dimanche 10 mai 2009

En Israël, le Pape doit désavouer le Cardinal Martino

"De quel camp de concentration a-t-on jamais vu les détenus lancer une seule fusée – sans parler de 8.000 fusées – contre les gardes, comme l’ont fait les habitants de Gaza ? Quels nazis ont jamais fourni de l’huile, de l’eau, des vivres et des médicaments aux détenus d’un camp comme le font les Israéliens ? Dans quel camp trouve-t-on des boutiques regorgeant de marchandises, et qui est parsemé de villas et d’immeubles à appartements luxueux ? Dans quel camp a-t-on jamais vu des détenus détruire des serres estimées à 14 millions de livres sterling prévues pour leur bien-être, comme l’ont fait les habitants de Gaza ?"

Source: traduction libre d'un extrait de l'essai de Denis Maceoin paru dans le Jerusalem Post et dans le Catholic Herald (Titre original: "The pope, the Holy Land and the truth")

"Israël serait le lieu parfait pour que Benoît XVI désavoue un autre homme d’église qui a également déformé la vérité. Le Cardinal Renato Martino [photo], Président du Conseil du Vatican pour la justice et la paix, a récemment proféré un mensonge plus petit [que celui de Mgr Williamson] mais tout aussi odieux, à savoir que la population de Gaza vit dans "un grand camp de concentration". Il équivaut à d’autres mensonges qui sont devenus populaires, surtout celui qui veut que les Israéliens/les Juifs sont en réalité des nazis qui tuent des bébés pour le sport, ou celui qui prétend qu’y a eu un génocide, voire un holocauste à Gaza. [Le Cardinal qui accuse les Israéliens de génocide et les compare aux nazis]

De quel camp de concentration a-t-on jamais vu les détenus lancer une seule fusée – sans parler de 8.000 fusées – contre les gardes, comme l’ont fait les habitants de Gaza ? Quels nazis ont jamais fourni de l’huile, de l’eau, des vivres et des médicaments aux détenus d’un camp comme le font les Israéliens ? Dans quel camp trouve-t-on des boutiques regorgeant de marchandises, et qui est parsemé de villas et d’immeubles à appartements luxueux ? Dans quel camp a-t-on jamais vu des détenus détruire des serres estimées à 14 millions de livres sterling prévues pour leur bien-être, comme l’ont fait les habitants de Gaza ?

Parler de "camp de concentration" dans ces circonstances est un mensonge flagrant et une insulte à l’égard des millions de personnes qui ont vraiment souffert et péri dans les camps. Le Pape doit désavouer et sanctionner le cardinal qui a colporté ce mensonge. Seule la transparence peut amener une éventuelle paix dans la région."

Je me permets d'intercaler ici le témoignage de Hélie de Saint Marc qui fut emprisonné dans le camp de concentration de Buchenwald : "Mai 45. Dans une baraque d'un camp de concentration, j'agonise parmi les cadavres. Une villageoise allemande entre, puis recule devant le spectacle du charnier. Des insultes l'accueillent. Elle me regarde avec pitié et peut-être une forme d'amour. Je sombre dans le coma. Trois semaines plus tard, je suis autorisé à sortir de l'hôpital pour la première fois. La ville de Magdebourg est défoncée par les bombardements. Cauchemar, étonnement… Sur notre convoi de mille déportés, nous sommes une poignée de rescapés. Où sont les mois de mai de notre enfance, insouciants et gorgés de sève ? Nous avons vingt ans et nous portons déjà trop de morts." (Le Figaro)

"Prétendre, comme beaucoup le font, qu’il y a eu un génocide ou un holocauste à Gaza est non seulement faux, mais c’est aussi indécent. Selon l’Office palestinien des statistiques, le taux de croissance annuel dans la bande de Gaza est d’environ trois fois celui de la moyenne mondiale. La population y a augmenté de près de 40% entre 1997 et 2007. Au cours de quel génocide a-t-on enregistré un accroissement de la population ? Et pourtant ce mensonge justifie que des manifestants dans le monde entier traitent les Israéliens de "nazis" et de "sionazis", et que des caricaturistes dessinent des Juifs au nez crochus en uniforme de SS. Nous connaissons tous les conséquences lorsque de pareils mensonges sur les Juifs étaient racontés dans les années 1930 et 1940. Il ne doit y avoir aucun doute qu’il incombe au Pape de dénoncer ces fictions car elles incitent au plus ancien des maux.

Le Pape doit également évoquer la question de la généralisation de l’accusation qu’Israël est un « Etat d’apartheid ». C’est à fois absurde et dangereux. Il n’y a pas de lois imposant l’apartheid en Israël ; les Arabes ne sont pas exclus des restaurants, des cinémas, des salles de concert ou des piscines et ils siègent au Parlement et à la Cour suprême. Cette assertion est un autre mensonge vicieux et, étant donné l’engagement de l’Eglise dans la lutte contre le racisme, il convient que le Pape le récuse.

Outre ces mensonges (et il y en a des dizaines d’autres), une question urgente que le Pape doit aborder sans est celle du sort des Chrétiens en Cisjordanie et à Gaza. Harcelée par des groupes de militants islamistes, la population chrétienne continue de décroître. En 1990, les Chrétiens représentaient 60% de la population de Bethlehem, aujourd’hui à peine 19 ans plus tard, ils ne sont plus que 20% et ce chiffre ne cesse de baisser. Les Chrétiens dans les territoires palestiniens ont diminué en nombre, de 15% de la population en 1950 à moins de 1% actuellement. Il y a des appels à leur extinction. Leurs institutions et des Chrétiens pris individuellement font l’objet d’attaques. De plus en plus de Chrétiens font leurs valises et s’enfuient. En Israël leur nombre augmente, passant de 34.000 en 1948 à plus de 140.000 actuellement. Si le Pape n’en parle pas et n’en fait pas un sujet de préoccupation internationale, les attentats à la bombe, les coups et les intimidations vont se poursuivre, et pas avant longtemps l’église de la Nativité à Bethlehem sera sous la tendre coupe du Jihad islamique.

Il y a un autre sujet que le Pape devrait envisager d’aborder avant de quitter Israël. A Haïfa, sur les pentes du Mont Carmel, se trouve un site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, composé de jardins, de sanctuaires et qui est le siège international de la religion bahaï. C’est un lieu magnifique, l’un des plus beaux de la côte méditerranéenne. Israël est le seul pays au Moyen-Orient où ces lieux sont en sécurité. Les Bahaï sont originaires de l’Iran, un pays qui veut rayer Israël de la carte, et forment sa plus grande minorité religieuse. Les sanctuaires les plus vénérés des bahaï ont été rasés. Depuis la révolution, ils sont emprisonnés et exécutés et font l’objet de graves persécutions. Si le Pape pouvait proclamer dans les jardins de Haïfa l’horreur que lui inspirent les persécutions religieuses, il enverrait un message ferme aux tyrans comme Mahmoud Ahmadinejad et à ceux, comme le Hezbollah et le Hamas, qu’il contrôle."

The writer is a former lecturer in Arabic and Islamic studies, the author of several reports on radical Islam and currently the editor-designate of an international journal, the Middle East Quarterly. This piece first appeared in the Catholic Herald.

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