tag:blogger.com,1999:blog-2562436632473375559.post6728637847119125027..comments2024-02-27T10:11:00.246+01:00Comments on Philosémitisme: Felicia Langer compare Israël au régime nazi et l'Allemagne l'honoreUnknownnoreply@blogger.comBlogger1125tag:blogger.com,1999:blog-2562436632473375559.post-50795996164887599362009-09-08T20:28:15.847+02:002009-09-08T20:28:15.847+02:00Classique, mais sans fondement !
Comment Auschwit...Classique, mais sans fondement !<br /><br />Comment Auschwitz a-t-il été possible au pays de Bach, de Gœthe ou de Kant ? Aucune interprétation globale convaincante ne permet d'expliquer pourquoi un des peuples les plus cultivés d'Europe a pu adhérer largement à un régime aussi monstrueux et destructeur. Est-ce le seul fruit de la folie d'un homme ? Le nazisme est-il le produit de circonstances exceptionnelles ou l'expression de l'esprit du siècle ? Faut-il voir dans le IIIe Reich une simple parenthèse de l'histoire allemande ou, au contraire, son aboutissement fatal, résultant de la voie singulière, spéciale (sonderweg), qu'elle aurait adoptée ? <br /><br />L'exposition sur les crimes de la Wehrmacht organisée en 1995 par l'Institut de recherches en sciences sociales de Hambourg (Hamburger Institut für Sozialforschung), a montré que la guerre menée par des soldats allemands était bien une guerre d'extermination. Des centaines de photos personnelles, saisies sur les soldats morts ou prisonniers, éclairent la barbarie ordinaire : les brutalités, les fusillades, les pendaisons, les villages en flammes… Se déplaçant de Hambourg, à Berlin puis Stuttgart, Vienne, Fribourg…avant d'arriver à Munich en 1997, elle bouleverse l'opinion et suscite partout des réactions enflammées. A Munich en particulier, la droite locale et les vétérans dénoncent une campagne contre les Allemands ou les atteintes à l'honneur du soldat allemand. Les historiens se divisent, d'autant que la parution du livre de Daniel Goldhagen relance la question de la culpabilité collective - ou ordinaire - du peuple allemand dans le génocide (Les bourreaux volontaires d'Hitler. Les allemands ordinaires et l'Holocauste, Seuil, Paris, 1997).<br /><br />"No Germans, No Holocaust", a rencontré un énorme succès aux États-Unis.<br /><br />Comment les historiens réagissent-ils à un ouvrage qui leur rappelle que le génocide n'était pas seulement un crime de masse, industriel et technocratique, et qu'il relevait aussi de bourreaux sadiques et monstrueux ? <br /><br />Lors de tous les débats auxquels il va participer, Goldhagen se heurte à un tir de barrages des éminents " Professors ". Eberhard Jäckel, Hans Mommsen, Hans-Ulrich Wehler multiplient les réserves et rejettent avec plus ou moins de véhémence ses conclusions. Ils l'accusent d'asséner des vérités, de multiplier les approximations et de ne procéder ni à une analyse de l'antisémitisme allemand traditionnel ni à une comparaison avec celui qui sévit à la même époque dans d'autres pays d'Europe.<br /><br />Il est vrai qu'il s'avère beaucoup moins convaincant que le Canadien Christopher Browning, étudiant minutieusement les activités du <br />101° bataillon de police, une unité active en Pologne, responsable de 38 000 assassinats et de 83 000 tortures. Les 500 hommes qui la composent sont des Allemands très ordinaires, ni spécialement nazis, ni même obsessionnellement antisémites. Le "zèle" meurtrier dont ils font preuve a des origines complexes : le conformisme de groupe, la force du lien social, la "brutalisation" des comportements à travers l'expérience de la guerre, la division et l'organisation du "travail" et, surtout, la lente "déshumanisation" des juifs. Leur manque de courage accompagne une dramatique démission du sens moral.(Des hommes ordinaires, 10/18, Belles Lettres, Paris, 1994).Gilles-Michel DEHARBEnoreply@blogger.com