vendredi 2 octobre 2009

Janvier 2009: violence antisémite en Grèce

"Ce même journal, Apogevmatini, a accusé les Israéliens de voler des organes aux Palestiniens bien avant que les Suédois découvrent ces rumeurs."

La vague de violence antisémite, surtout verbale, qui a été constatée en Europe pendant le conflit de Gaza n'a pas épargné la Grèce. Il serait bien entendu injuste de parler d'une société grecque antisémite - la majorité des Grecs ne sont certainement pas antisémites - mais il faut s'interroger sur le rôle et la responsabilité de l'Eglise orthodoxe, des intellectuels, des médias, des politiciens et des universités qui les forment.

Source: Abravanel

La police anti-émeute (MAT) a été appelée à protéger les synagogues et les réunions de parents inquiets pour la sécurité des écoles juives – alors que les synagogues, les cimetières et les monuments juifs devenaient la cible de vandalisme et d'incendies. Telle était la situation des Juifs grecs entre décembre et janvier tandis que durant cette période la totalité de la société grecque s'imaginait que la meilleure façon de soutenir les "champions du Hamas" (comme les a décrits le quotidien antisémite Avriani le 29/12/08) était de s'en prendre à leurs concitoyens grecs qui n'étaient pas nés dans la bonne religion.

Des incidents antisémites graves se sont produits dans neuf villes grecques: Athènes, Salonique, Larissa, Volos, Ioannina, Corfu, mais également dans des villes judenrein commme Komotini, Veria, Drama. Dans tout le pays, on a entendu les déclarations honteuses. Le leader d'extrême-droite Y. Karatzaferis a parlé des "Juifs sanguinaires". Les leaders gauchistes n'ont pas ménagé leurs condamnations d'Israël mais se sont abstenus de condamner les incidents antisémites dans leurs villes. Leur référence à l'holocauste aurait été tragique voire comique au regard de leur refus de participer à la cérémonie du souvenir de l'holocauste à laquelle ils assistent habituellement.

Des membres de l'Eglise grecque n'étaient pas en reste. Séraphin, le métropolite du Pyrée, a évoqué des "monstres sionistes aux griffes acérées" qui ont l'appui des "loges maçonniques". Pour sa part, Anthimos, le métropolite de Salonique, qui s'est déjà illustré par ses diatribes antisémites, a expliqué que les Juifs subissent un châtiment pour avoir tué Jésus-Christ. Le thème du "tueur du Christ" a paru dans les premières pages des journaux comme Vradini qui a fait référence à la "Crucifixion" et à "Ponzio Pilates". Les journaux chrétiens orthodoxes s'y sont mis également. L'Orthodoxos Tipos qui fait preuve de paranoïa antisémite a écrit en une que "les sionistes et les maçons soutiennent le carnage".

Il faut également mentionner le quotidien Avriani qui a accusé les Juifs américains d'être des voleurs et d'avoir provoqué une crise financière mondiale. Avriani a averti ses lecteurs que les Juifs américains complotaient pour déclencher la IIIème Guerre Mondiale (!!!) . Il a aussi titré en une : "Holocauste". [Journal grec: l'élection d'Obama signale "la fin de la domination juive"]

N'oublions pas des journaux comme Apogevmatini qui titrait en première page "Holocauste". Ce même journal a accusé les Israéliens de voler des organes aux Palestiniens bien avant que les Suédois découvrent ces rumeurs. Et que dire de tous les autres journaux qui ont refusé de rapporter la vague d'antisémitisme qui s'est déchaînée dans le pays.


La presse et les chaînes de télévision ont tout fait pour attiser ce climat. Un présentateur de radio connu, Jimmy Panousis, s'est exprimé avec franchise : "Il n'y a pas de bons Juifs" et a ajouté que les Juifs sont des porcs et des assassins, mais que, heureusement, leurs jours sont comptés.

Lire la suite ICI (en grec et en anglais)

Affiche néo-nazie à Larissa

- Grèce: Téléthon pour la reconstruction d'un hôpital chrétien à Gaza qui n'existe pas
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Grèce: 4ème profanation du cimetière juif de Ioannina en 6 mois
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"Judéophobie à la grecque : le cas Plevris", Andréas Pantazopoulos

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