mardi 6 octobre 2009

Jean-Luc Godard et la "question juive"

Source: Le Monde (extrait de l'article d'Annick Cojean "La magie des mots et des émotions")

"[...] Oui, dit enfin Alain Fleischer, auteur de Courts-circuits, qui voit dans la littérature "une revanche sur l'histoire".

Seulement voilà. Dans un livre de fiction, Fleischer se plaît à glisser des éléments autobiographiques. Et à la page 289 de son roman, il raconte un échange avec le cinéaste Jean-Luc Godard et le journaliste Jean Narboni, à l'occasion du tournage d'un documentaire et d'une conversation sur la question juive. Godard, selon lui, aurait déclaré :

"Les attentats-suicides des Palestiniens, pour parvenir à faire exister un Etat palestinien, ressemblent, en fin de compte, à ce que firent les Juifs, en se laissant conduire comme des moutons et exterminer dans les chambres à gaz, se sacrifiant ainsi pour parvenir à faire exister l'Etat d'Israël."

Une monstruosité s'il en est. Une monstruosité qui glace à la fois le public et Franck Nouchi, animateur du débat, consterné de devoir citer la phrase hors la présence de Godard et conscient de donner de l'écho à ce que Fleischer considère comme une énième provocation du cinéaste."
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Voir la réponse de Godard à la question : "Notre musique [son film], c'est aussi le fracas des génocides. Que peut le cinéma face au génocide ?" ICI

3 commentaires :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

* " Si je voulais me suicider, j'irais en Israël ou en Afghanistan, avec dans la sacoche des livres à la place des bombes, mais la police ne le saurait pas. Et je demanderais à l'ennemi qu'il m'accompagne, pour qu'on dise "Ils se sont suicidés pour la paix. Ils n'ont pas fait un défilé contre la guerre, ils sont morts pour la paix."

* Un exemple de "vrai" champ contre-champ dans Notre musique ?

" Il y en a un qu'on critiquera peut-être comme on a critiqué Sivan. Quand je mets une photo de Juif déporté où j'écris "Juif", et deux images après, je mets une photo de cadavre déambulant avec des grillages et j'écris "Musulman". Des gens m'ont dit : "Mais c'est dégueulasse, parce que l'histoire des Palestiniens, c'est pas l'Holocauste des Juifs." Mais si j'écris "musulman", c'est parce qu'à Auschwitz, les Juifs étaient appelés les "musulmans ". Et puis Hollywood s'appelait La Mecque du cinéma. "

C'est donc cela, la " nouvelle helvétitude " !

A LIRE : Jean-Luc Godard, Robert Brasillach, and Anti-Semitism: Some observations (updated)

http://somecamerunning.typepad.com
/some_came_running/2008/06/jean-luc-godard.html

Et que dire du passage d’" Ici et ailleurs ", qui part d’un portrait de Hitler, enchaîne avec une incrustation vidéo sur une photo de Golda Meir, pour se terminer sur l’image d’un corps de palestinien carbonisé sur fond de chant arabe ???

A LIRE : Godard réalisera-t-il
" Les Disparus " de Mendelsohn ?

http://www.juif.org/culture-israel/100166,godard-realisera-t-il-les-disparus-de-mendelsohn.php

Le " juif " a-t-il été, est-il cet être utilisable, cette marchandise-outil ?

Les termes de " sous-homme ", " non-homme " peuvent entrer dans plusieurs chaînes signifiantes ; ils ont été employés, dans les discours antisémites, comme désignations explicites. On a pu voir que " le juif " est celui qui est radicalement étranger, mais sur le mode du unheimlich ; le discours antisémite fait de lui, celui qui ne regarde pas en face, qui ne peut être assigné à aucune nature, à aucune essence, sinon à celle d’une irréductible et insaisissable labilité : il est l’ennemi parmi nous, le plus étranger et le plus destructeur parce qu’" ennemi de l’intérieur ". C’est pourquoi le discours antisémite dit que " les juifs sont partout ", qu’ils " ont tout " - totale ubiquité. D’où la tâche comptable infinie (harassante ! voir les journaux intimes des nazis !) de les exterminer tous, jusqu’au dernier. On reconnaît là le discours antisémite, sous la forme achevée qu’il a prise au XXe siècle, c’est-à-dire le discours nazi.

Sa spécificité est son apparition, quelles que soient les circonstances, annonçant toujours le trait propre d’un discours de facture nazie, alors même que les formes, les symboles utilisés, les présentations, les victimes même (comme le Rwanda, auquel fait allusion Godard)
peuvent changer, mais la violence extrême n’implique pas nécessairement ce trait spécifique.

L’antisémitisme ne peut être opposé au racisme : il en indique encore aujourd’hui la visée extrême - visée qu’il convient de ne pas occulter ni dénier, en faisant jouer l’un contre l’autre, en fonction de la situation actuelle entre Palestine et Israel.

Non Godard, il n'y a pas
" permanence de l'horreur ", il n'y a pas " copie " et il ne peut y avoir, comme faux-fuyant de
" démocratisation " de l'horreur, au nom du 7° art.

jean-claude a dit…

J'adore Arcadie j'ai pratiquement vu tous ses films mais je ne comprends pas qu'il ait pris comme un modèle Jean-Luc Godard pro-palestinien antisioniste et par ailleurs Godard a même filmer aux côtés de Palestiniens qui s'apprêtait à commettre des attentats en Israël il y a quelques années de cela

jean-claude a dit…

J'adore Arcadie j'ai pratiquement vu tous ses films mais je ne comprends pas qu'il ait pris comme un modèle Jean-Luc Godard pro-palestinien antisioniste et par ailleurs Godard a même filmer aux côtés de Palestiniens qui s'apprêtait à commettre des attentats en Israël il y a quelques années de cela !