mardi 12 mai 2009

Ahmedinejad et les représentants du Vatican à Durban II

"Il [Ahmedinejad] ne lui a fallu que quatre minutes pour évoquer ce prétendu "holocauste" et de cette prétendue "souffrance des Juifs", et faire partir vingt-trois délégations. A la quinzième minute, il expliquait comment le monde de la finance, de l’industrie militaire, des médias étaient à la solde des "sionistes". Et c’est pendant plus de trente minutes qu’il a répandu son poison dans la salle, accusant les Juifs, Israël et l’Amérique d’être la cause de tous les maux du monde. Les représentants du Vatican, eux, n’ont pas quitté l’Assemblée comme ils me l’avaient promis."

Source: extraits d'un article de Claude Kandiyoti dans Contact J, intitulé "Une présence insupportable à Durban II"

"Le 20 avril, la conférence s’ouvre par un discours du Président iranien, Mahmoud Ahmedinejad. J’avais pour mission de négocier avec les représentants européens, les conditions de leur départ dès son premier dérapage. Je me suis faufilé avec deux étudiants français dans l’Assemblée Plénière des Nations unies, occupant la place de la délégation polonaise - elle ne risquait pas d’arriver, ayant boycotté la conférence.

Entamant ma mission, je dialogue avec un représentant du Vatican, qui m’assure, tout comme les Anglais et les Français, que rien n’allait se passer, qu’Ahmedinejad ne serait pas assez stupide pour lâcher à nouveau ses diatribes antisémites. Et si de fait, il venait à attaquer Israël ou à nier l’Holocauste, sa délégation partirait immédiatement.

Ahmedinejad arriva avec quatorze minutes de retard, comme une petite star de football faisant son entrée au stade. Dans les gradins, des centaines d’Iraniens étaient venus soutenir leur idole. Le protocole veut qu’à l’Assemblée Générale des Nations unies, le temps de parole imparti à un chef d’Etat est de sept minutes. Il ne lui a fallu que quatre minutes pour évoquer ce prétendu "holocauste" et de cette prétendue "souffrance des Juifs", et faire partir vingt-trois délégations. A la quinzième minute, il expliquait comment le monde de la finance, de l’industrie militaire, des médias étaient à la solde des "sionistes". Et c’est pendant plus de trente minutes qu’il a répandu son poison dans la salle, accusant les Juifs, Israël et l’Amérique d’être la cause de tous les maux du monde. Les représentants du Vatican, eux, n’ont pas quitté l’Assemblée comme ils me l’avaient promis. Je bouillais en pensant que nous étions à la veille de Yom Hashoah, que durant cette semaine allait s’ouvrir le procès des assassins du jeune Français Ilan Halimi, tué il y a quatre ans parce qu’il était Juif. Et puis, le discours de cet aliéné qui osait appeler à l’éradication d’un autre peuple au sein même de l’institution garante du "plus jamais ça!". L’incroyable était en train de se dérouler, plus de soixante ans après l’Holocauste, un nouvel Hitler parlait à la tribune des nations.

C’en était trop pour moi, je ressentais comme une nausée, un besoin de dire au monde: "ce sont des paroles comme celles-là qui ont permis le massacre de six millions de mes frères". Je me suis levé et à dix mètres de lui, j’ai clamé "sale raciste, sale raciste". Aussitôt, je suis arrêté par la police des Nations unies avec menace de me remettre aux autorités genevoises. Menace non exécutée quand je répondis à l’officier qu’en la circonstance, je plaiderais la légitime défense.

La première conférence qui s’était tenue à Durban avait vu l’antisémitisme déferler dans la capitale Sud- Africaine. Durban II, quant à elle, a vu un antisémitisme tout aussi violent mais cantonné dans les couloirs des Nations unies.

La leçon tirée par les protagonistes de ces deux conférences macabres, c’est qu’il n’y aura pas de Durban III."
---------
Malgré toutes ces marques d'inimitié, voire d'hostilité de la part de l'église catholique, dont la dernière démontration est celle de l'attitude des représentants du Vatican à Durban II, Israël accueille le Pape Benoît XVI avec beaucoup de courtoisie :
-
En Israël, le Pape doit désavouer le Cardinal Martino
- Ce que Mgr Williamson racontait en privé
- Olivier-Thomas Venard, un dominicain français, fustige le "culot" des Israéliens

Aucun commentaire :