mercredi 24 avril 2013

Guy Millière interviewé par Jean Robin sur 'L’Etat à l’étoile jaune'

Enquête et DébatGuy Millière publie un nouveau livre, sur l’Etat d’Israël cette fois, intitulé L’Etat à l’étoile jauneque nous annoncions ici. Dans l’interview qu’il nous a accordée, il aborde les questions du sionisme, de Bernard-Henri Lévy, du rabbin Bernheim, du dîner annuel du CRIF, du leadership de la communauté juive et de bien d’autres sujets. Voici la vidéo de l’interview, suivie des questions que nous [Jean Robin] lui avons posées.
Guy Millière interviewé par Jean Robin - vidéo
1. Pourquoi avez-vous écrit ce livre maintenant et quel est son thème?
2. Pourquoi cette couverture avec les symboles de l’islam, du communisme, du christianisme et du nazisme qui viennent s’empaler au cœur de la croix de David?
3. Dans son dernier livre qui vient de sortir, Un monde qui s’embrase, Laurent Arthur du Plessis explique que "Israël est la terre d’une seule bombe. C’est-à-dire qu’elle n’a pas le droit de subir une seule bombe atomique sur son territoire en ce sens que vu son exiguïté (22 000 km²), la première sera la dernière". Ce fait-là est rarement rappelé pour expliquer la situation de tension particulière dans laquelle se trouve les Israéliens, et qui pourrait paraître vu de loin comme de la paranoïa. Les Israéliens sont-ils paranoïaques selon vous?
4. Je vous cite: ”Le peuple juif israélien reconnaît l’antisémitisme, même quand on l’appelle «anti-sionisme». Il sait que l’heure n’est plus au sionisme, parce qu’Israël existe et n’est plus un projet ou un vœu, mais une réalité” . Voilà des années que je dis ça partout dans les milieux juifs que je fréquente, j’ai essayé de convaincre Me Goldnadel, en vain, je l’ai écrit dans Actualité juive en 2008, vous êtes le premier intellectuel pro-israélien à ma connaissance à reprendre cette idée, bravo mais pourquoi selon vous tant d’intellectuels et de politiques sont encore attaché au terme de sionisme, qui délégitimise Israël?
5. A propos de délégitimer Israël, j’estime que le meilleur livre d’Alain Finkielkraut est son livre paru en 1982 et intitulé La réprobation d’Israël. Rien n’a donc changé en 30 ans?
6. Je vous cite à nouveau: "Israël et le peuple juif israélien vivront non pas, enfin, parce que des journalistes en nombre suffisant retrouveront un sens du scrupule, de la droiture et de la déontologie leur permettant de faire à nouveau leur métier: les journalistes porteurs d’un sens du scrupule, de la droiture et de la déontologie se font aussi rares aujourd’hui que ceux qui, au sein du monde musulman, sont porteurs d’un islam modéré, ouvert et tolérant".  Très belle phrase, que j’aurais aimé écrire moi-même à vrai dire, mais elle pose des questions. Les juifs sont nombreux parmi les journalistes français, et pourtant il n’y en a pas ou peu de droits?
7. On pourrait faire la même critique par rapport aux élites communautaires juives, françaises et américaines. Leur stratégie se révèle infructueuse, car de gauche, pour résumer, donc liberticide (notamment sur la liberté d’expression), sectaire et idéologique. J’aimerais avoir votre réaction sur plusieurs points importants. L’antisémitisme ne cesse de monter, notamment un antisémitisme musulman, mais on cherche malgré tout le rapprochement avec l’islam. Pourquoi?
8. L’antiracisme à la SOS Racisme, donc de gauche, échoue, mais on continue malgré tout à menacer de procès les Zemmour dont on dit qu’ils dérapent (un des avocats était Me Jacubowitz, pdt de la LICRA). Pourquoi?
9. On soutient la loi Gayssot, loi pourtant stalinienne et qui a fait exploser l’antisémitisme et le négationnisme depuis qu’elle a été votée. Pourquoi?
10. On continue d’organiser un dîner annuel du CRIF, malgré les justes critiques de Finkielkraut, Minc, Jean-François Kahn etc. Pourquoi?
11. On tombe à bras raccourcis sur Philippe Karsenty qui défend pourtant la vérité sur l’affaire Al Dura, quasiment seul contre tous depuis près de 10 ans. Pourquoi?
12. On préfère défendre les juifs morts pendant la Shoah que les juifs vivants en Israël ou dans la diaspora, comme le dit Shmuel Trigano et comme vous l’expliquez vous aussi dans votre livre. Pourquoi?
13. On défend jusqu’au bout le rabbin Bernheim malgré des faits accablants de mensonge et de plagiat. Pourquoi?
14. Comment expliquez-vous ces erreurs de stratégie, et le manque de critiques au sein de la communauté envers ces élites?
15. Pourquoi BHL est-il devenu une star dans la communauté juive, malgré tous ses mensonges, son idéologie de gauche, son opportunisme politique?
16. Faut-il changer de leadership de la communauté juive, et si oui comment faut-il s’y prendre?

3 commentaires :

Anonyme a dit…

Il est avec Pierre-André Taguieff , l'un des rares intellectuels non juifs qui défendent Israël. J'estime cependant, à titre personnel, que l'analyse de Targuieff intellectuellement plus pertinente.

Franco

Philo a dit…

Mais les intellectuels juifs européens, à part quelques rares exceptions, ne défendent pas Israël non plus, trop soucieux de faire partie de l'establishment et de se conformer à ses impératifs. Comment expliquer qu'en France il y a tant de journalistes juifs et que les médias français sont violemment anti-israéliens? Il n'y a qu'en France qu'un Stéphane Hessel a pu devenir une icône, idem pour Enderlin, Schlomo Sand, etc.

Taguieff et Millière ont des approches différentes et complémentaires. On peut néanmoins regretter les critiques de Millière contre Obama au lieu de pointer l'attitude des dirigeant européens.

Anonyme a dit…

@Philo Les journalistes en France sont majoritairement de gauche (environ 70%) et le "politiquement correct" doit être de rigueur si l'on veut faire partie de cet "establishment".

Dans ce politiquement correct figurent la valorisation de la Koz palestinienne et le déni d’Israël.
Ceux qui sont en désaccord rencontrent de nombreuse difficultés: ils n’apparaîtront jamais au J.T, auront des difficultés à publier des ouvrages, leurs articles ne seront rarement publiés etc.

Il ne faut pas non plus oublier la pression des annonceurs qui ne veulent pas contrarier les dirigeants des pays arabes (en plus avec la crise...). A signaler aussi les centaines de millions d'euros de subventions de l’état et les niches fiscales des journalistes.
Pas grand monde n'a envie de scier la branche sur laquelle ils sont assis.

Un autre exemple est la défense du mariage homosexuels. C'est quand G. Bernheim est sorti de ligne de pensée imposée par une minorité,il a comme par hasard été accusé de plagiat.
Ce qui est extrêmement grave, c'est que les reproches ne suffisent plus: qu'ils exigent une sorte de mort sociale.

Les rares qui résistent ouvertement sont Roufiol, Zemmour, Menard, Polony, Taddeï et parmi ceux-ci le seul qui émergent sont Roufiol et Taddeï.

http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2012/07/bloc-notes-quand-les-yeux-sent.html

Millière est un républicain libéral dont les idées sont en ouverte opposition avec celles du gouvernent d' Obama. Il n'a pas beaucoup d'estime pour les dirigeant européens et sa vision de l’Europe est très pessimiste.

Cordialement Franco