dimanche 25 octobre 2009

Robert L. Bernstein, fondateur de Human Rights Watch, désavoue l'ONG

"Israël, avec une population de 7,4 millions d'habitants est le siège d'au moins 80 organisations des droits de l'homme, connaît une presse libre vibrante, un gouvernement démocratiquement élu, un pouvoir judiciaire qui, souvent intervient contre le gouvernement, un monde universitaire politiquement actif, plusieurs partis politiques et, à en juger par le montant de la couverture des nouvelles, sans doute plus de journalistes par habitant que tout autre pays dans le monde - nombre d'entre eux sont d'ailleurs expressément là pour couvrir le conflit israélo-palestinien. Pendant ce temps, les régimes arabes et iraniens contrôlent quelque 350 millions de personnes, et la plupart sont brutaux, fermés et autocratiques, permettant peu ou pas de dissensions internes. [...] Mais ces populations sont ignorées par Human Rights Watch Moyen-Orient qui au contraire prépare rapport après rapport sur Israël."

Source: Human Rights Watch, une ONG Perdue dans les Sables Saoudiens, par Pierre Raiman (Autour de la Liberté)

Le soutien apporté au rapport Goldstone fait franchir un cap à la longue dérive de Human Rights Watch, qui fut pourtant une des plus importantes organisations de défense des droits de l'homme dans le monde.

En soutenant publiquement un rapport commandité par le bloc des dictatures, majoritaires au Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, Human Rights Watch, une organisation non gouvernementale, s'est mise à la remorque du plus lamentable conglomérat de tyrans et de despotes étatiques. Ce rapport, critiqué pour sa partialité dans la forme, la méthode et le fond par les principaux pays démocratiques, a pour but de faire condamner Israël à l'ONU et de permettre l'ouverture de poursuites envers les militaires de Tsahal devant la Cour Pénale Internationale.

Ainsi une des bases du droit international, à savoir le droit d'un Etat à l'autodéfense et un des fondements moraux d'une nation, le devoir de son peuple de se défendre et de défendre ses civils contre les agressions, seraient annihilés par une accusation mensongère de crimes de guerre.

HRW est-elle arrivée au terme d'un long parcours où elle abdique son indépendance ? La question n'est pas sans objet car HRW s'est récemment financée auprès de princes Saoudiens.

Comment Human Rights Watch en est-elle arrivée là? Robert L. Bernstein (photo) qui en fut le fondateur, vient de publier dans le New York Times une tribune exceptionnelle qui non seulement se démarque des errements de HRW, mais diagnostique la vraie cause de cette dérive, l'incapacité à distinguer entre des régimes démocratiques envers lesquels la critique de leurs erreurs est nécessaire et les dictatures dont la nature même est de violer les droits de l'homme.

Rights Watchdog, Lost in the Mideast
Quand le Gardien des Droits de l'Homme se Perd au Moyen-Orient
Par Robert L. Bernstein (traduction par Pierre Raiman)

"En tant que fondateur de Human Rights Watch, son président actif pendant 20 ans et maintenant président honoraire fondateur, je suis amené à faire quelque chose que je n'aurais jamais cru devoir faire: rejoindre publiquement les critiques du groupe.

Human Rights Watch avait pour mission initiale de de forcer l'ouverture des sociétés fermées, de défendre les libertés fondamentales et de soutenir les dissidents. Mais récemment HRW a émis des rapports sur le conflit israélo-arabe qui aident ceux qui veulent faire d'Israël un Etat paria.

A Human Rights Watch, nous avons toujours reconnu que les sociétés ouvertes, démocratiques ont des défauts et commettent des exactions. Mais nous savions qu'elles ont la capacité de les corriger - à travers un débat public vigoureux, une presse contradictoire et de nombreux autres mécanismes qui facilitent les réformes.

C'est pourquoi nous avons toujours tracé une ligne nette entre les sociétés démocratique et non démocratique, dans le but d'assurer la clarté en matière de droits de l'homme. Nous voulions éviter que l'Union soviétique et ses satellites jouent à un jeu de fausses équivalences morales avec l'Occident et nous voulions encourager la libéralisation (de ces sociétés) en attirant l'attention sur le sort des dissidents comme Andreï Sakharov, Natan Sharansky et ceux du goulag soviétique - et les millions des Laogai, les camps de travail en Chine.

Quand en 1998 j'ai quitté mon poste à Human Rights Watch , celle-ci était active dans 70 pays, la plupart étant des sociétés fermées. Maintenant, l'organisation, avec une fréquence croissante, se dépouille de cette distinction importante entre les sociétés ouvertes et fermées.

Nulle part, cela n'est aussi évidente que dans son travail au Moyen-Orient. La région est remplie de régimes autoritaires avec des pratiques épouvantables en matière des droits de l'homme. Pourtant, ces dernières années, Human Rights Watch a écrit beaucoup plus de condamnations d'Israël pour les violations du droit international que de tout autre pays dans la région.

Israël, avec une population de 7,4 millions d'habitants est le siège d'au moins 80 organisations des droits de l'homme, connaît une presse libre vibrante, un gouvernement démocratiquement élu, un pouvoir judiciaire qui, souvent intervient contre le gouvernement, un monde universitaire politiquement actif, plusieurs partis politiques et, à en juger par le montant de la couverture des nouvelles, sans doute plus de journalistes par habitant que tout autre pays dans le monde - nombre d'entre eux sont d'ailleurs expressément là pour couvrir le conflit israélo-palestinien.

Pendant ce temps, les régimes arabes et iraniens contrôlent quelque 350 millions de personnes, et la plupart sont brutaux, fermés et autocratiques, permettant peu ou pas de dissensions internes. Pourtant le sort de leurs ressortissants aurait tout à gagner de l'attention d'une grande organisation internationale des droits de l'homme bien financée. Mais ces populations sont ignorées par Human Rights Watch Moyen-Orient qui au contraire prépare rapport après rapport sur Israël.

Human Rights Watch a perdu son point de vue critique sur un conflit dans lequel Israël a été attaqué à plusieurs reprises par le Hamas et le Hezbollah, des organisations qui attaquent délibérément les citoyens israéliens et utilisent leur propre peuple comme boucliers humains.
Ces groupes sont pris en charge par le gouvernement de l'Iran, qui a ouvertement déclaré son intention non seulement de détruire Israël, mais aussi d'assassiner des Juifs partout dans le monde. Cette incitation au génocide est une violation de la Convention sur la prévention et la répression du Crime de Génocide.

Les dirigeants de Human Rights Watch savent que le Hamas et le Hezbollah ont choisi de faire la guerre à partir de zones densément peuplées, et de transformer délibérément les quartiers d'habitation en champs de bataille. Ils savent que des armes plus nombreuses et meilleures arrivent dans la bande de Gaza et au Liban et sont prêtes à frapper à nouveau. Et ils savent que ce militantisme continue de priver les Palestiniens de toute chance de la vie paisible et productive à laquelle ils ont droit. Pourtant, Israël, la victime d'agressions répétées, supporte tout le poids des critiques de Human Rights Watch.

L'ONG s'exprime essentiellement sur la façon dont les guerres sont menées, et non quant à leurs motifs. Bien sûr, même les victimes d'agressions doivent respecter les lois de la guerre et faire tout leur possible pour minimiser les pertes civiles. Néanmoins, il y a une différence entre les fautes commises en situation d'auto-défense et les torts perpétrés de propos délibéré.

Mais comment Human Rights Watch sait que ces lois ont été violées? À Gaza et ailleurs, où il n'y a pas d'accès au champ de bataille pas plus qu'aux dirigeants militaires et politiques qui prennent les décisions stratégiques, il est extrêmement difficile de prononcer des jugements définitifs sur des crimes de guerre. Les rapports s'appuient souvent sur des témoins dont les récits ne peuvent être vérifiées et qui peuvent témoigner contre l'obtention d'avantages politiques ou parce qu'ils craignent les représailles de leurs propres dirigeants.

Il est significatif que le colonel Richard Kemp, ancien commandant des forces britanniques en Afghanistan et expert sur la guerre, a déclaré que les Forces de Défense Israéliennes à Gaza "ont fait plus pour sauvegarder les droits des civils dans une zone de combat que n'importe quelle autre armée dans l'histoire de la guerre. "

C'est seulement en retournant à sa mission d'origine et l'esprit d'humilité qui l'animait initialement qu' Human Rights Watch peut se ressusciter comme une force morale au Moyen-Orient et partout dans le monde. Si elle ne le fait pas, sa crédibilité sera sérieusement compromise et le rôle important qu'elle doit jouer dans le monde, significativement diminué."

Robert L. Bernstein, ancien président de Random House, a été le président de Human Rights Watch de 1978 à 1998.

- Enorme succès de la vidéo du Col. Kemp qui défend le comportement de Tsahal à Gaza
- L’ONG Human Rights Watch se rend en Arabie Saoudite, David Bernstein
-
Human Rights Watch suspend Marc Garlasco, amateur de militaria nazi
-
Révélations sur Joe Stork de Human Rights Watch
-
Quand les ONG font de la politique: une campagne anti-Israël
- Experts or Ideologues: Systematic Analysis of Human Rights Watch

Aucun commentaire :