mercredi 1 mai 2013

En 1943, les Arabes étaient obsédés par le sionisme selon un rapport secret britannique

La peur et la haine du sionisme chez "les arabo musulmans" sont aussi violentes qu'il y a 70 ans : Khalil Zeguendi, dénonciateur du "phagocytage sioniste" de la Belgique...


Voir: Jewish Chronicle (Arabs in 1943 'obsessed with Zionism' said secret British report into nationalism)

Un rapport britannique de mai 1943 révèle que l'antisionisme, la suspicion à l'égard de l'impérialisme américain et des craintes sur la loyauté des Alliés étaient omniprésents dans le monde arabe de l'époque.

Le rapport intitulé "La Grande-Bretagne et le nationalisme arabe" fut rédigé pendant la Seconde guerre mondiale et n'a été rendu rendu public la semaine dernière 70 années après sa rédaction.

Son auteur A.H. Hourani fait état de "l'obsession du sionisme" chez les nationalistes arabes qui croyaient-ils "visait à dominer toute l'Arabie asiatique", que les Alliés soutenaient les sionistes au détriment des intérêts arabes et constate une forte sympathie pour l'Allemagne nazie.

Le chapitre consacré à la Palestine explique qu'en surface les tensions apparaissaient plus apaisées qu'avant la guerre, et qu'une nouvelle crise se profile menant à une nouvelle révolution ou une guerre civile était à craindre.

Selon M. Hourani, en 1943, les Arabes étaient plus réceptifs au Livre Blanc britannique qu'ils avaient rejeté en 1939 commettant alors une erreur tactique. "Un autre facteur important est à considérer: ces dernières années l'obsession du sionisme s'est accrue, si cela est possible".  

"Les Arabes palestiniens sont devenus incapables de penser ce problème ou de saisir ses limites et son importance sereinement. J'ai rencontré des responsables du gouvernement qui croient que si les Alliés gagnent la guerre, ils vont refouler tous les Arabes de Palestine vers le désert ou l'Irak".  Et il ajoute: "Ce qui provoque une très grande indignation est l'influence des sionistes aux Etats-Unis et la croyance que si la Grande-Bretagne voulait appliquer le Papier Blanc, l'Amérique s'y opposerait".

Dans le volumineux rapport qui couvre également ce qui était alors la Transjordanie, la Syrie et le Liban, M. Hourani analyse la structure du nationalisme arabe dans la région et constate "l'absence de pensée et d'organisation constructive".


Envoyé aux fonctionnaires coloniaux britanniques en mai 1943, au moment où les Juifs se révoltaient contre les nazis dans le ghetto de Varsovie, le rapport de M. Hourani indique clairement que l'Holocauste était présent dans pensée des Juifs en Palestine et que la communauté juive en Palestine est très divisée mais que "la conscience de la tragédie des Juifs d'Europe les unit tous".  "Aucun Juif palestinien, même les opposants à la politique sioniste, qui considèrent qu'elle les mène au désastre, ne dirait un seul mot suscetible de fermer l'accès du pays à ses frères encore en Europe", écrit-il.

1 commentaire :

Gilles-Michel De Hann a dit…

Le nationalisme arabe apparaît au tournant du 19ème siècle. Il est en partie issu du mécontentement suscité par la gestion ottomane de l'Asie arabe (péninsule arabique et Proche-Orient) et par le désir d'émancipation de la tutelle turque, jugée humiliante. La mère des cités [Ndlr :la Mecque] publié en 1901-1902 par le syro-égyptien Abd ar-Rahman al-Kawakibi, appelle à la création d'un nouveau califat aux pouvoirs strictement spirituels, à la modernisation de l'islam et vante la supériorité des Arabes sur les Turcs. Plus tard, ces aspirations sont en partie développées par d'autres nationalistes arabes tant musulmans que chrétiens. Ils prônent la création d'un grand Etat panarabe.

1920-1939. Les arabes luttent pour l’indépendance, les juifs fuient massivement les persécutions.

Les Arabes s’estiment trahis. Des grèves et des émeutes se succèdent dans toute l’Asie arabe et sont plus ou moins réprimées par les puissances coloniales occidentales, aiguisant d’autant les ressentiments.

La situation en Palestine est la plus problématique car les Arabes refusent de participer aux élections organisées par les Anglais. La pierre d’achoppement est le projet de création d’un Etat juif en Palestine. Sur place, les tensions sont de plus en plus fortes. Les organisations nationalistes islamo-chrétiennes de Palestine et de Syrie font face aux Anglais et constituent le pendant de l’Agence juive créée en 1929.

À la fin de la Seconde Guerre, dans le monde arabe, la tentation de se partager la Palestine s’ajoute au désir de voir cesser l’immigration juive et de se débarrasser des puissances coloniales présentes dans la région.

Autre paramètre, le pétrole :

Avant 1945, l'impérialisme des compagnies pétrolières occidentales a nourri le nationalisme arabe.

Après 1945, malgré les indépendances, le pétrole continue à catalyser le nationalisme arabe.

Le pétrole a constitué un obstacle au nationalisme arabe. Il produit
des inégalités économiques entre pays arabes, défavorisant la revendication unitaire du nationalisme.

Cette inégale répartition du pétrole engendre des divergences d'intérêt, autant d'obstacles à l'unité du monde arabe.

Ces oppositions au niveau du pétrole peuvent même être des facteurs de conflits armés à l'intérieur du monde arabe.

Cet échec participe-t-il à l'émergence du fondamentalisme ?