mercredi 10 septembre 2008

Même les néonazis ne parlent plus de juifs mais de sionistes

Décidemment on n'arrête pas le progrès. Ni les miracles. Même les néonazis ont fini par comprendre qu'il convient d'adopter en matière d'antisémitisme certaines finesses linguistiques si l'on ne veut plus encourir les foudres de la justice. Il suffit, comme le veut l'air du temps, de troquer le terme juif par le terme sioniste et le tour est joué. Il est donc enfin possible de dire en toute impunité tout le mal qu'on pense des juifs, pardon des sionistes, en sachant que les fins connaisseurs comprendront qui est visé.

"Lorsque les néonazis déclarent que les juifs contrôlent les médias ou le gouvernement, que les guerres et l'instabilité mondiale sont le fruit de conspirations juives, que les juifs commettent des actes d'infanticide et évoquent leur goût pour le sang, et lorsque leur propagande les dépeint sous la forme de serpents, dragons ou autres bêtes sauvages, il n'y a personne pour mettre en doute leur antisémitisme.

Mais lorsque dans le cadre de débats sur Israël et la Palestine, des allégations similaires et ce genre d'associations visent ceux qui soutiennent Israël, et non le juif en soi, il y a beaucoup de gens qui ne peuvent pas, ou ne veulent pas, voir que ce type de discours contemporain recèle des correspondances avec le discours antisémite du passé. Les néonazis ont compris ceci, et à présent ne parlent plus des juifs mais des sionistes - brouillant ainsi encore plus les repères."


Extrait et traduit de l'article:
The language of anti-Semitism, par Dave Rich, paru dans le Haaretz

Image: sticker imprimé, en 1991 pendant la guerre du Golfe, par le magazine d'extrême-droite Gothic Ripples. L'image associe: anti-américanisme, haine d'Israël et antisémitisme.

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