Taguieff: La figure de Madoff a remplacé celle de Rothschild @ RING: Interview intégrée partiellement dans un article de la romancière et journaliste Clémence Boulouque, publié le 23 mai 2013 dans l’hebdomadaire américain Tablet Magazine, sous le titre «A Growing Fear in France». Extraits:
CB: La libération de la parole des antijuifs qui se présentent comme victimes d’une censure permanente n’a-t-elle pas été favorisée par certains intellectuels? Ces derniers ne se font-ils pas complices de ces dérives, par leurs assauts contre les dispositions législatives comme la loi Gayssot?
PAT. C’est là un phénomène longtemps marginal, lié à l’offensive négationniste (qui a été contenue), mais qui me paraît être en cours de démarginalisation. Il s’agit d’un mélange de provocation (visant souvent la mémoire de la Shoah) et d’auto-victimisation (on se présente comme victime d’une censure orchestrée par «les sionistes» ou par les gardiens des prétendus «mythes fondateurs» de l’État d’Israël, pour parler comme Roger Garaudy). On voit en effet se multiplier de petits entrepreneurs idéologiques appartenant à l’industrie culturelle «antisioniste», tel Dieudonné, mêlant de plus en plus nettement la thématique négationniste à ses provocations calculées. En dépit des campagnes lancées par diverses associations antiracistes contre l’humoriste antijuif, la tournée française de Dieudonné dans une vingtaine de villes (de Marseille à Perpignan, en passant par Strasbourg et Toulouse), entre février et mai 2013, a été un succès (avec un public de 3 000 personnes en moyenne). Le 4 avril 2013, plus de 4 000 personnes ont assisté à son spectacle à Bordeaux. Il s’agit d’une forme inédite de judéophobie: la mise en scène de spectacles antijuifs. Comme le note le journaliste Bernard Darmon, «des dizaines de milliers de spectateurs vont voir ses spectacles et chantent avec lui “Shoahnanas”, applaudissent Faurisson, et se délectent du sketch qui fait l’apologie d’un assassin qui va mettre une bombe dans un bus israélien». La cause palestinienne est devenue le grand alibi des nouveaux ennemis, avoués ou non, des Juifs.
Dublin: "Zionist engineered global financial holocaust", "Jewish supremacist destruction of indigenous Europeans", "Zionist global financial terrorism" et "Jewish financial terrorism" [1] |
Et ce, de l’extrême gauche occidentale à l’islamisme radical dans toutes ses variantes. Le nouveau discours anticapitaliste, à travers la banalisation des thèmes «antimondialistes» ou «altermondialistes», a pris une tournure antijuive. La fixation sur quelques grandes banques désignées par des patronymes juifs (Goldman Sachs, Lehman Brothers, etc.) en témoigne. Il y a donc à la fois de l’ancien (l’amalgame Juif-finance-richesse-domination) et du nouveau (les «sionistes» comme comploteurs, «racistes», «assassins», inventeurs et exploiteurs du «mythe» de la Shoah).
[1] Belfast Telegraph, 05/06/2013: The half-finished former headquarters of the Anglo Irish Bank has been defaced with anti-Zionist and anti-Semitic graffiti. Gardai and the Central Bank, which last year bought the eight-storey shell in the Dublin docklands, have launched separate probes into the vandalism, which happened early on Tuesday night or Wednesday morning.
Several messages - including "Zionist engineered global financial holocaust", "Jewish supremacist destruction of indigenous Europeans", "Zionist global financial terrorism" and "Jewish financial terrorism" - have been scrawled in large red letters in the skeleton-like building.
1 commentaire :
En 2012, en France, quand un musulman radical tue aussi froidement des petits enfants parce qu'ils sont juifs, que peut-on encore faire de pire aux juifs ?
Honte à tous les politiciens pro-palestiniens qui propagent des discours de haine vis à vis de l'Etat juif et qui ont ainsi fabriqué un assassin d'enfants juifs.
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