vendredi 14 juin 2013

Le coût pour assurer la sécurité des communautés juives européennes a grimpé et met en danger leur survie

JTA
Bruxelles, école juive bunkérisée
Ariel Muzicant, vice-président du Congrès juif européen, a déclaré à l'occasion d'une réunion de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Berlin la semaine passée que, si les conditions de sécurité ne s'améliorent pas, la présence juive en Europe est gravement compromise. Des millions d'euros qui pourraient être consacrés à des activités culturelles qui nourrissent la vie de la communauté doivent être affectés à la sécurité.

M. Muzicant a confié au JTA que plusieurs dirigeants de la communauté juive espéraient sensibiliser les gouvernements européens à trois points: la nécessité de la prise en charge par des gouvernements des frais de sécurité, la nécessité d'une législation inter-européenne contre l'incitation à la haine et une meilleure coopération entre les autorités et les communautés juives.

Le rabbin Andrew Baker, représentant personnel du président en exercice de l'OSCE pour la lutte contre l'antisémitisme, a révélé que 22 pour cent des 6.000 Juifs européens qui ont participé à une enquête réalisée en 2012 par l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne dans neuf pays de l'UE ont indiqué qu'ils n'assistaient pas à des événements communautaires par crainte d'incidents antisémites. "Cette image est terrible", a-t-il déclaré.  Les résultats de l'enquête n'ont pas encore été rendus publics.

Depuis 2000, les communautés juives d'Europe occidentale ont connu une escalade importante dans le nombre et la gravité des agressions.  Cette évolution a entraîné une augmentation des dépenses de sécurité.  Certains gouvernements n'interviennent pas dans ces coûts supplémentaires avec des conséquences néfastes pour la vie juive en Europe, a déclaré le rabbin.

La France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne ont consacré des sommes considérables au cours de la dernière année pour assurer la sécurité de la communauté juive. La France a affecté 20 millions de dollars à cette fin après la tuerie de Toulouse.

Selon M. Baker en Belgique, où les exigences de sécurité sont comparables à celles de l'ambassade américaine, c'est la communauté estimée à 40.000 personnes. La charge financière est particulièrement lourde pour les petites collectivités en Scandinavie.

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