dimanche 25 octobre 2009

Robert L. Bernstein réfute les arguments de Human Rights Watch

"I believe that Israel should be judged by the highest possible standard and I have never argued anything else. What is more important than what I believe, or what Human Rights Watch believes, is that Israelis themselves believe they should be held to the highest standard. That is why they have 80 Human Rights organizations challenging their government daily. [...] I have argued that open societies , while far from perfect, have ways to correct themselves and that is particularly true in the case of Israel. Millions of Arabs, on the other hand, live in societies where there is little respect for or protection of human rights. " (Robert L. Bernstein)

Human Rights Watch a répondu à la tribune de Robert L. Bernstein, fondateur de l'ONG, parue dans le New York Times ("Quand le Gardien des Droits de l'Homme se Perd au Moyen-Orient"). HRW prétend que Robert Bernstein argumente "que des critères d'évaluation appliqués à Israël doivent être différents de ceux appliqués au reste du monde" ("Israel should be judged by a different human rights standard than the rest of the world") (voir la lettre ci-dessous). Robert Bernstein n'a rien écrit de tel. A son tour, il répond à HRW:

"In their October 21st letter to the editor, Jane Olson, current chair of Human Rights Watch and Jonathan Fanton, past chair wrote that they "were saddened to see Robert L. Bernstein argue that Israel should be judged by a different human rights standard than the rest of the world." This is not what I believe or what I wrote in my op-ed piece.

I believe that Israel should be judged by the highest possible standard and I have never argued anything else. What is more important than what I believe, or what Human Rights Watch believes, is that Israelis themselves believe they should be held to the highest standard.

That is why they have 80 Human Rights organizations challenging their government daily. Does any other country in the Middle East have anything remotely near that? That is why they have a vibrant free press. Does any other country in the Middle East have anything remotely near that? That is why they have a democratically elected government. That is why they have a judiciary that frequently rules against the government, a politically active academia, multiple political societies, etc etc etc.

I have argued that open societies , while far from perfect, have ways to correct themselves and that is particularly true in the case of Israel. Millions of Arabs, on the other hand, live in societies where there is little respect for or protection of human rights.

The current argument is whether Human Rights Watch’s facts and judgments about the Gaza conflict are correct. That is certainly a necessary and legitimate discussion.

I should add that over the years I have had the highest regard for Human Rights Watch’s work around the world and from what I know, with the notable exception of the Middle East, that is still the case.

Robert L. Bernstein"
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Lettre de HRW au New York Times
"Re “Rights Watchdog, Lost in the Mideast” (Op-Ed, Oct. 20):

As present chairwoman and past chairman of the board of Human Rights Watch, we were saddened to see Robert L. Bernstein argue that Israel should be judged by a different human rights standard than the rest of the world.

Mr. Bernstein, as a founder of Human Rights Watch, has had ample access over the years to make his argument that we should not be reporting on Israeli conduct because Israel is a democracy. As recently as April, the full board of directors heard — and rejected — Mr. Bernstein’s proposal that Human Rights Watch should focus our research and reporting resources on closed societies.

After careful consideration, we and other members of our board stressed that democracies, too, commit serious abuses, with the United States’ “war on terrorism” and Israel’s conduct in Gaza just the latest examples. We reaffirmed our conviction that it is essential to hold Israel to the same international human rights standards as other countries. To do otherwise would be a violation of our core principle that human rights are universal.

As long as open societies commit human rights abuses, Human Rights Watch has a vital role to play in documenting those violations and advocating to bring them to an end.

Jane Olson, Jonathan Fanton"
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Source: HRW

HRW a publié, sur son site, cette explication. HRW ne publie sur son site (alors que ce serait la moindre des choses) ni la tribune de Robert Bernstein ni un lien vers celle-ci. Les membres n'auront donc que les arguments de HRW. On constatera que la réponse diverge de la lettre écrite au NYT, et ne répond pas aux critiques formulées dans la tribune de M. Bernstein, entre autres, l'hyper focalisation sur Israël au détriment des autres Etats dans la région qui bafouent allègrement les droits de l'homme. La réalité est que HRW n'a strictement aucune influence dans ces pays - la seule façon de se donner l'illusion d'avoir encore du pouvoir est de s'en prendre à Israël, la seule démocratie dans la région. Les dictatures n'en ont que faire des rapports de HRW. Et n'oublions pas l'expédition de collecte de fonds de HRW en Arabie Saoudite en utilisant Israël comme argument de vente ... Comme le dit si bien Pierre Raiman, "Human Rights Watch, une ONG perdue dans les sables saoudiens".

"Pourquoi Human Rights Watch rédige des rapports sur les sociétés "ouvertes"
Réponse à la tribune de Robert Bernstein parue dans le New York Times

(New York, le 20 octobre 2009) - Human Rights Watch regrette que le fondateur et ancien président de l'organisation Robert L. Bernstein ait estimé, dans une tribune parue dans le New York Times le 20 octobre 2009, devoir "se joindre aux critiques" de notre travail sur Israël. Nous sommes en profond désaccord avec le point de vue de M. Bernstein.

Human Rights Watch ne croit pas que seuls les bilans en matière de droits humains des sociétés "fermées" méritent d'être examinés. Si c'était le cas, nous ne ferions pas de rapports sur les exactions commises par les Etats-Unis à Guantanamo Bay, sur les violences policières au Brésil, sur les "intouchables" en Inde ou encore sur les migrants en Afrique du Sud. Les sociétés « ouvertes » et les démocraties commettent elles aussi des atteintes aux droits humains, et Human Rights Watch a un rôle important à jouer pour documenter ces atteintes et faire pression pour qu'il y soit mis fin.

Human Rights Watch ne consacre pas davantage de temps et d'énergie à Israël qu'à d'autres pays dans la région, ou dans le monde. Nous avons rédigé plus de 1 700 rapports, lettres, communiqués de presse et autres commentaires sur le Moyen Orient et l'Afrique du Nord depuis janvier 2000, et la grande majorité de ces travaux portait sur d'autres pays qu'Israël. [HRW se garde bien d'indiquer combien de rapports ont été consacrés à Israël pendant cette période.] En outre, notre division Moyen Orient n'est que l'un des 16 programmes de recherche à Human Rights Watch. Le travail consacré à Israël ne représente qu'une infime partie de la totalité du travail réalisé par Human Rights Watch. [Quelle part, par rapport aux conflits qui font des centaines de milliers voire des millions de morts ?]

Lire la suite ICI

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3 commentaires :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Les droits de l'homme ne
proviennent pas du Ciel ; ils ne relèvent pas d'une puissance supérieure, s'exprimant sous la forme de commandements et qui aurait fixé sur elle-même la détermination de leur origine et la nécessité de leur respect.

Nul ne connaîtra jamais la racine de sa noble tige " écrivait Kant, pensant à l'origine de la conscience morale. Risquons, malgré le philosophe allemand, que les droits de l'homme dépendent de l'homme lui-même ; qu'ils représentent une aspiration inhérente à l'existence même ; à la vie qui explose en chaque individu et le conduit à en revendiquer la jouissance et l’exercice. Les droits de l'homme, cette aperception globale de la dignité de chacun, ne peuvent légitimement se fonder que sur l'humanité de l’homme.

Dès lors, il s'agit, pour la puissance exerçant son autorité sur les individus relevant de sa juridiction, de reconnaître, au delà de la détermination et du respect des lois, l'irréductibilité de la personne humaine dans sa spécificité. Tout n'est pas permis aux Etats quant à l'homme. Il ne s'agit pas seulement de morale, mais avant tout de l'acceptation du principe selon lequel les droits de l'homme se situent en amont du droit institué par les Etats. Avant l'institution juridique des valeurs, il est évidemment nécessaire de définir les valeurs qu'il s'agit d’instaurer. Ce travail essentiel ne relève pas de la souveraineté des Etats. Déjà Platon avait compris que les philosophes, en ce sens, devaient se trouver à la tête de la Cité.

Evidemment se pose, indépendamment de leur origine, le problème de la garantie des libertés fondamentales. A quoi servirait d'établir la légitimité des droits de l'homme si une autorité ne venait pas en assurer la garantie et leur plein exercice pour tous ? L'organisation étatique représente certainement, aux yeux des citoyens, la puissance qui serait seule en mesure de consentir à chacun les conditions socio-politiques du respect dû à sa propre personne. Or, le moins que l'on puisse écrire est que l'Etat, malgré la fonction tutélaire qui est la sienne, n'a pas réussi à établir cette garantie. Au cours des âges, plus soucieux de leur intérêt, de leur puissance, de leur prestige international que de libertés individuelles, les Etats ont généralement failli.

Mis à part les coups de force politiques qui avaient mis à bas l'Union soviétique (chantage à la guerre des étoiles ; menaces d'étranglement économiques etc.) la mise en oeuvre des droits de l'homme par un système organisé de nations unies n'a pas répondu à l'espoir éveillé par des visionnaires comme René Cassin.

Il faut donc bien constater que les Nations-Unies ne sont pas devenues une puissance arbitrale capable d'imposer ses jugements par la force militaire ou la sanction économique.

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Des séquelles de Nüremberg à la haine d'Israël ... (?)

Le tribunal militaire international de Nuremberg définit enfin la notion de " Crime contre l’Humanité ". " Atrocités et délits y compris mais sans être limités à l’assassinat, à l’extermination, la mise en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux lorsque ces actes ou persécutions, qu’ils aient constitué ou non une violation du droit interne des pays où ils ont été perpétrés, ont été commis à la suite de tout crime rentrant dans la compétence du Tribunal. " Cette définition du crime contre l’humanité, notion créée pour la circonstance, a été donnée par l’article 6(c) du statut du tribunal militaire international de Nuremberg (8 août 1945) chargé de juger et de punir les grands criminels de guerre des pays européens de l’Axe.

L’expression, quant à elle, est plus ancienne : on la trouve en 1915 dans une déclaration de la France, de la Grande-Bretagne et de la Russie évoquant le massacre des Arméniens par les Turcs. La Convention des Nations unies de 1968 sur l’imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ajoute à cette liste : " L’éviction par une attaque armée ou l’occupation et les actes inhumains découlant de la politique d’apartheid, ainsi que le crime de génocide, tel qu’il est défini dans la Convention de 1948. " Le génocide est défini par la Convention du 9 décembre 1948 comme le recours à des crimes de droit commun (meurtres de membres du groupe, atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe, soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle, mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe, transfert forcé d’enfants d’un groupe à un autre groupe) " dans l’intention de détruire en tout ou en partie un groupe national, ethnique ou religieux comme tel ". Cette rédaction indique bien que la spécificité du crime ne tient ni à la matérialité des actes (qui relèvent tous du droit commun universel) ni aux circonstances (l’état de guerre ne constitue pas un préalable nécessaire), mais bien à l’intention clairement établie de détruire un groupe humain pour des motifs raciaux, politiques ou religieux.

Le même tribunal définit également la notion de " Crime de Guerre ". " Atrocités ou délits commis sur des personnes et des biens en violation des lois et usages de la guerre, y compris l’assassinat, les mauvais traitements ou la déportation, pour des travaux forcés ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, l’assassinat ou les mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer, l’exécution des otages, le pillage des biens publics ou privés, la destruction sans motif des villes et des villages ou la dévastation que ne justifie pas la nécessité militaire. " Telle est la définition donnée par le statut du tribunal militaire international de Nuremberg annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945 ; cette définition fut appliquée aux procès de Nuremberg et de Tokyo dès la capitulation des pays de l’Axe. Par extension, on a parfois appliqué le terme à des actes commis en temps de guerre et qu’un des belligérants considère comme criminels : trahison, espionnage.
Ainsi, dans le mémorandum du 27 mai 1949 rédigé à l’intention de la Commission du droit international, le secrétaire général des Nations unies rappelle que, parmi les crimes dits crimes de guerre, " la trahison, notamment celle que l’on qualifie d’espionnage, constitue l’exemple le plus ancien des crimes de guerre " ; soulignant l’évolution des conceptions depuis la doctrine qui prévalait au XVIIIe siècle en la matière, il précise : " Aujourd’hui, on entend surtout par crimes de guerre les infractions aux dispositions [...] des conventions de La Haye (1899 et 1907) et de Genève (1949) et d’autres traités généraux. ".

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Dans ce marais de définitions, il y a sûrement interprétations possibles - et tentations avouées -d'épingler l'Etat hébreu ...