palestine, concocté par Pierre Galand, personnage emblématique de la laïcité belge et de l'Université Libre de Bruxelles et recruteur de volontaires pour la flotille de la haine à destination de Gaza [1] par le truchement de l'Association Belgo-palestinienne qu'il préside...
Un nouvel hommage lui est rendu dans La Libre Belgique par un autre savant de l'ULB, François De Smet, Docteur en philosophie de l’Université Libre de Bruxelles, collaborateur scientifique au Centre de théorie politique et membre du CIERL (ULB). Extraits:
Indignez-vous, bande de moules! [où sont donc les frites?]
"Puisque c’est à la mode, je voudrais pousser ici, moi aussi, ma petite indignation personnelle. Pour cela, j’ai voulu bien faire les choses et je me suis farci ce week-end "Indignez-vous" de Stéphane Hessel. Je conseille la lecture de ce très petit ouvrage. C’est un cri argumenté, posé et émouvant d’un témoin du siècle, qui à 93 ans, a vécu de près ces sombres heures de la Seconde Guerre mondiale où ceux qui ont choisi un camp ont pris tous les risques, et qui a participé à la construction de la société d’après-guerre devant se reconstruire sur des valeurs devant permettre d’éviter à l’avenir de telles horreurs.
Quand Stéphane Hessel utilise ses ressources pour cibler ses indignations contemporaines, en revanche, l’exercice devient plus laborieux. L’auteur le reconnaît lui-même: en 40, au moins, choisir sa cible était simple. Les méchants avaient vraiment l’air de méchants. Il fallait être idéologiquement très allumé pour trouver une once de démocratie et de projet humain dans l’aventure nazie, ses soldats défilant au pas de l’oie et son antisémitisme pathologique. Attention: il était facile de trouver la cible, mais évidemment pas facile du tout pour autant de s’indigner.[...]
Aujourd’hui, ici, on a un peu l’impression que c’est l’inverse [...]. M. Hessel lui-même, dans son ouvrage, reconnaît que le monde est devenu d’une telle interconnexion, d’une telle complexité que la désignation des cibles d’indignation est aujourd’hui bien moins risquée, certes, mais beaucoup plus aléatoire. Des cibles, Stéphane Hessel en propose quelques-unes : les banques, l’austérité, le néolibéralisme, Israël, etc. Des cibles légitimes, mais qui ne sont que les cibles habituelles du politiquement correct. C’est terrible, le politiquement correct. Ça conduit à ne voir que les choses simples, et à refuser d’entrer dans la complexité, celle qui forcerait à passer du radicalisme à la nuance."
[1] "Pour cette expédition vers Gaza, j’avais reçu une annonce de l’Association belge-palestinienne qui demandait des volontaires. J’y ai répondu." Josy Dubié au Soir.
1 commentaire :
Ahhh ! St Stéphane Hessel (gloire à lui au haut des cieux) vous permettra de dangereusement laisser monter votre taux d’adrénaline en vous indignant sur l’enfonçage des portes amplement ouvertes de son dernier opuscule (il figure certainement dans votre bibliothèque de salon soigneusement rangé entre « Les mésaventures sexuelles du dalaï-lama lors de sa seizième réincarnation» et « Comment rester zen quand votre jardin macrobiotique est ravagé par les pucerons génétiquement modifiés et particulièrement voraces ».
A s’avouer le soir confortablement assis en sirotant une verveine délicatement parfumée à la saveur d’oranges corses.
PS : n’oubliez pas d’enfiler vos charentaises brodées à la main aux armoiries de sa très gracieuse majesté. C’est dangereux le rhume du cerveau.
Franco
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