Affichage des articles dont le libellé est Portugal. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Portugal. Afficher tous les articles

lundi 29 juin 2020

Les juifs sont toujours sales et aiment la saleté (Portugal)


Traduit de l'anglais:
Aujourd'hui, je prenais un café avec ma famille dans un petit village de la campagne portugaise quand nous avons entendu un homme attablé à côté dire à ses amis qu'il n'y a pas de juifs pauvres, que les juifs sont toujours sales et qu'ils aiment être sales, et qu'il y 12 banques à Belmonte (un village à proximité avec la seule communauté juive "indigène" qui subsiste au Portugal)...

C'était assez surréaliste ...
Source

jeudi 18 juin 2020

Mort d'un judéophobe (José Saramago, Prix Nobel de Littérature)


Le 18 juin 2010 mourrait l'écrivain portugais José Saramago, prix Nobel de Littérature.

@ Le Monde:
Soutenant depuis longtemps la cause palestinienne, il estime, notamment dans "Imaginons", que l'armée israélienne "continue fidèlement (...) les doctrines génocidaires de ceux qui ont torturé, gazé et brûlé ses ancêtres". Quand on fait valoir que ces propos ont choqué, l'écrivain rétorque: "Ce n'est pas moi qui provoque, ce sont les faits, terribles, violents, qui me poussent à réagir, à protester."
Traduction d'extraits de l'article de José Saramago, De las piedras de David a los tanques de Goliat (Des pierres de David aux tanks de Goliath), paru dans El País le 21/04/2002:
"Le blond David d’antan survole en hélicoptère les territoires occupés de Palestine. Il lance des missiles sur des innocents désarmés. Le délicat David d’antan conduit les tanks les plus puissants du monde et rase et détruit tout ce qu’il trouve sur son chemin. Le David lyrique qui chantait les louanges de Bethsabée, incarné à présent dans la figure gargantuesque d’un criminel de guerre nommé Ariel Sharon, lance le message 'poétique' qu’il faut au préalable en finir avec les Palestiniens pour après négocier avec ceux qui restent." [...]

Mentalement intoxiqués par l’idée messianique du grand Israël qui leur permettra de concrétiser enfin les rêves expansionnistes du sionisme le plus radical ; contaminés par la 'certitude' monstrueuse et indéracinable que, dans ce monde catastrophique et absurde, il existe un peuple élu de Dieu et que, de ce fait, et au nom des horreurs du passé et des peurs du présent, toutes les actions inspirées d'un racisme obsessionnel, psychologiquement et pathologiquement exclusiviste, sont automatiquement justifiées et autorisées ; éduqués et endoctrinés dans l’idée que toute souffrance déjà infligée, ou en cours d'infliction, ou qui sera infligée, à n’importe qui d’autre, mais en particulier aux Palestiniens, sera toujours inférieure aux souffrances qu’eux-mêmes ont vécues pendant l’Holocauste, les juifs grattent sans cesse leur propre plaie pour qu’elle n'arrête pas de saigner, pour la rendre incurable, et ils l'exhibent au monde comme s’il s’agissait d’un drapeau. Israël s’approprie les terribles paroles de Dieu dans le Deutéronome : "à moi la vengeance, à moi la rétribution". 
Israël veut que nous nous sentions, directement ou indirectement, tous coupables des horreurs de l’Holocauste ; Israël veut que nous renoncions à notre plus élémentaire faculté de jugement critique pour que nous nous transformions en un docile écho de sa volonté ; Israël veut que nous reconnaissions de jure ce que pour eux constitue déjà un exercice de facto : l’impunité absolue. Du point de vue des juifs, parce qu’ils ont été torturés, gazés et incinérés à Auschwitz, Israël ne pourra jamais être soumis à la loi. Je me demande si les juifs qui sont morts dans les camps de concentration nazis, ceux qui furent persécutés tout au long de l’histoire, ceux qui sont morts dans les pogroms, ceux qui furent oubliés dans les ghettos, oui, je me demande si cette immense multitude de malheureux n’aurait pas eu honte des actes infâmes que leurs descendants commettent. Je me demande si le fait d’avoir tant souffert ne serait pas la meilleure raison de ne pas faire souffrir autrui."
Lire également:
Portugal: Death of a Jew-hater (June 18, 2010)

mardi 4 février 2020

Dessins antisémites: la Ville de Strasbourg retire son prix au Portugais Gargalo


Par contre au Portugal, pas la moindre réaction…

DNA:
La Ville de Strasbourg et l’hebdomadaire Courrier international ont «fermement» condamné les dessins antisémites du dessinateur portugais Vasco Gargalo, qui avait reçu le prix du public de «Plumes libres pour la démocratie», lors du Forum mondial de la démocratie, en novembre dernier à Strasbourg. La Ville et l’hebdomadaire indiquent qu’ils « viennent de découvrir » ces dessins, «et notamment celui caricaturant Benyamin Netanyahou "enterrant" les Palestiniens dans un four crématoire, surmonté de la sinistre inscription d’Auschwitz "Arbeit macht frei"». 
Ils condamnent un «amalgame odieux consistant à utiliser la représentation de la Shoah pour illustrer la politique du gouvernement israélien ». « Il va sans dire que si [nous avions] eu connaissance [de ces] productions antisémites, aucun de ces dessins n’aurait fait l’objet d’une publication ou d’une participation à un prix », souligne le communiqué commun. En conséquence, par fidélité «aux valeurs des droits de l’homme et de la démocratie», la Ville de Strasbourg et Courrier International « considèrent aujourd’hui que Vasco Gargalo ne mérite plus de se prévaloir d’un Prix qui promeut ces mêmes valeurs, qu’il a transgressées».
Lire l'article complet




Via le B'nai B'rith

lundi 3 février 2020

Un média français a décerné un prix à un dessinateur portugais auteur de caricatures antisémites


On notera que les dessins antisémites de Vasco Gargalo ne choquent pas le moins du monde au Portugal.  Heureusement qu'en France et ailleurs en Europe et aux Etats-Unis ils choquent.

Tout comme la caricature d'un autre Portugais, António Moreira Antunes, qui a dépeint "Trump est représenté comme un homme aveugle, mais Netanyahou est représenté comme un animal, un chien, et même de race allemande" n'a pas non plus choqué le moins du monde au Portugal.

i24News:
"Aberration, provocation, infamie", a réagi vendredi le président de l'association Bnai Brith France

Le dessinateur portugais Vasco Gargalo, auteur de dessins antisémites et participant à des concours de caricatures en Iran a reçu en novembre 2019 un prix intitulé "Plumes libres pour la démocratie" de la part de "Courrier international".

"La cérémonie de remise des prix Plumes libres pour la démocratie s’est tenue le 5 novembre au cinéma Odyssée, à Strasbourg, dans le cadre du off du Forum mondial de la démocratie," indique un communiqué en ligne du journal.

Fin janvier, le lauréat avait publié sur son compte Twitter une caricature de Benyamin Netanyahou en train d'"enterrer les Palestiniens" dans un four crématoire.

"Aberration, provocation, infamie", a réagi vendredi le président de l'association Bnai Brith France, Phillipe Meyer.

Le dessinateur est coutumier de caricatures antisémites qu'il publie régulièrement sur son compte Twitter.

Lire l'article complet

samedi 1 février 2020

Politicien centriste portugais tient des propos antisémites sur l'agiotage des Juifs



Aristides de Sousa Mendes
Abel Matos Santos, du parti conservateur CDS (Centre démocratique et social, membre du Parti populaire européen au Parlement européen) s'en est pris au "Consul de Bordeaux", Aristides de Sousa Mendes, "Juste parmi les Nations", qui a sauvé de nombreux Juifs et démocrates qui fuyaient la persécution nazie et ce contre la volonté de Salazar.

En 2012, il a écrit sur sa page FB: "Pourquoi défend-on Sousa Mendes, qui fut un agioteur à la solde des Juifs?"

L'accusation d'agiotage est d'autant plus révoltante qu'Aristides de Sousa Mendes et mort endetté et dans la misère. Il fut inhumé vêtu d'une tunique de l'ordre des Franciscains car il ne possédait pas de costume.  Mais bien sûr on ne manquera pas dire que sa pauvreté était encore un complot fomenté par les Juifs...

Abel Matos Santos a également fait l'éloge de l'autocrate Salazar.

Il vient d'adresser une lettre à José Oulman Carp, Président de la commmunauté juive de Lisbonne. Il dénie toute intention antisémite et se dit victime d'une campagne politique visant à le déstabiliser.

Lire également:
Portugal: Le Juif est agioteur et idolâtre de sa race, J.M. Cymbron






mardi 29 octobre 2019

Pessoa attribuait "des origines juives à la mélancolie, au sentiment d'exil, à l'esprit messianique et à la nostalgie du passé (saudade) qui caractériseraient le tempérament portugais"

Fernando Pessoa
"Dans l'imaginaire du métissage, le juif est un ancêtre inquiétant.  Le désir de refoulement fut symbolisé par la violence avec laquelle la police secrète de Salazar se déchaîna contre deux pages d'un ouvrage paru en 1938 qui affirmaient l'origine néochrétienne du dictateur: elle se mit en quête des exemplaires vendus jusque dans les maisons privées pour les amputer de ces pages compromettantes.

Cependant, Salazar ne dédaigna pas pour autant d'inaugurer en personne le Musée luso-hébreu ouvert en 1939 à Tomar.  A fortiori, le courant libéral a souligné l'apport des nouveaux-chrétiens à la nation portugaise, qui leur devrait notamment leur lucidité critique et leur faculté d'abstraction.  Ce sont "des caractères vaguement typiques d'un juif portugais" que le poète Fernando Pessoa attribua, dans une lettre écrite en 1935, à Ricardo Reis, l'un de ses trois "hétéronymes", un médecin de Porto partisan d'une esthétique néoclassique et d'une politique monarchiste.  Pessoa et d'autres ont attribué des origines juives à la mélancolie, au sentiment d'exil, à l'esprit messianique et à la nostalgie du passé (saudade) qui caractériseraient le tempérament portugais."
Carsten L. Wilke, Histoire des juifs portugais, Chandeigne, Collection Péninsules, 2007, p. 243-244.

Lire également:
Le marranisme (Carsten L. Wilke)

samedi 13 juillet 2019

Article anti-Juif d'un professeur d'université portugais (Pedro Arroja)

A propos de l'économiste Pedro Arroja:
- Notable portugais: pour un Juif les non-Juifs sont des 'bâtards' 
- Un intellectuel portugais juif ne peut pas être secrétaire d'état à la Culture 
- Pedro Arroja: la culture juive est une culture d'agitateurs porteuse de violence 
- Pedro Arroja: le ghetto est un mythe de la propagande juive 
- Greenspan et Bernanke prouveraient l’existence du lobby juif selon l’économiste Pedro Arroja

Cet article (traduit du Portugais) intitulé "Excellence" a été posté par le professeur d'économie et commentateur à Porto Canal Pedro Arroja (voir sa bio @ Wikipedia) sur le blog Portugal Contemporâneo:
Après une série de cinq articles que j'ai écrits précédemment sur le thème de l'"Autorité", je vais maintenant diviser la culture judéo-chrétienne (essentiellement située en Europe occidentale et dans les Amériques) en trois sous-cultures:

(i) le judaïsme
(ii) le christianisme catholique (le vrai christianisme)
(iii) le christianisme protestant (qui est un mélange de christianisme et de judaïsme)

dans le but de poser quelques questions et proposer des réponses.

Première question: laquelle des trois sous-cultures produit les meilleurs juristes?

C'est le judaïsme. Ce sont d'excellents juristes. Pour eux, Dieu est dans les lois - 613 lois constituent la dénommée loi de Moïse. Ca fait des milliers d'années qu'ils étudient les lois, les apprennent par cœur et les interprètent.  Ce sont des juristes hors pair. Les lois sont leur vie.

Et quels sont les pires?

Ceux de culture catholique. Le Christ a réduit les 613 lois des Juifs à une seule, que chacun peut interpréter par lui-même. Il n'y a pas de tradition juridique dans le catholicisme. Dans le vrai christianisme, il n'y a pas de place pour les juristes. Ils ne servent à rien.

Le christianisme protestant occupe une place intermédiaire, produisant de bons juristes, meilleurs que ceux de culture catholique, mais pas aussi excellents que ceux de culture juive.

Des trois cultures, laquelle produit les meilleurs économistes?

Encore une fois ceux issus de la culture juive. Ce sont des spécialistes dans l'utilisation des lois pour promouvoir le gain privé. En fin de compte, ce sont eux, parce qu'ils sont les meilleurs juristes qui interprètent les lois comme ça les arrange et presque toujours à leur propre avantage.

C’est ce qui irritait le Christ chez les pharisiens et l'amena à les traiter d'hypocrites, de tombeaux blanchis à la chaux, de race de vipères, etc.

Et quels sont les pires économistes?

Ceux de culture catholique et pour la même raison. Ils sont notoirement mauvais dans l'application  des lois à leur avantage personnel (en général, ils se font attraper). Ils n'ont aucune tradition juridique.

Ceux de culture chrétienne protestante, celle-ci étant un mélange de judaïsme et de christianisme, occupent une place intermédiaire dans ce ranking.

En ce qui concerne les économistes, contrairement à ce qui se passe avec les juristes, il est possible d’apporter des paramètres quantitatifs aux conclusions précédentes.

Parmi les prix Nobel d'économie (voir ici), il n'y en a pas un seul de pays de culture catholique (Portugal, Espagne, Italie, Amérique latine). De temps en temps, un nom latin apparaît, comme celui de Franco Modigliani, mais il s'agit d'un Américain d'origine italienne.

La plupart sont issus de la culture du christianisme protestant. Le fait saillant est qu’environ 30% sont des Juifs (principalement des Américains), bien que ceux-ci ne représentent que 3% de la population américaine et moins de 0,5% de la population mondiale. Les Juifs sont clairement surreprésentés parmi les meilleurs économistes du monde.
Le moment est donc venu de s'interroger.  La culture catholique produit des hommes excellents en quoi?

Elle donne d'excellents parents, d'excellents prêtres, d'excellents enseignants, d'excellents missionnaires, d'excellents médecins, d'excellentes autorités personnelles. Les hommes de la culture catholique (les femmes encore plus) sont excellents dans la connaissance des gens. En un mot, ils sont excellents dans la science de l'humanité.

Voir également
- La Shoah, juste "un massacre"? (Portugal) 
- Une caricature antisémite portugaise fait scandale aux États-Unis (mais pas au Portugal)
- Eurovision: "Qui tue qui?" a chanté le candidat portugais 
- Parodie de l'Holocauste au défilé des étudiants de l'Université de Coimbra 
- Portugal: un hôpital psychiatrique incite à la haine d'Israël
- Lauréat belge du concours négationniste de caricatures de Téhéran primé au Portugal 


lundi 24 juin 2019

La Shoah, juste "un massacre"? (Portugal)


Contexte:
Une caricature antisémite portugaise fait scandale aux États-Unis (mais pas au Portugal)

Le caricaturiste portugais António Antunes Moreira a été interrogé par Libération et fait cette déclaration qui est absolument banale au Portugal:
"En 1983, une grosse pression avait été mise, sans succès, pour que je ne reçoive pas un grand prix de presse à Montréal pour un pastiche d’une photo célèbre du ghetto de Varsovie. J’avais remplacé sur mon dessin les Allemands par des militaires israéliens et les enfants juifs par des petits Palestiniens. Le Jerusalem Post a ressorti ce dessin pour dire que je suis antisémite depuis longtemps. Mais ce cartoon avait été publié pour parler du massacre de Sabra et Chatila. Je n’aime pas les massacres, c’est mon problème."
Précision, le massacre de Sabra et Chatila n'a pas été perpétré par des Juifs. "Du 16 au 18 septembre 1982 des réfugiés palestiniens étaient massacrés par des milices chrétiennes dans la banlieue de Beyrouth." (Le Figaro)
"Tout commence par un assassinat. Le 14 septembre 1982 le président nouvellement élu, Bachir Gemayel -chef des Forces libanaises, milices chrétiennes-, est tué dans un attentat. Deux jours après, par vengeance, débute le massacre de civils palestiniens dans deux camps de réfugiés -Sabra et Chatila- dans la banlieue de Beyrouth. Il est perpétré par des miliciens chrétiens (les Phalangistes) et se poursuit jusqu'au 18 septembre au matin. Mais ce n'est que le 19 septembre que le monde apprend l'affreuse tuerie -méthodique, qui n'a épargné personne: hommes, femmes, enfants, animaux."

mercredi 12 juin 2019

"Les chiens sont autorisés, mais les Juifs jamais!" (Belgique)


Cinq ans après, la plainte contre le café belge ouvert aux chiens mais pas aux Juifs classée. Le propriétaire de cet établissement, un Turc, avait placé le panneau en 2014 quelques semaines après l'attentat terroriste du musée Juif de Bruxelles qui avait fait quatre morts.


La Libre Belgique (23 juillet 2014):
"Le conflit israélo-palestinien dépasse les frontières et arrive chez nous. Dans un café de Saint-Nicolas, en province de Liège, le message est clair: "L'entrée est autorisée aux chiens mais aux sionistes en aucune façon!". Sur la vitrine de l'établissement, un drapeau palestinien se trouve à côté d'un fanion israélien. Ce dernier est marqué d'une croix et un keffieh se trouve par dessus. Le message est en français, mais aussi en turc et possède une signification presque identique:"Dans ce commerce, les chiens sont autorisés mais les Juifs jamais!" (En turc, "Yahudi" veut dire "Juif")

Une déclaration qui fait bondir la Ligue Belge contre l'Antisémitisme (LBCA). L'association a décidé de porter plainte auprès du Procureur du Roi de Liège "pour ces faits qui constituent une violation de la loi du 30 juillet 1981 réprimant le racisme et la xénophobie", indique-t-elle dans un communiqué. 
Le Bourgmestre de Saint-Nicolas, Jacques Heleven, a été informé de l’étendard. La police est rapidement arrivée sur les lieux. Les forces de l'ordre ont fait retirer les inscriptions et ont dressé un procès verbal. Il sera transmis au Parquet de Liège et à la police judiciaire fédérale. "On ne peut tolérer, en tant que bourgmestre, des propos à caractère raciste", s'est-il indigné."
Pax Canina à la portugaise...
Par ailleurs, au Portugal, les élites éclairées et progressistes assimilent les Juifs à des chiens…  Voir: Une caricature antisémite portugaise fait scandale aux États-Unis (mais pas au Portugal) 


mardi 28 mai 2019

Portugal: Salazar face à la Shoah



"Selon le passeport qu'il a présenté à son arrivée [au Portugal], il est juif.  
Il a déclaré qu'il est catholique ce qui doit être faux." (Dossier d'un réfugié juif hongrois 
arrivé au Portugal le 9 octobre 1939.  Cette remarque ainsi que d'autres remarques désobligeantes sont répétées plusieurs fois dans les documents.  Source: archives familiales.)  

Salazar face à la Shoah
Filipe Ribeiro de Meneses, traduit de l’anglais par Claire Darmon
Dans Revue d’Histoire de la Shoah 2015/2 (N° 203), pages 255 à 276

Extrait:
"Dans cette lettre, en brossant le tableau d’une Europe plongée dans sa troisième année de guerre, Salazar fit un commentaire révélateur: «Le nazisme, relativement à sa conception de la politique internationale allemande, n’est-il pas l’expression contemporaine d’un pangermanisme éternel? Si Bismarck vivait aujourd’hui, ne ferait-il pas ce que Hitler a fait – intégrer l’Autriche, dominer les nations de l’empire autrichien, affirmer ouvertement son aspiration à l’hégémonie absolue en Europe? » Lorsque, dans cette lettre, il présente le Troisième Reich de Hitler, le dictateur portugais omet totalement de mentionner la composante raciale meurtrière qui le sous-tend. À cet égard, la correspondance entre Salazar et Gonzague de Reynold est caractéristique de ses opinions persistantes sur la nature de la guerre. Ces dernières années, on a beaucoup écrit sur le rôle du Portugal dans la Shoah, mais tous les auteurs qui se sont attelés à cette tâche se sont heurtés au mur du silence qui entoure Salazar et son opinion sur l’entreprise nazie d’extermination de la population juive d’Europe. Étant donné la position clé de Salazar au Portugal à l’époque – il était à la fois Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et ministre de la Guerre (sans compter le fait que la police politique du régime, la Polícia de Vigilância e Defesa do Estado (PVDE), lui présentait directement ses rapports, court-circuitant le ministre de l’Intérieur) –, c’est là une situation frustrante aussi bien pour les historiens que pour les lecteurs. Cet article a pour objectif de sonder ce mur du silence, de tenter, d’après les propos, les écrits et les actes de Salazar, de reconstituer son point de vue sur la tragédie qui se déroulait, tout en les resituant dans le contexte plus large de la diplomatie et de la neutralité en temps de guerre."
Lire l'article complet

dimanche 19 mai 2019

Eurovision: "Qui tue qui?" a chanté le candidat portugais


Expresso est l'hebdomadaire (de droite) portugais qui a publié une caricature antisémite par António Moreira Antunes qui a également été publiée par le New York Times et qui a fait scandale aux États-Unis (mais pas au Portugal). Au contraire, le caricaturiste a été unanimement soutenu et loué au Portugal, présenté comme un champion de la liberté d'expression. Le New York Times ayant présenté des excuses, le caricaturiste portugais, furieux, a affirmé, sans la moindre gêne, sur CNN que la "machine de propagande juive" était à l'origine des critiques.  Cette accusation conspirationniste n'a guère choqué au Portugal.

La chanson du concurrent portugais, Conan Osíris, à l'Eurovision, qui a eu lieu cette année en Israël, contenait cette interrogation que l'on interprétera comme l'on voudra: "Qui tue qui?  Qui tue qui?"

Une journaliste de Expresso, Ana França, l'a interprétée à sa façon en accusant Israël de subjuguer les Palestiniens et a concocté une vidéo qui est un modèle du genre de haine d'Israël… typiquement de droite.

La journaliste Helena Matos commente dans le blog Blasfémias (traduit du Portugais):
Une journaliste pérore dans une vidéo sur la subjugation des Palestiniens par l'État d'Israël. Quiconque écoute en tel ramassis d'absurdités va croire qu'il y a jamais eu un État palestinien. Mais ce qui est le plus étonnant est la déresponsabilisation des Palestiniens, à la fois assujettis par les Israéliens mais dépendants d’eux pour tout, comme le reconnaît la journaliste elle-même. Enfin les Palestiniens ne sont que de petits gamins.

mardi 7 mai 2019

Parodie de l'Holocauste au défilé des étudiants de l'Université de Coimbra


C'est la deuxième année consécutive que le Holocauste est parodié par un groupe d'étudiants de l'Université de Coimbra au Portugal. Cette année-ci, une petite résistance s'est organisée.

Le char allégorique "Alcoholocausto"
Source: Diário As Beiras


La "fascination" ne date pas de maintenant: en octobre de l’année dernière, lors du défilé du Festival des Latas, les soi-disant "docteurs" du cours d’histoire de la Faculté des lettres de l’Université de Coimbra (FLUC) ont défié les étudiants de première année de s’habiller en juifs et nazis.

Envie de rigoler?

Il semble que les mêmes veulent défiler dimanche [5 mai] à l'occasion de la fête de la Queima das Fitas, avec un char qu’ils ont baptisé "Alcoholocausto" et qui symboliserait un train. Cette conjugaison n'est pas innocente. Dès que l'intention des élèves a été rendue publique, le conseil d'administration de la FLUC est intervenu et ils ont renoncé à la mention "Alcoholocausto" sur le char. Ils ont défilé avec le char furieux qu'on les ait empêchés de se moquer spécifiquement et clairement de l'Holocauste.

Adriana Bebiano est l'une des enseignantes de la FLUC qui a parlé aux responsables du char, alors que leur identité n'avait pas été révélée (l'article a été publié le 2 mai). Mme Bebiano a confié que certains étudiants qui participent à cette initiative sont antisémites et véhiculent un discours antisémite. Pour l’enseignante, le nom du char et le train (faisant référence aux convois de déportation de millions d’êtres humains vers les camps de la mort) constituent une plaisanterie de mauvais goût et un manque de respect pour l’Holocauste et la mémoire du plus grand génocide de l’histoire occidentale moderne. C'est également un manque de compréhension que le concept de liberté d’expression implique des responsabilités.

Pour Catarina Martins, professeur au FLUC et qui s'est opposée au char "Alcoholocausto", "l'argument de "liberté d'expression" évoqué par les étudiants s'effondre lorsqu'il est question de génocide.

"L'héritage du 25 avril est la défense de la liberté avec la garantie des droits et le respect des différences, ce qui implique la lutte contre tout ce qui peut conduire à la répétition du fascisme. Banaliser l’histoire du fascisme est une stratégie qui le favorise ", prévient-elle. Pour cette raison, peu importe ce qui peut se passer pendant le défilé, les enseignants devraient prendre position publiquement à ce sujet.

Dans un texte partagé sur Facebook, Helena Araújo, une portugaise installée à Berlin, a demandé aux étudiants qui persistent à vouloir appeler leur char "Alcoholocausto" de se dévoiler et de ne pas se cacher derrière une vague appellation "Nouveaux regards sur l'histoire 2018/2019 "- qu'ils disent qui ils sont, qu'ils montrent leur visage et révèlent leur nom.

Diário As Beiras les ont contacté, sans succès. "Répétons: si vous voulez parler, nous parlerons sans aucun problème après le 5 mai. Nous n'avons parlé à personne auparavant. Bonne journée", ont-ils répondu.

Lire les articles signés Patricia Cruz Almeida sur le site de Diário As Beiras (en portugais):
- Autores de “Alcoholocausto” vestiram caloiros de judeus na Latada
- Estudantes dizem que “Alcoholocausto” saiu e desfilou no Cortejo


mercredi 1 mai 2019

Portugal: un hôpital psychiatrique incite à la haine d'Israël


Dans "C l'hebdo" sur France 5, samedi 23 février, Alain Finkielkraut réagissait à son agression. Il a cité l'écrivain portugais José Saramago, prix Nobel de littérature (vidéo à 17.37):
"C'est un prix Nobel de littérature qui a dit que le peuple juif n'est plus digne de compassion pour ce qu'il a subi pendant l'Holocauste parce qu'il inflige un holocauste de même nature aux Palestiniens. Il s'appelle José Saramago."
Lire dans ce blog: José Saramago: les Israéliens sont des experts en cruauté et mépris

On sait combien, en Europe, haine d'Israël et antisémitisme sont imbriqués voire indissociables.  L'antisémitisme progresse et on continue de jeter de l'huile sur le feu.  C'est ce qu'a fait, en février, l'hôpital psychiatrique de Lisbonne/Júlio de Matos en accueillant une exposition de solidarité avec la Palestine des "oeuvres" de Maria Vitória Vaz Pato.


Selon l'ONG organisatrice, MPPM*, le vernissage de cette exposition de soutien "à la cause de la Palestine "a eu lieu le 22 février, dans le hall du bâtiment principal de l'hôpital psychiatrique Júlio de Matos (traduit du portugais):
"Pour l’artiste, "L’art, et dans ce cas la peinture, est une expression qui vient du cœur, un sentiment qui se découvre en nous et que nous proposons de partager avec des yeux différents. Par conséquent, rien n’est plus naturel que ce sentiment de solidarité qui exprime de la compassion** [exactement le mot utilisé par Alain Finkielkraut] fraternelle avec ceux qui souffrent d’une terrible injustice."

Lors de l'ouverture, une représentation théâtrale a simulé la vie quotidienne des Palestiniens confrontés à l’existence du Mur de Séparation. Un "soldat" décide de façon discriminatoire ceux qui peuvent entrer [en Israël qui n'est pas nommé] ou ceux qui sont refoulés derrière le mur. Mais cette fois-ci, la fin fut heureuse et le "mur" détruit. 
L'exposition est ouverte au public du lundi au vendredi de 10h à 19h jusqu'au 8 mars.
Le samedi 9 mars à 18 heures, une rencontre fraternelle clôturera l’exposition.
L'artiste donnera généreusement au MPPM les bénéfices de cette exposition."
On notera que nulle part figurent les termes "Israël", "sionisme", "entité sioniste", "juifs" etc.  Mais personne n'est dupe et tout le monde sait ce qu'on vise.  Au moins, Saramago avait le "courage" de nommer les juifs et d'assumer sa haine.  Chez eux on parle de solidarité, de fraternité, de souffrance, de terrible injustice, de discrimination (apartheid).

Il est navrant que  s'agit d'un hôpital public dans lequel exercent les plus prestigieux psychiatres portugais qui visiblement ce genre de diabolisation d'Israël ne gêne pas.

Le "mur"
Les Portugais démolissent le "mur"
Les bourreaux israéliens et les victimes palestiniennes/portugaises...

* Movimento pelos direitos do povo palestino e pela paz no Médio Orient.
** Jeu de mots: le mot compassion en portugais "compaixão" figure avec un trait d'union "com-paixão" signifiant "avec passion" et "compassion"...

mardi 30 avril 2019

Une caricature antisémite portugaise fait scandale aux États-Unis (mais pas au Portugal)


Le caricaturiste portugais Antonio Moreira Antunes de l’hebdomadaire de Lisbonne Expresso est à l’origine de ce dessin. Selon le Daily Mail, Expresso a purement supprimé le dessin de son site sans aucune explication ni excuse.
Quelques précisions:

- La caricature antisémite se trouvait sur le mur Facebook de António Moreira Antunes (retirée - voir capture d'écran ci-dessous).  Il l'a intitulée "pax canina...", "paix de chiens".  Alors qu'à la suite de l'intervention en Irak, on traitait le premier ministre britannique de l'époque Tony Blair de toutou ou de caniche du président Bush, suggérant que c'était Bush qui détenait le pouvoir, dans ce cas les rôles sont renversés.  Dans l'imaginaire antisémite classique, c'est le Juif qui domine et manipule le monde et les hommes - le président américain suit aveuglement le Juif/chien.  Le président Trump est tellement méprisable qu'il devient juif lui-même… Il porte la kippa.



- Ce n'est pas anodin que la forme choisie par António Moreira Antunes pour représenter le juif Netanyahou soit un chien (ni un toutou ni un caniche, ce qui est tout de même mignon).  Pas du tout, un chien puissant, excellent chasseur.  "Cão judeu" (chien juif) est une des insultes antisémites au Portugal.  Le caricaturiste qui a 66 ans doit le savoir.



- Interrogé hier par le Correio da Manhã, il a déclaré que le NYT avait publié la caricature sans son autorisation.  Le caractère antisémite de l'image n'a pas été évoqué…  Le titre de l'article est en soi un chef-d'oeuvre et en dit sur l'opinion des Juifs au Portugal: "Critique de Trump provoque la censure d'un cartoon portugais" (Crítica de Trump leva a censura de cartoon de português).  De la censure pour une simple critique de Trump! 

- Un "chien juif... allemand" - volonté de nazifier les Juifs/Israël?

Un internaute portugais écrit: "Trump est représenté comme un homme aveugle, mais Netanyahou est représenté comme un animal, un chien, et même de race allemande, semble-t-il."  En effet, il s'agit d'un "dachshund". "Le teckel, originaire d'Allemagne, était à l'origine utilisé pour la chasse aux renards, aux lapins et aux blaireaux, qu'ils délogeaient de leurs terriers. Son nom vient du mot Dachs, blaireau en allemand, par l'intermédiaire de Dachselhund chien à blaireau." * (Wikipédia)

- Le Jerusalem Post a essayé de contacter Expresso et le caricaturiste sans succès!  Par contre, le New York Times a publié des excuses, et a clairement identifié la caricature comme étant antisémite. 


D'autres commentaires sur cette affaire seront publiés bientôt.

Honest Reporting: La caricature antisémite du New York Times
Alors que les Juifs du monde entier se préparaient pour les derniers jours de la Pâque juive, l’édition imprimée internationale du New York Times (disponible dans des pays comme Israël) a publié ce dessin:

Un Président américain non-voyant, Donald Trump, coiffé d’une kippa et guidé par une caricature canine du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le caricaturiste portugais Antonio Moreira Antunes de l’hebdomadaire de Lisbonne Expresso est à l’origine de ce dessin. Selon le Daily Mail, Expresso a purement supprimé le dessin de son site sans aucune explication ni excuse.

L’image d’Israël à la tête des États-Unis s’inspire du cliché antisémite classique du pouvoir et du contrôle par les juifs.

Le journal qui pourtant promeut la lutte contre le racisme, les droits des minorités et la défense de toutes les causes libérales ou progressistes possibles ne semble pas avoir de frontières pour offenser les Juifs.

Le New York Times a fini par reconnaître tardivement son échec éditorial honteux si l’on en croit ce tweet concernant une note éditoriale qui ne devrait être publiée que demain lundi 29 avril et dont nous traduisons le contenu à la suite : […]

Traduction: “Un dessin politique [paru] dans l’édition imprimée internationale du New York Times de jeudi comprenait des clichés antisémites, dépeignant le premier ministre d’Israël en chien-guide portant un collier avec une étoile de David entraînant le Président des États-Unis coiffé d’une kippa. L’image était offensive et c’est une erreur de jugement de l’avoir publiée. Elle a été fournie par le New York Times Service and Syndicate qui depuis l’a supprimée.” 
La question qui se pose est comment de telles "erreurs de jugement" peuvent-elles se produire?

L’image est tellement choquante qu’il est difficile de croire que les éditeurs de l’édition internationale du New York Times ne s’en soient pas rendu compte à temps.

Le mal est fait. Le New York Times aura beau publier sa note de la rédaction dans une édition ultérieure, cette image a déjà été gravée dans les mémoires d’un public international qui a eu la malchance de se procurer un exemplaire du journal ce jour-là.
Pour prendre connaissance de la séquence des événements, veuillez consulter l'excellent blog du journaliste du Jérusalem Post Seth J. Frantzman (Terra Incognita).

* "No entanto o cartoon é assaz anti-semita e deve ser criticado. Trump, como sempre saco de pancada dos media a que já se habituou e nos habituaram, é retratado como um invisual, mas Netanyahu é retratado como um animal, um cão, ainda por cima de raça alemã, segundo parece."

lundi 15 avril 2019

Omar Barghouti (BDS) interdit d’entrée aux USA mais bienvenu au Parlement européen


Times of Israel:
Omar Barghouti, fondateur palestinien de BDS, interdit d’entrée aux USA

Le gouvernement américain a interdit, cette semaine, l’entrée des Etats-Unis à Omar Barghouti, leader du mouvement de boycott anti-israélien dirigé par les Palestiniens, selon un groupe de défense des droits de Washington qui a estimé que cette interdiction avait été décrétée en raison de l’activisme politique du militant. […] 
La campagne BDS prône le boycott, le désinvestissement et les sanctions à l’encontre des entreprises, universités et artistes israéliens. Selon ses partisans, BDS est un mouvement non-violent en faveur de l’indépendance palestinienne, mais Israël clame qu’il vise à ôter sa légitimité à l’Etat juif et il a été qualifié par un grand nombre comme radicalement antisémite. 
Une accusation reprise par le nouvel émissaire américain pour la lutte contre l’antisémitisme Elan Carr, qui a prêté serment jeudi. 
"Une personne peut choisir d’acheter ou de ne pas acheter ce qu’elle veut. Mais s’il s’agit d’un mouvement organisé pour étrangler économiquement l’Etat d’Israël, c’est antisémite", a-t-il dit à la presse. 
Tout en reconnaissant qu’il est "tout à fait normal" de pouvoir critiquer la politique d’un pays dans une démocratie, Elann Carr a estimé que "critiquer Israël comme on ne le ferait pas pour un autre pays dans des circonstances similaires" était aussi de "l’antisémitisme".

Tel-àVivre (février 2018:
Omar Barghouti, dirigeant et co-fondateur du mouvement anti-israélien BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanction ) a été invité par l’eurodéputée portugaise Ana Gomes à la conférence intitulée “La colonisation israélienne en Palestine et l’Union européenne” qui se tiendra semaine prochaine au Parlement européen à Bruxelles. 
Le mouvement BDS qu’on ne présente plus malheureusement appelle au boycott total d’Israël tant sur le plan économique que culturel. Et pourtant cela n’empêche pas le Parlement européen à Bruxelles d’inviter son dirigeant fondateur, pire c’est une information qui passe presque inaperçue. […]
Les communautés juives du Portugal et de Belgique ont également protesté contre l’invitation faite à Barghouti. Yohan Benizri, président de CCOJB, l’association des organisations juive francophones en Belgique, et Gabriel Steinhardt, président de la communauté juive de Lisbonne, ont eux aussi exprimé leur désapprobation dans une lettre au président Tajani.  "Le mouvement BDS s’adresse non seulement aux territoires contestés mais s’oppose à l’existence même de l’État d’Israël en tant qu’État juif dans son intégralité et dans n’importe quelles frontières" ont-ils écrit. 
"En offrant une tribune à Barghouti, e parlement européen sape directement sa position politique sur l’antisémitisme", ont-ils ajouté.

jeudi 14 mars 2019

Lauréat belge du concours négationniste de caricatures de Téhéran primé au Portugal

"Il ne faudrait pas oublier qu'en matière de persécution antijuive, [l'Europe] n'a pas besoin de l'Orient pour la pratiquer.  On peut même se demander si elle ne s'apprête pas à devenir la principale créatrice, à l'échelle mondiale, des diverses formes de la bonne conscience antijuive." (Jean-Claude Milner, linguiste)
Au Portugal, le premier prix du concours de caricatures PortoCartoon a été attribué au caricaturiste belge Luc Descheemaeker, l’un des lauréats du concours négationniste de Téhéran de mai 2016. Ce fait n'a aucunement gêné l'organisateur du concours, le Musée National de la Presse, " l'un des hauts lieux culturels de la ville de Porto", dont le président Luís Humberto Marcos a justifié la décision en qualifiant le dessin de de M. Descheemaeker de "travail artistique exceptionnel".  Il représente le président Donald Trump avec une face de caméléon et deux billets de dollars dans la gueule.

Pour l'historien Joël Kotek, professeur à l'ULB,  "le caractère négationniste" du dessin primé à Téhéran "ne fait aucun doute":


"[...] caricaturiste belge Luc Descheemaeker, l’un des lauréats du concours négationniste de Téhéran de mai 2016. Pour rappel, sa caricature figurait la célèbre inscription du portail d’Auschwitz «Arbeit macht Frei» sur le mur de séparation construit aux abords de la Cisjordanie par Israël. Le caractère négationniste de la vignette ne fait aucun doute pour assimiler la politique israélienne à celle de l’Allemagne nazie. Son dessin minimise grossièrement «c’est-à-dire à l'extrême et, par là même, de manière grave, outrancière ou offensante» les crimes nazis, au sens où le précisait en juillet 1996 la Cour d’Arbitrage (arrêt n° 45/96).

Qu’on s’en offusque ou non, la barrière de sécurité construite dans sa majeure partie sur la ligne verte séparant Israël de la (future) Palestine ne s’apparente en rien aux crimes nazis à moins de caractériser de nazis, pour cause de clôture de séparation, le Maroc (Sahara espagnol), l’Espagne (Ceuta et Melilla) ou encore la France et le Royaume uni (Calais).  […]
En nazifiant Israël, le dessinateur flamand ne caricature pas, n’exagère pas, ne déforme pas la réalité d’Israël mais l’invente, à l’instar d’un Dieudonné. Sa dénonciation d’Israël est politico-idéologique pour procéder du seul registre de l’indignation, propre aux dessins de presse nazis d’avant-guerre. […]
D’aucuns rappelleront, à la décharge de l’artiste, qu’il ne saurait être suspect de négationnisme pour avoir monté dans le cadre de son enseignement au Lycée catholique du Torhout deux spectacles intimement liés à la persécution des Juifs, Cabaret de Bob Fosse et Maus d’Art Spiegelman. Loin d’exonérer, ces deux initiatives sont plutôt à charge d’un dessinateur précisément au fait des tenants et aboutissants de la Shoah. Sa démarche n’en est que plus perverse puisqu’il sait pertinemment tricher avec la réalité historique (idée de dol général). On ne s’inscrit pas par hasard à un concours que l’on sait négationnisme et se féliciter ensuite sur son blog d’avoir remporté le prix spécial du jury.
Lire également à propos de Luc Descheemaeker:
- Antisemitic cartoonist named "cultural ambassador" for Belgian town
- Un lauréat du concours antisémite sur la Shoah d'Iran nommé 'ambassadeur culturel' en Belgique
- Un observatoire belge dénonce une caricature antisémite de Stephen Miller
Un dessinateur de BD à l'honneur lors du festival de caricatures sur l'Holocauste en Iran, est accusé d'avoir réalisé une caricature nazie du conseiller de la Maison Blanche
- Le président de la Knesset évoque au Parlement belge le lauréat belge du concours négationniste de Téhéran nommé 'ambassadeur culturel'...

vendredi 11 janvier 2019

À Paris et à Lyon, la banque Rothschild ciblée par des Gilets Jaunes


Image reprise du blog conspirationniste et viscéralement antisémite portugais O Evento

@ Lyon Capitale:
Pour la deuxième fois depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, la banque Rothschild de la rue Auguste Comte a été ciblée pour une action de protestation ce mercredi. La veille, une poignée de Gilets Jaunes se rendaient également à l'un des sièges de la banque d'affaires dans le 8e arrondissement de Paris. 
Entre 25 et 30 Gilets Jaunes se sont rendus devant l'agence de la banque privée Edmond Rothschild Corporate ce mercredi, rapportent nos confrères du Progrès. Sur le bitume de la rue Auguste Comte, ils ont inscrit à la bombe rouge "Rothschild Rends l'argent". L'un d'eux expliquait le choix de cette banque - qu'Emmanuel Macron a intégré comme banquier d'affaires en 2008 - comme "symbolique" de la "haute finance". L'établissement avait déjà fait l'objet d'un rassemblement de Gilets Jaunes le 29 décembre dernier.  […]
La veille à Paris, une poignée de Gilets Jaunes se rendaient également à l'un des sièges de Rothschild et appelaient à maintenir une "pression psychologique et pacifiste" sur une banque pointée pour appartenir à "l'antre du problème".
Lire l'article complet

mardi 4 septembre 2018

Sagesse populaire antisémite portugaise ("pire qu'un Juif")

Vu sur Facebook la liste "amusante" reproduite ci-dessous.  En langage courant, comment les Portugais définissent-ils les différents peuples, groupes humains?

Ils associent les Grecs à la résolution de problèmes difficiles.  Les Chinois à ce qui est difficile à comprendre.  Les Arabes travaillent dur, du matin au soir.  Les Américains aux inventions modernes.  Les Espagnols parlent très vite.  Les Français = luxe.  Les Anglais veulent faire une bonne impression.  On arrive aux Tsiganes: celui qui a tendance à marchander "est pire qu'un Tsigane".  On associe évidemment les Juifs à l'argent: celui qui est avare, près de ses sous ("muito agarrado ao dinheiro", le terme argent ("dinheiro") est écrit en toutes lettres)  "est pire qu'un Juif".  Les Tsiganes et les Juifs sont les seuls auxquels on réserve le statut de "pire que" ("pior que").  Tous les autres ont des caractéristiques sympathiques.  Par exemple, les Noirs aiment s'amuser, les Allemands aiment les beaux uniformes, les Italiens le café serré, les Britanniques sont ponctuels, etc.


Et les Portugais eux-mêmes?  Ils sont adeptes de l'autodénigrement.  C'est plutôt sympathique.  Ils ne jugent pas à leur juste valeur.  Quand quelque chose se passe mal - c'est du portugais.  Ils ne sont pas comme les Juifs, obsédés par l'argent...

dimanche 12 août 2018

Israël fondé en Angola?


Lire également
Angola Again Being Discussed As Possible Haven for Jewish Exiles (6 mai 1934)

Olivier Ipsilantis @ Zahkor Online
Ci-joint un lien en portugais, un extrait du livre d’Esther Mucznik : « A Grande Epopeia dos Judeus no Século XX ». J’en propose une traduction portugais-français. Cet extrait a pour titre «Quando o estado de Israel esteve para ser fundado em Angola» :
Israel Zangwill
Quand l’Organisation juive territorialiste se mit en quête de possibles espaces pour une implantation, l’Angola (plus précisément le Planalto de Benguela) était l’un des projets favoris. Il fut même approuvé par le Sénat portugais en 1913 mais resta sur le papier, ainsi que le rapporte Esther Mucznik dans son livre « La Grande Épopée des Juifs au XXème siècle » (A Grande Epopeia dos Judeus no Século XX). Les quelques remarques en gras sont miennes.

Le septième Congrès sioniste se tient en 1905. Les recherches pour une possible implantation juive se poursuivent. Le projet Ouganda est analysé et repoussé, le territoire attribué aux Juifs étant à peine suffisant pour accueillir vingt mille personnes, un nombre insignifiant en regard des nécessités que pourraient avoir des centaines de milliers de Juifs, principalement russes. Ainsi, le Congrès sioniste dans lequel prédominent les Amants de Sion – parmi lesquels Chaïm Weizmann, l’artisan de la Déclaration Balfour (1917) et futur premier Président de l’État d’Israël – rejette le projet Ouganda. [Il me semble qu’il y a une erreur dans le texte portugais et que « Sionistas de Sião » devrait être remplacé par « Amantes de Sião ».] Pour ces Juifs russes aucune terre ne peut remplacer la terre ancestrale. Par ailleurs, le Congrès sioniste n’est pas unanime. Une importante minorité conduite par l’écrivain Israël Zangwill défend la nécessité immédiate d’un territoire juif autonome, et peu importe l’endroit. Israël Zangwill quitte l’Organisation sioniste mondiale, en 1905, et fonde l’Organisation juive territorialiste dont le siège est à Londres. Avec la Déclaration Balfour qui rendra plus tangible la perspective palestinienne, nombre de ses membres intègreront l’Organisation sioniste mondiale. Mais ce n’est qu’en 1925 que l’Organisation juive territorialiste ayant perdu sa raison d’être sera dissoute.

En 1905, la Palestine n’est encore qu’une possibilité lointaine et l’Organisation juive territorialiste s’efforce de trouver des espaces où organiser une implantation juive. L’Angola est l’un de ces espaces, plus précisément le Planalto de Benguela. L’intérêt de Juifs pour les territoires coloniaux portugais remonte à 1886. Abraham Anahory, notable juif de Lisbonne, avait proposé l’Angola, plus précisément la zone des planaltos (hauts-plateaux), comme destination possible pour une immigration juive d’importance. Dans le Bulletin N.°1 (1912) de la Communauté israélite de Lisbonne qui vient d’être officiellement reconnue par le régime républicain, José Benoliel, écrivain et directeur de ce Bulletin, précise que par l’intermédiaire d’Abraham Anahory, il prendra personnellement contact avec le vicomte d’Ouguela et avec l’Alliance Israélite Universelle afin de « profiter de la prochaine venue du baron de Rothschild à Lisbonne dans l’espoir d’améliorer par sa gracieuse intercession la situation des Israélites portugais qui de certains points de vue laisse beaucoup à désirer » et de « promouvoir la venue au Portugal de groupes d’Israélites russes ou roumains ». Leur destination serait l’Angola. José Benoliel ajoute que pour des raisons qui lui restent inconnues, l’Alliance Israélite Universelle ne soutient pas le projet. […] 
Dans le Bulletin de 1912 dont il vient d’être question, le principal soutien de ce projet, Wolf Terlö (Juif russe né à Odessa en 1877 il s’installera au Portugal), rapporte que cette idée commença à germer en 1905, à Coimbra, alors qu’il travaillait pour la Repartição Central de Agricultura (je préfère laisser cette désignation dans l’original). Il était impliqué dans les projets vinicoles du baron Maurice de Hirsch en Palestine. Il s’était rendu à Bordeaux pour se spécialiser en œnologie, après avoir obtenu un contrat de travail au Portugal. Il tenait un commerce rue São Nicolau, à Lisbonne, pompeusement intitulé Maison de commerce russe (en français dans le texte) où il vendait des vins et des produits chimiques. A Coimbra, il fit connaissance de diverses personnalités de son milieu, parmi lesquelles l’historien Joaquim Mendes dos Remédios qui (je cite Wolf Terlö) « apprenant que j’étais israélite russe s’entretint longuement avec moi au sujet du judaïsme, de la décadence scientifique et financière du Portugal suite à l’expulsion des Juifs, et des avantages qu’il y aurait à les faire revenir dans ce pays ».
Lire l'article complet


jeudi 28 juin 2018

Le Secrétaire général de l'ONU retire un tweet célébrant les cerfs-volants de Gaza...


Via Israelly Cool:
Le Secrétaire général des Nations Unies, le Portugais António Guterres, a twitté la photo d'un enfant palestinien (émotion garantie) et des cerfs-volants (jouets innocents) en arrière-plan.  On dirait que M. Guterres ne se soucie pas du fait que des cerfs-volants  et ballons incendiaires lancés depuis Gaza embrasent le sud d'Israël provoquant de grandes destructions et une catastrophe écologique.  
M. Guterres a fini par retirer la photo

Il aurait pu illustrer son propos avec un cerf-volant frappé de la croix gammée ou des cerfs-volants en feu…


Destruction

Lanceurs de cerfs-volants: « Ils ont osé bruler 30 ruches dans le Sud d’Israël»
Une réserve naturelle dévastée par les cerfs-volants incendiaires de Gaza
En Israël. Mini-hackathon pour lutter contre les cerfs-volants incendiaires
La réponse des enfants israéliens aux cerfs-volants incendiaires de Gaza
Les cerfs-volants incendiaires de Gaza enflamment la plaine israélienne - Des Palestiniens de Gaza préparent des cerfs-volants incendiaires pour les envoyer de l'autre côté de la frontière et incendier des fermes et champs israéliens. (vidéo)