dimanche 25 avril 2010

Appel pour la paix sans perdre la raison, par Isaac Franco

"Israël est la seule démocratie à être ainsi surveillée, de loin, par ses "amis". Cette initiative a été accueillie dans l'enceinte du Parlement européen. Pourquoi ne pas avoir fait le déplacement pour signer cet appel directement à Sdérot, afin d'être au coeur de l'action ? Mystère de ceux qui s'engagent et signent des pétitions à l'abri d'une enceinte qui n'a reçu, pour l'instant, que des projectiles d'oeufs pourris, quelques légumes avariés et bombinettes de peinture rouge lors de diverses manifestations corporatistes."

Source: Primo

JCALL, JSTREET... des intellectuels, des huissiers de justice, des chefs de projets informatique, des écrivains, des sociologues, des maîtres d'école qui se disent "professeur" pour faire plus sérieux, des philosophes, des journalistes, des artistes se sont fourvoyés dans la signature d'un appel aux Juifs d'Europe.

Eux seuls connaissent la raison de leur présence dans cette liste. Une question taraude Primo. Auraient-ils signé cet appel si le gouvernement israélien était à gauche ? Certainement pas. Faudrait-il donc penser qu'Israël est illégitime parce que les Israéliens, las des promesses cent fois avortées des Palestiniens, ont voté à droite ?

Mais d'autre motivations sont, peu à peu, mises au jour. Et ce n'est pas très joli.

Israël est la seule démocratie à être ainsi surveillée, de loin, par ses "amis". Cette initiative a été accueillie dans l'enceinte du Parlement européen. Pourquoi ne pas avoir fait le déplacement pour signer cet appel directement à Sdérot, afin d'être au coeur de l'action ?

Mystère de ceux qui s'engagent et signent des pétitions à l'abri d'une enceinte qui n'a reçu, pour l'instant, que des projectiles d'oeufs pourris, quelques légumes avariés et bombinettes de peinture rouge lors de diverses manifestations corporatistes.

Jean-Pierre LLedo, cinéaste algérien, réagit. Gérard Huber également. Un contre-appel est lancé. Primo s'exprime avec Isaac Franco et continuera à le faire afin de dénoncer cette initiative dérisoire.

Appel pour la paix sans perdre la raison

La désaliénation, la libération, l’épanouissement et la dignité des citoyens juifs européens dans leurs pays respectifs doivent beaucoup au rétablissement des Juifs dans leurs droits sur la terre d’Israël. 

Depuis 62 ans, l’Etat d’Israël se défend. Aujourd’hui encore, Israël est agressé par les organisations terroristes du Hamas et du Hezbollah, et menacé par les ambitions nucléaires de leur parrain iranien.

Conscients de ne pouvoir arriver à leurs fins par la guerre, les ennemis d’Israël et leurs relais associatifs, médiatiques, académiques et politiques ont extrait le conflit israélo-arabe des champs de batailles pour le porter dans les forums internationaux où ils contestent ouvertement son droit à l’autodéfense et posent partout dans le monde la question de sa légitimité.


Les Nations Unies et le Conseil des droits de l’homme réservent ainsi à l’Etat d’Israël une attention malveillante qui confine à la monomanie.


Et pendant que les médias rendent quotidiennement compte d’un conflit de basse intensité avec une exemplaire partialité, des débats indécents se multiplient au sein du monde académique, sportif ou syndical sur le boycott de ses universités, de ses athlètes et de ses produits agricoles ou manufacturés.

C’est désormais dans la langue des droits de l’homme que la seule démocratie de la région, la seule société civile qui s’honore à bon droit d’être toujours restée ouverte et tolérante en dépit de la haine et de la violence que sa seule existence suscite toujours chez ses ennemis, est diabolisée et discriminée.

Pour Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France, initiateur d’une pétition "Appel à la Raison" lancée par JCall - avatar européen de J Street - et qui accuse incidemment les institutions juives communautaires de "confisquer la parole" (!) [JCALL accuse les institutions juives communautaires de confisquer la 'parole'], la responsabilité en incombe pourtant à "la politique du gouvernement israélien qui n’est ni légitime, ni raisonnable mais plutôt suicidaire !" (!!)
C’est ainsi que "l’occupation et la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers de Jérusalem Est, qui sont une erreur politique et une faute morale" menacent l’existence d’Israël "et alimentent, en outre, un processus de délégitimation inacceptable d’Israël en tant qu’Etat".

Cet "Appel à la Raison" suggère alors sournoisement à Israël de consentir à tous les abandons territoriaux et identitaires afin de construire, dans l’"urgence", une improbable paix à laquelle ils n’obligent par ailleurs nullement les ennemis de l’Etat juif dopés par l’insultante hostilité de l’administration américaine à l’égard de son gouvernement.  C’est pourtant l’urgence d’une paix que ne se commandent pas également ses ennemis qui est "une erreur politique et une faute morale".

Et c’est encore "une erreur politique et une faute morale" qui menacent l’existence d’Israël "et alimentent, en outre, un processus de délégitimation inacceptable d’Israël en tant qu’Etat" quand cet "Appel à la Raison" :

• Oublie que ce conflit plonge essentiellement ses racines dans le refus du monde de l’Islam d’accepter ce qu’il voit encore aujourd’hui comme un intrus indésirable dans "sa" géographie.

• Néglige que la complaisance pour la violence palestinienne et la surdité pour les raisons d’Israël trahissent la répugnance de l’Europe et de l’Islam à abandonner aux Juifs la maîtrise de leur destin sur leur terre, et signalent que, ici et là, la "Question juive" y "occupe" toujours les esprits.

• Méconnaît que la violence et l’enseignement à la haine d’Israël ont toujours cours légal dans les territoires de Judée Samarie placés sous l’autorité des "modérés" du Fatah et que des places, des avenues ou des gymnases y reçoivent encore le nom de glorieux assassins de civils israéliens.

• Omet que les implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem Est résultent de guerres d’agression menées contre Israël et que, là seulement, les agresseurs vaincus peuvent exiger des agressés vainqueurs qu’ils paient pour leurs humiliations et les confortent ainsi dans leur impunité.

• Accrédite l’idée qu’exiger d’un futur Etat palestinien qu’il endosse le caractère juif de l’Etat d’Israël reconnu par la communauté des Etats dès 1947 relève de la provocation, et que prétendre qu’il soit démilitarisé ressortit au registre d’une politique "ni légitime, ni raisonnable mais plutôt suicidaire !"

• Fait la promotion de la solution basée sur le principe "Deux Peuples, deux Etats" en acquiesçant à l’épuration ethnique des Juifs résidant dans la Judée Samarie promise aux Palestiniens.

• Manque de voir que Gaza est sous la férule d’un Hamas geôlier et tortionnaire de l’otage Guilad Shalit, et dédaigne de s’inquiéter que la Judée Samarie lui ressemblerait vite s’il fallait s’abandonner, après la faillite des Processus d’Oslo et autres Accords de Genève, à ce nouveau commandement de la paix maintenant.

• Laisse entendre qu’il suffit aux Palestiniens résidant dans une Judée Samarie jamais annexée de "revendiquer la citoyenneté israélienne pour que les Juifs se découvrent minoritaires dans leur propre pays" sauf à mettre en place "un régime qui déshonorerait Israël et le transformerait en une arène de guerre civile".

• Invoque "une pression de l’Europe et des Etats-Unis sur les deux parties" pour les aider à parvenir à "un règlement raisonnable et rapide du conflit israélo-palestinien" quand la réalité témoigne d’une pression pesant sur le seul Etat d’Israël.

• Suggère sournoisement que "l’alignement systématique sur la politique du gouvernement israélien est dangereux car il va à l’encontre des intérêts véritables de l’Etat d’Israël" et que le "découplage" est souhaitable entre l’Etat juif et une Diaspora prétendument plus qualifiée que "le peuple souverain d’Israël".

• Prétend enfin que "la survie d’Israël en tant qu’Etat juif et démocratique est conditionnée par la création d’un Etat palestinien souverain et viable" quand, à l’évidence, c’est de la survie d’un Etat d’Israël fort de son bon droit que dépend essentiellement l’émergence, encore prématurée, d’un Etat palestinien.

Et si signer cet Appel à la Raison commandait de l’avoir déjà perdue ?

Isaac Franco – Bruxelles – 25 avril 2010

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