La communauté juive quitte Anvers

"Selon les calculs du quotidien belge, d'ici 50 ans, plus aucun Juif ne vivra dans cette ville."

Le quotidien De Standaard consacre aujourd'hui en première page un article à la communauté juive d'Anvers.  ('Over vijftig jaar zijn er geen joden meer in Antwerpen')

Un sentiment d'insécurité et l'absence de perspectives de carrière poussent les jeunes Juifs à quitter la ville.  La situation de la célèbre boulangerie Kleinbatt, fondée en 1903 et transmise de père en fils, illustre cette tendance.  La succession de la boulangerie sera assurée par le neveu du propriétaire actuel dont le fils et la fille font carrière aux États-Unis.

Une des raisons de l'exode est à chercher dans la situation économique. Les Juifs ont perdu la position dominante qu'ils occupaient dans l'industrie du diamant.  Il y a quinze ans, ils représentaient 70% dans le secteur, ils ne sont plus que 30%.

Pour les jeunes New York est le paradis.  "Nous ne parlons pas des études à Louvain, Gand et Anvers, mais à New York, Londres et Israël", déclare P. Adinda, étudiante de dernière année à Yavné. Cette école a un fort caractère sioniste, mais le patriotisme n'est pas la principale raison pour laquelle les étudiants sont quittent la Belgique.

"Nous nous sentons plus ni en sécurité ni les bienvenus ici", dit-il à la sortie de l'école. "Les immigrants nous visent pour ce qui se passe en Israël. Dans le milieu professionnel il est tout aussi difficile de porter des symboles comme la kippa, ce qui constitue un frein à notre carrière. A Londres, par exemple, ce n'est pas un problème".

David R. est un Juif anversois qui étudie à New York. Il décrit également Anvers comme une ville hostile aux Juifs. "Il ya une parfum d'antisémitisme qui peut être imputable aux nouveaux Belges", dit-il. "Mais New York est un paradis pour les Juifs. Les non-Juifs y sont pro-israéliens. La situation est toute autre en Belgique".

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