mardi 9 novembre 2010

J Call Belgique devrait dénoncer le boycott d'Israël comme J Call France l'a fait

Le Centre Communautaire Laïc Juif (CCLJ), fondateur belge du mouvement J Call, ne condamne absolument dans cet article la campagne de boycott d'Israël - le CCLJ condamne ceux en France qui la condamnent ...  Le CCLJ devrait suivre l'exemple de J Call France et de Raison Garder et condamner fermement et sans réserves l'"arme indigne" qu'est le boycott d'Israël.  En effet, en Belgique, les campagnes de boycott d'Israël ne se comptent plus, dont celles menées par M. Pierre Galand qui se permet même de militer en ce sens ... en France.  (Vidéo Pierre Galand et le Boycott-Désinvestissement-Sanction ( BDS) contre l’état d’Israël, Montpellier, novembre 2009.)

J Call (Belgique) :
Protégez-moi de mes amis… (article de O.W., 18/10/2010). 
"Alors que cette campagne avait connu quelque succès dans les pays scandinaves, en Grande-Bretagne ou en Allemagne, les militants français de BDS peinaient à faire davantage que quelques actions dans des supermarchés de province où ils protestaient contre la vente de produits israéliens. [...]

Une offensive puissante donc mais dont le succès est loin d’être assuré. Car, sur le terrain juridique, la situation est complexe : d’une part, boycotter des produits (israéliens ou autres) tombe sous le coup de plusieurs articles du Code pénal et peut être puni d’un emprisonnement d’un an et/ou d’une amende de 45.000 €. Mais les militants du BDS affirment ne s’en prendre qu’aux produits des colonies et nient donc toute discrimination…

Voici quelques jours à peine, le 14 octobre 2010, deux des personnes accusées par M. Ghozlan, la sénatrice (Verts) Alima Boumediene-Thiery, et Omar Slaouti du NPA ont été relaxés par le Tribunal de Pontoise. Pour vice de procédure certes et non sur le fond, mais cet échec préjuge mal de la suite."

J Call (France) :
Le Boycott d'Israël est une arme indigne, par Pascal Bruckner, Bertrand Delanoë, Frédéric Encel, Alain Finkielkraut, Patrick Klugman, François Hollande, Bernard-Henri Lévy…

Une entreprise commence à faire parler d'elle en France, consistant à promouvoir un embargo d'Israël tant dans l'ordre économique que dans celui des échanges universitaires ou culturels. Ses initiateurs, regroupés dans un collectif intitulé Boycott, désinvestissement, sanctions, ne s'embarrassent pas de détails. Au vu de leur charte, tout ce qui est israélien serait coupable, ce qui donne l'impression que c'est le mot même d'Israël que l'on souhaite, en fait, rayer des esprits et des cartes.

L'illégalité de la démarche ne fait pas de doute et la justice française ne tardera pas à la confirmer. Mais la justice sera bien en peine de sanctionner ce qui est essentiel dans cette affaire. C'est pourquoi, nous, associations, citoyens de tous bords, acteurs de la vie de notre pays, tous également attachés à la paix au Moyen-Orient et, donc, à l'avènement d'un Etat palestinien viable et démocratique aux côtés d'Israël, nous sommes convaincus que les boycotteurs se trompent de combat en prenant le parti de la censure plutôt que celui de la paix, celui de la séparation plutôt que celui de la possible et nécessaire coexistence - celui, en un mot, de la haine et non de la parole et de la vie partagées.

La possibilité de critiquer, même de manière vive, le gouvernement israélien concernant sa politique vis-à-vis des Palestiniens n'est pas ici en cause. Peu de gouvernements sont autant sévèrement jugés, y compris par certains d'entre nous. Mais la critique n'a rien à voir avec le rejet, le déni, et, finalement, la délégitimation. Et rien ne saurait autoriser que l'on applique à la démocratie israélienne un type de traitement qui n'est réservé aujourd'hui à aucune autre nation au monde, fût-elle une abominable dictature.

D'autant que, de plus, la globalité du rejet et sa bêtise font que l'on emporte dans le même mouvement les forces qui, en Israël, oeuvrent jour après jour au rapprochement avec les Palestiniens en sorte que les partisans du boycott sont, aussi, des saboteurs et des naufrageurs d'espérance.

La paix ne se fera pas sans les Palestiniens. Mais elle ne se fera pas non plus sans les Israéliens. Et moins encore sans les intellectuels et les hommes et femmes de culture qui, quels que soient leur pays d'origine ou leur parti pris politique, travaillent à rapprocher les peuples. Céder à l'appel du boycott, rendre impossibles les échanges, infliger aux chercheurs israéliens, par exemple, ou aux écrivains on ne sait quelle punition collective, c'est abandonner toute perspective de solution politique au conflit et signifier que la négociation n'est plus dans le champ du possible.

Nous n'acceptons pas cet aveu d'échec. Nous pensons que notre rôle est de proposer un chemin de dialogue. C'est pourquoi, nous, signataires, sommes résolument contre le boycott d'Israël et pour la paix - et, précisément, contre le boycott parce que nous sommes pour la paix.
Yvan Attal, comédien ;
Pierre Arditi, comédien ;
Georges Bensoussan, historien ;
Michel Boujenah, comédien ;
Patrick Bruel, comédien et chanteur ;
Pascal Bruckner, essayiste ;
David Chemla, secrétaire général de JCALL, ;
Bertrand Delanoë, maire de Paris ;
Frédéric Encel, géopolitologue ;
Alain Finkielkraut, philosophe ;
Patrick Klugman, avocat ;
François Hollande, député (PS) de Corrèze ;
Georges Kiejman, avocat ;
Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris ;
Bernard-Henri Lévy, philosophe ;
Mohamed Sifaoui, essayiste ;
Yann Moix, écrivain ;
Bernard Murat, directeur de théâtre ;
Jean-Marie Le Guen, député ;
Pierre Lescure, directeur de théâtre ;
Serge Moati, journaliste ;
Daniel Racheline, vice-président de JCALL ;
Arielle Schwab, présidente de l'UEJF ;
Dominique Sopo, président de SOS-Racisme ;
Gérard Unger, président de JCALL ;
Manuel Valls, député-maire d'Evry ;
Michel Zaoui, avocat.
Tribune publiée dans l’édition du Monde du 1er novembre 2010.

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