vendredi 2 octobre 2009

Miguel Urbano Rodrigues: "Le génocide de Gaza est un défi du sionisme néofasciste à l’humanité"

"C’est une opération barbare d’extermination. L’apocalypse de Gaza nous donne une leçon éclairante : la barbarie de l’Etat sioniste d’Israël présente une menace contre la civilisation. Le génocide de Gaza est un défi du sionisme néofasciste à l’humanité"

La vague de violence antisémite et anti-israélienne, surtout verbale, qui a été constatée en Europe pendant le conflit de Gaza n'a pas épargné le Portugal. Il serait bien entendu injuste de parler d'une société portugaise antisémite - la majorité des Portugais ne sont pas antisémites et ne pensent pas qu'Israël est une "menace contre contre l'humanité" - mais il faut s'interroger sur le rôle et la responsabilité de l'Eglise catholique, des intellectuels, des médias, des politiciens, des intellectuels et des universités qui les forment.

Article de l'écrivain portugais Miguel Urgano Rodrigues, ancien rédacteur du Diário de Notícias.

"J’écris ces lignes au moment où se développe l’escalade génocidaire de l’Etat sioniste d’Israël contre le peuple palestinien.

C’est une opération barbare d’extermination – appuyée par la majorité des Israéliens, elle est soutenue par les Etats-Unis, avec la complicité des gouvernements de l’Union Européenne – et elle est accompagnée d’une ambitieuse et meurtrière offensive médiatique de niveau mondial, qui déforme l’Histoire et prétend justifier le crime avec l’argument qu’Israël exerce le droit de défendre sa population et de survivre comme nation.

Nous sommes confrontés à une de ces tragédies dans lesquelles les mots sont insuffisants – comme lors des tueries du IIIème Reich allemand – pour qualifier l’ampleur de la signification du crime.

La désinformation, garantie par le contrôle hégémonique des grands moyens médiatiques, rend extraordinairement difficile la compréhension des peuples, la victime étant présentée comme l’agresseur, tandis que le véritable agresseur apparaît comme le représentant des valeurs inaliénables de la démocratie. [...]

Mais la monstruosité du génocide mérite l’appui de Washington. La couverture de l’agression israélienne par les moyens de communication des USA et de l’UE s’identifie à un portrait choquant du journalisme mercenaire. [...]

Dans les médias de référence, la satanisation du Hamas est devenu routinière. Editorialistes, analystes, présentateurs, envoyés spéciaux, rivalisent dans la répétition monocorde du "droit à la défense d’Israël" contre le terrorisme. De Washington à Paris, il devient quasiment obligatoire de rendre responsable l’Iran de la résistance héroïque des miliciens du Hamas. L’extrême-droite aux Etats-Unis, notamment, ne cache pas son désir que la barbarie qui s’abat sur Gaza soit le prologue d’une tragédie plus grande encore qui engloutirait l’Iran, pays à l’origine d’une des plus grandes civilisations créées par l’humanité.

L’apocalypse de Gaza nous donne une leçon éclairante : la barbarie de l’Etat sioniste d’Israël, appuyée par l’impérialisme états-unien, et observée avec compréhension par ses alliés de l’Union Européenne, présente une menace contre la civilisation.

Dans un contexte historique très différent, les bourgeoisies de l’Occident font revenir en mémoire l’atmosphère européenne à la veille de Munich. Elles affirmaient leur fidélité aux valeurs de la démocratie telle qu’elles la concevaient, mais agissaient comme complices d’un Etat dont la politique niait ces dites valeurs et les piétinait en préparant des massacres comme ceux de Gaza. La solidarité de tous les hommes et les femmes progressistes avec l’héroïque peuple palestinien martyrisé est plus que jamais un devoir. Aujourd’hui, les combattants du Hamas, en luttant pour le droit de leur peuple à être libre et indépendant, combattent, finalement, pour des valeurs éternelles.

Le génocide de Gaza est un défi du sionisme néofasciste à l’humanité."

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2 commentaires :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

* L’anti- sionisme n’est-il que haine à l’état pur ?

Par Judéa PEARL - Traduction : Marc Brzustowski

mardi 17 mars 2009


En janvier 2009, lors d’un symposium à l’UCLA (orchestré par le Centre d’Etudes sur le Proche-Orient), quatre détracteurs d’Israël, connus de longue date, étaient invités à analyser les conditions des droits de l’homme à Gaza, et ont utilisé cette tribune pour attaquer la légitimité du Sionisme et sa vision d’une solution à deux Etats pour Israël et les Palestiniens.

Ils ont criminalisé l’existence d’Israël, déformé ses motivations profondes et diffamé son caractère, sa naissance et même sa conception. A un certain point, ils ont excité l’assistance par des slogans et aurait notamment scandé " Sionisme égal Nazisme " et pire encore.

Les dirigeants des organisations juives ont condamné ce festival de haine comme une dangereuse incitation à l’hystérie antisémite, ont souligné l’effet dévastateur qu’il avait eu sur les étudiants de l’UCLA et son impact sur un campus renommé pour son atmosphère ouverte et courtoise. Les organisateurs, dont quelques-uns sont juifs, se sont réfugiés derrière la " liberté académique " et l’argument disant que l’antisionisme n’est pas de l’antisémitisme.

Je soutiens totalement ce slogan, non parce qu’il exonère les antisionistes de l’accusation d’antisémitisme, mais parce que cette distinction nous aide à focaliser notre attention sur son caractère discriminatoire, comme immoral et comme la plus dangereuse expression de l’antisionisme.

L’antisionisme rejette la notion la plus élémentaire que les Juifs forment une nation – un destin collectif se nouant à travers une histoire commune- et, par conséquent, dénie aux Juifs le droit à leur auto-détermination sur leur lieu de naissance historique. Il poursuit le projet de démantèlement de l’Etat-nation juif : Israël.

L’antisionisme mérite son caractère discriminatoire en déniant au peuple juif ce qu’il accorde aux autres collectivités constituées (par exemple : les Français, Espagnols,Palestiniens), nommément, le droit de se forger une nation, l’auto-détermination et la coexistence légitime avec d’autres requérants indigènes.

L’antisémitisme rejette les Juifs en tant que membres égaux de la race humaine ; l’antisionisme rejette Israël en tant que membre à part entière de la grande famille des nations.

Les Juifs sont-ils une nation ? De nombreux philosophes argueraient que les Juifs constituent d’abord un peuple et secondairement une religion. Par ailleurs, la narration de l’Exode et la vision de la traversée vers la terre de Canaan se sont imprimées dans l’esprit du peuple juif avant qu’il reçoive la Torah au Mont Sinaï. Mais, philosophie mise à part, la conviction partagée de leur éventuel rapatriement sur leur lieu de naissance historique a constitué le moteur alimentant la persévérance et les espérances juives à travers le périple tourmenté qui a commencé avec l’expulsion romaine en l’an 70.

Plus important, l’histoire partagée, et non la religion, est aujourd’hui la force unitaire primordiale au principe de la société laïque, multi- ethnique d’Israël. La majorité de ses membres ne pratique pas les règles religieuses et ne croit pas en une transcendance divine ou dans la vie après la mort. La même chose s’applique au Judaïsme américain, qui est, de même, largement laïque. L’identification à un ethos historique commun, culminant à travers la renaissance de l’Etat d’Israël, est le nœud central de la collectivité juive en Amérique.

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Il existe, bien sûr, des Juifs qui sont non-sionistes et même antisionistes. Le culte ultra-orthodoxe de Neturei Karta et le culte gauchiste de Noam Shomsky en sont des exemples notables. Le premier rejette toute tentative terrestre d’interférer avec le projet messianique de D.ieu, alors que le second déteste toutes les formes de nationalisme, et plus spécialement, celles qui réussissent.

Il y a aussi des Juifs qui trouvent difficile de défendre leur identité contre la perversité croissante de la propagande anti-israélienne, et qui, éventuellement cachent, renient ou dénoncent leurs racines juives, en leur préférant la reconnaissance sociale et autres commodités.

Mais ce sont là, au mieux, des minorités marginales ; les forces vives de l’identité juive, actuellement, se nourrissent de l’histoire juive et de ses dérivés naturels – l’Etat d’Israël, sa lutte pour la survie, ses réalisations culturelles et scientifiques et son inlassable quête de la paix.

Selon cette approche de l’idée de nation juive, l’antisionisme est, de plusieurs manières, plus nocif que l’antisémitisme.

Premièrement, l’antisionisme prend pour cible la partie la plus vulnérable du peuple juif, précisément, la population juive d’Israël, donc la sécurité physique et la dignité personnelle dépend de façon cruciale du maintien de la souveraineté d’Israël. Dit de manière brutale, le projet antisioniste d’en finir avec Israël condamne 5 millions et demi d’êtres humains, la plupart d’entre eux réfugiés ou enfants de réfugiés, à vivre éternellement sans défense dans une région où les incitations génocidaires ne sont pas rares.

Deuxièmement, les sociétés modernes ont développé des anticorps contre l’antisémitisme, mais pas contre l’antisionisme. Aujourd’hui, les stéréotypes antisémites provoquent la répulsion chez la plupart des gens de conscience, alors que la rhétorique antisioniste est devenue un signe de sophistication académique et de reconnaissance sociale, dans certains cercles autorisés de l’université américaine et de l’élite médiatique. L’antisionisme se travestit sous la grande cape du débat politique, en s’exonérant du sens et des règles de la civilité qui président au discours interreligieux, pour s’attaquer au symbole le plus cher de l’identité juive.

Finalement, la rhétorique antisioniste est un couteau planté dans le dos du camp de la paix israélien, qui soutient, de façon écrasante, la solution pour deux Etats. Il donne aussi une crédibilité aux ennemis de la coexistence qui proclament que l’éventuelle élimination d’Israël est l’agenda secret de tout Palestinien.

C’est l’antisionisme, dès lors, et non l’antisémitisme qui inflige une menace bien plus dangereuse à la vie, au triomphe historique de la justice et aux efforts de paix au Moyen-Orient.

Judéa PEARL est professeur à l’UCLA (Université de Los Angeles) et Président de la Fondation Daniel PEARL.

http://www.ynetnews.com/
articles/0,7340,L-3688006,00.html