mardi 23 novembre 2010

Belgique: Shlomo Sand 'divertit' les spécialistes de la Shoah du CEGES

"L'objectif du CEGES est de nourrir le débat scientifique ouvert par la publication de cet ouvrage qui pose la question complexe [!]  et essentielle [!] “qu'est-ce qu'un Juif ?”." (CEGES)

"Historien et humoriste anti-juif, Sand a compris que certains milieux académiques tolèrent la supercherie historique et la malhonnêteté scientifique lorsqu'il s'agit de dénoncer les méfaits du sionisme et d'Israël. Ce "séminaire exceptionnel" du CEGES fut donc un show pseudo-historique et satirique visiblement apprécié d'une majorité de son public, mais dérangeant au sein d'une institution fédérale de la politique scientifique belge." (Roland Bauman)

Le Centre d'Etudes et de Documentation Guerre et Sociétés contemporaines (CEGES) est une "institution de la Politique Scientifique Fédérale qui collecte de la documentation et mène des recherches sur les guerres et conflits du vingtième siècle, ainsi que leurs répercussions en Belgique".

C'est cette très sérieuse institution qui, sous la direction de Rudi Van Doorslaer (directeur depuis 2005), "à la demande du Sénat et sur injonction du gouvernement fédéral, a cherché à examiner l'implication éventuelle des autorités belges dans l'identification, la persécution et la déportation des Juifs entre 1940 et 1944. Le résultat en est La Belgique docile, une œuvre de référence pour toute personne désireuse de comprendre l'histoire de la Belgique entre 1930 et 1950". 

Il est affligeant que le CEGES annoce la tenue le 1er décembre d'un séminaire de Avi Shlaim (University of Oxford), "Israel: The Strategy of the Iron Wall Revisited".  Pour Avi Shlaim Israël est un état voyou ("rogue state").  Il a participé récemment à une conférence organisée par l'Université de Belfast et n'est pas intervenu lorsqu'on à déprogrammé à la dernière minute le Prof. Geoffrey Alderman, trop pro-israélien au goût des organisateurs (Apology for academic barred for Israel views).

Déjà en 2009, le CEGES avait inscrit Shlomo Sand à son programme en  annonçant un rendez-vous à ne pas manquer : séminaire exceptionnel au CEGES. Roland Bauman écrivait dans Regards (06/10/2009):

"L'objectif annoncé de ce "séminaire exceptionnel" du CEGES étant de "nourrir le débat scientifique" autour d'un livre qui prétend remettre en cause "l'histoire mythique du peuple juif", il était légitime de supposer que l'exposé des thèses historiques de l'auteur serait suivit d'un débat intellectuel.  Il s'est avéré d'emblée que le propos de Sand est surtout idéologique. Tout au long d'un exposé, tenant plus du spectacle d'humoriste que de la leçon d'histoire, il n'a cessé de divertir l'assistance. Performance efficace, à en juger par l'ambiance potache et l'hilarité de la salle.  [...]  Les thèses révisionnistes et complotistes de cet historien niant la réalité du peuple juif l'inscrivent dans une longue tradition littéraire.  [...] La réflexion historique ne se trouvait ni dans l'exposé de Sand, ni durant le débat, à en juger par les railleries répétées qu'il opposait à ses contradicteurs.  Historien et humoriste anti-juif, Sand a compris que certains milieux académiques tolèrent la supercherie historique et la malhonnêteté scientifique lorsqu'il s'agit de dénoncer les méfaits du sionisme et d'Israël.  Ce "séminaire exceptionnel" du CEGES fut donc un show pseudo-historique et satirique visiblement apprécié d'une majorité de son public, mais plutôt dérangeant au sein d'une institution fédérale de la politique scientifique belge."

Présentation sur le site du CEGES:
"Comment le peuple juif fut inventé
Le mercredi 16 septembre 2009 (14h.30), le CEGES a le plaisir et l'honneur d'accueillir l'historien israélien Shlomo Sand. Dans son récent ouvrage – Comment le peuple juif fut inventé paru chez Fayard en 2008 , devenu un best-seller tant dans sa version anglaise que française, il revient sur la notion de “peuple juif”, affirmant notamment que cette notion a été inventée il y a un peu plus d'un siècle pour susciter la création d'une identité nationale et ultérieurement celle de l'Etat d'Israël. Cette déconstruction met à mal certains
 mythes fondateurs d'Israël puisqu'en s'appuyant sur des recherches historiques et archéologiques, Shlomo Sand revient sur la notion d'expulsion des Juifs en 70 et en 135 de notre ère et donc sur la place de l'exil dans l'histoire du peuple juif. Ce faisant, il met en évidence la construction historique de l'identité du peuple juif telle qu'elle s'est développée à partir du 19e siècle en Europe, siècle de construction des identités nationales par excellence. Mais cette question nous renvoie également à la place de l'antisémitisme et du génocide dans la création de l'Etat d'Israël.

On imagine aisément que cette thèse jugée radicale dans certains de ses aspects a suscité de vives réactions en Israël et ailleurs. Cette question comporte en effet des implications historiques mais aussi et surtout politiques, ce qui expliquerait que certains pans de ce passé juif n'aient guère été explorés ou valorisés. L'objectif du CEGES est de nourrir le débat scientifique ouvert par la publication de cet ouvrage qui pose la question complexe et essentielle “qu'est-ce qu'un Juif ?”.
Avant de s'intéresser à l'histoire de l'Etat d'Israël, Shlomo Sand s'était surtout fait connaître par ses recherches en matière d'histoire des idées et d'histoire des intellectuels ainsi que par ses travaux sur les relations entre histoire et cinéma. Il enseigne l'histoire contemporaine à l'Université de Tel-Aviv depuis 1985."

- Mémoire : La Belgique docile : une étape décisive de la mémoire du génocide juif en Belgique ?

L'étude du CEGES avait conclu (‘La Belgique docile’. Les autorités belges et la persécution des Juifs par Ruben Baes, extrait) :

"Quel est le bilan de la persécution des Juifs en Belgique ? On estime en général qu'environ 28.900 Juifs sont morts en détention, assassinés en Belgique ou à la suite de leur déportation depuis Malines ou Drancy. Cela représente 36,5 % du nombre total de morts en Belgique durant la Seconde Guerre mondiale.

Nous pouvons conclure que le manque de préparation administrative et juridique de l'occupation, mais surtout la culture xénophobe et antisémite véhiculée par les cercles dirigeants ainsi que l'effritement de la démocratie dans les années 30 et les années de guerre peuvent être considérés comme prépondérants pour comprendre la collaboration docile des autorités belges. Cette docilité, perçue tant au niveau national que local, mènera aux résultats catastrophiques dont nous avons aujourd'hui connaissance. Si les autorités s'étaient opposées aux mesures de l'occupant et avaient refusé d'exécuter leurs ordonnances, bien plus de Juifs auraient sans doute survécu à l'épreuve. Quant à la question de la responsabilité, aucun doute ne subsiste: durant l'occupation, il était clairement possible de ne pas exécuter certaines tâches ou de ne pas donner suite à toutes les demandes."

2 commentaires :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

* Comment le peuple palestinien fut inventé ?

Le terme de "palestinien" était utilisé pour et par les Juifs jusqu’à la résurrection d’Israël, remplacé alors par celui d’Israéliens. Quant aux Arabes de Palestine, ils étaient qualifiés de citoyens turcs ou syriens. Et s’ils étaient palestiniens ils ne l’étaient sûrement pas plus que les Juifs, majoritaires à Jérusalem depuis 1850 déjà, malgré la haine et le mépris que leur témoignaient les Arabes de Syro-palestine.

La naissance de "peuple palestinien" est historiquement daté lors d’une conférence tiers-mondiste par un trio composé de Fidel Castro, Ben Bella et Ahmed Choukeiry. Ce fut Ben Bella qui en eut l’idée. Les Algériens avait réussi la politique de la décolonisation en s’affirmant comme un peuple, les Algériens, en lutte pour son indépendance face aux colons envahisseurs de France. Ben Bella a proposé que l’on fasse au sein du conflit israélo-arabe, un conflit israélo-palestinien entre un peuple,les "Palestiniens"
, en lutte pour son indépendance nationale, face aux Juifs assimilés à des "colons".

L’invention était géniale comme l’invention du "peuple palestinien". Choukeiry, chargé d’être le héraut de cette guerre de "décolonisation" fut tellement pitoyable que les dirigeants arabes choisirent de se choisir un autre héros, Yasser Arafat, alors chef de commando en Egypte. Les Palestiniens des territoires se considéraient comme Jordaniens et avaient également des passeports jordaniens.

C’est ainsi que par un tour de passe-passe s’est construite la légende du "peuple palestinien" alors que jusqu’alors c’étaient les Juifs que l’on dénommait de palestiniens".

Le président du Venezuela Hugo Chavez a reçu le prix Kadhafi des droits de l’Homme lors d’une cérémonie à Tripoli, où il a rendu un hommage appuyé aux révolutionnaires du monde entier et dénoncé la politique impérialiste américaine en Irak et contre l’Iran.

La récompense lui a été remise par l’ancien président algérien Ahmed Ben Bella, qui préside le comité international du prix, lors d’une cérémonie organisée à Tripoli en présence de hauts responsables libyens et de l’ancien président nicaraguayen Daniel Ortega. Ce prix est une décoration que je porte avec fierté et accepte en toute modestie. Je l’offre aux héros, aux révolutionnaires, aux peuples et martyrs, a dit M. Chavez, qui parlait en espagnol et dont les propos étaient traduits par un interprète officiel libyen.

Le président du Venezuela a eu une pensée pour le dirigeant historique palestinien Yasser Arafat, décédé le 11 novembre, et a aussi affirmé sa solidarité avec les peuples d’Iran et d’Irak. Il a dans le même temps dénoncé le retour à l’impérialisme américain, une idée très chère au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi avant que ce dernier ne soit admis dans le giron de la communauté internationale début 2004, ayant renoncé officiellement aux armes de destruction massive. Le peuple iranien ploie sous la menace de l’impérialisme. Je suis également solidaire du peuple irakien dont la terre a été envahie et occupée par l’impérialisme revenu sous sa forme la plus détestable : envahir des territoires libres sous prétexte d’objectifs erronés, a dit M. Chavez. Il a jugé le moment opportun pour s’unir afin de faire face au défi impérialiste. Il ne me reste plus que le fusil révolutionnaire après que le rameau d’olivier soit tombé, comme Yasser Arafat.

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Ce prix, décerné pour la première fois en 1989 à Nelson Mandela, a été octroyé ensuite au président cubain Fidel Castro, à M. Ben Bella, aux enfants de l’intifada palestinienne, aux Indiens d’Amérique et aux enfants bosniaques, entre autres.

François Genoud (né en 1915 et mort par suicide le 30 mai 1996) était un banquier suisse, connu pour son rôle de banquier du nazisme, héritier testamentaire d’Hitler et Goebbels, devenu le financier des terroristes palestiniens et du FLN algérien avant d’embrasser lui aussi l’islam et de rejoindre les options islamistes, se liant d’amitié, à Genève, avec le pionnier des Frères musulmans en Europe et propre gendre d’Hassan El-Banna, Saïd Ramadan. Selon L’Express, il aurait fait fortune en récupérant les droits d’auteur du Führer et de Gœbbels et plus tard, c’est par son intermédiaire que Jacques Vergès assurera la défense du "boucher de Lyon", le nazi Klaus Barbie.

La première proposition pour une conférence anti-impérialiste tricontinentale remonte à la « 2e conférence de solidarité des peuples afro-asiatiques » (Conakry, 1961). Les Soviétiques soutinrent cette proposition, les Chinois s’y opposèrent. Elle fut classée.

A la 3e conférence de solidarité (Moshi, 1963) arriva une offre cubaine d’héberger la réunion suivante. Note fut prise de l’offre mais aucune décision.
L’année suivante, en avril, à l’occasion d’une réunion du Conseil exécutif de l’Organisation de solidarité, à Alger, M. Ben Bella recommanda d’ouvrir celle-ci à l’Amérique latine. Le Conseil proposa la constitution d’un comité tricontinental constitué de six membres de chaque continent ; mais le Comité ne se constitua pas.

Ce n’est qu’à la 4e conférence (Winneba, Ghana, mai 1965) que l’Amérique fut enfin conviée. Des six observateurs prévus, seuls vinrent le Vénézuélien et le Cubain. Ce dernier invita la prochaine conférence à se tenir à La Havane à l’occasion du 7e anniversaire de la « libération » de l’île, en janvier 1966. Si l’ensemble des délégations — et particulièrement la soviétique — fut très favorable à ce projet, la chinoise chercha à freiner le mouvement et demanda que, puisque de toute façon la réunion régulière suivante — la 5 e — était prévue à Pékin en 1967, cette réunion de 1966 soit tenue pour exceptionnelle.