samedi 28 mai 2011

Belgique: le boycott d'Israël pour aider chômeurs et sans-abris (2003)

"À lire La Libre Belgique, la réinsertion professionnelle passerait désormais par des exercices pratiques de détestation d’Israël. Cet exemple ahurissant permet de comprendre pourquoi l’antisionisme procède en Belgique, de l’ordre du réflexe pur et simple, sinon du religieux."

Nous rapportions hier un projet artistique en Norvège utilisant le conflit israélo-arabe pour la réinsertion de jeunes délinquants [Métro d'Oslo: tagger "Free Palestine" pour réhabiliter de jeunes délinquants].  En Belgique francophone, qui a toujours une longueur d'avance dans cette matière, c'est déjà en 2003 qu'à Charleroi, on instrumentalisait le conflit en prônant aux"personnes démunies, [aux] chômeurs de longue durée, [aux] sans-abris" le boycott des fruits israéliens" - une action qui semble rencontrer l'approbation du quotidien La Libre Belgique.  Comme le démontre l'image ci-contre reprise du site Plate-forme Charleroi-Palestine, la situation n'a pas changé à Charleroi mais le chômage y est toujours particulièrement élevé.

Source: La Belgique et ses Juifs : de l'antijudaïsme comme code culturel, à l'antisionisme comme religion civique, Etudes du CRIF2004, par Joël Kotek. Extraits:

"L’exemple est clair : si rien ne procède réellement de la Palestine (historiquement, tout découlerait plutôt de la Judée mais n’est-ce pas là précisément l’origine de la névrose chrétienne et musulmane par rapport aux Juifs ?), tout y ramène forcément, jusqu’à la moindre initiative militante. Ainsi cette action de réinsertion que relate, sans distance critique, le quotidien catholique La Libre Belgique

 «Au sein du groupe de travail «Nord-Sud», Marie-Christine [1] tente de mettre en oeuvre des actions très concrètes. Elle veut impliquer les associations de lutte contre l'exclusion sociale-maisons de quartiers et autres- et les ouvrir à la réalité du Sud. «Nous avons par exemple beaucoup travaillé sur la Palestine en lien avec les actions de boycott des légumes et des fruits israéliens, explique-t-elle. L'idée était de permettre à des personnes en décrochage social de sensibiliser les magasins à cette question. Cette mobilisation leur donne le sentiment de pouvoir agir sur des choses qui, apparemment, les dépassent [Olivier Mouton "Des sans abris accompagnent la délégation belge"La Libre Belgique, 11/11/2003].

À lire La Libre Belgique, la réinsertion professionnelle passerait désormais par des exercices pratiques de détestation d’Israël. Cet exemple ahurissant permet de comprendre pourquoi l’antisionisme procède en Belgique, de l’ordre du réflexe pur et simple, sinon du religieux.

Il ne viendrait, en effet, à l’idée de quiconque d’envisager le moindre boycott de produits chinois, pour cause d’occupation du Tibet, russes (Tchétchénie), turcs (Chypre), marocains (Sahara occidental), palestiniens (attentats-suicide contre des civils), voire même américains (Irak)."

[1] "Marie-Christine Lothier, qui travaille à Entraide et Fraternité/Vivre ensemble, est membre du Forum social de Charleroi et responsable d'un groupe de travail «Nord-Sud».  
Elle se rend à Paris cette semaine, au sommet altermondialiste (NdlR: voir ci-dessus), en compagnie d'un groupe de personnes démunies, de chômeurs de longue durée, de sans-abris.
«Toute la relation Nord-Sud m'intéresse beaucoup parce que je suis confrontée très directement à l'exclusion en Belgique, dit-elle. L'articulation avec la problématique du tiers-monde est enrichissante pour comprendre la mécanique menant à l'exclusion.»
Boycott des fruits israéliens
Au sein du groupe de travail «Nord-Sud», Marie-Christine tente de mettre en oeuvre des actions très concrètes. Elle veut impliquer les associations de lutte contre l'exclusion sociale -maisons de quartiers et autres- et les ouvrir à la réalité du Sud. «Nous avons par exemple beaucoup travaillé sur la Palestine en lien avec les actions de boycott des légumes et des fruits israéliens, explique-t-elle. L'idée était de permettre à des personnes en décrochage social de sensibiliser les magasins à cette question. Cette mobilisation leur donne le sentiment de pouvoir agir sur des choses qui, apparemment, les dépassent.»"

1 commentaire :

Anonyme a dit…

Charleroi...Taux de chômage, 26,22 % Une pensée rationaliste ad minima constaterait immédiatement qu'il y a d'autres priorité. Sauf pour la plateforme Charleroi-Palestine. On peut positiver : si vous êtes chômeur francophone en fin de droit ,vous pouvez toujours vous recycler dans l’antisémitisme basique au sein du groupe de travail «Nord-Sud». PS : je constate que dans Marie-Christine il y a « Marie » et « Christ ».

Franco