"Des dents, des alliances, des bijoux devenus lingots. A la libération des camps de la mort, le monde découvre avec horreur les traces d'un butin maculé de sang."
"Après la guerre, les lingots d'or marqués du sceau nazi trouvent des abris imprévus. En mai 2000, le sanctuaire catholique de Fátima confirme en avoir détenu, jusque dans les années 1980. Avant de les dépenser pour rénover ce lieu vénéré par de nombreux catholiques."
Secret soigneusement gardé jusque dans les années 1990, la route de l'or nazi met au jour une histoire souterraine à travers la Suisse, la péninsule ibérique, la Suède, la Turquie... et même la Chine.
Source: article repris du site du Jerusalem Post
"La partie visible d'un iceberg qui cache un sombre circuit à travers l'Europe. Le trésor noir du IIIe Reich a été entouré d'un épais voile de mystère avant que les premières révélations émergent timidement dans les années 1990. Des trains remplis de lingots d'or ont foulé les voies ferrées du Vieux continent.
Principale accusée : la Suisse, pierre angulaire d'un trafic qui implique tous les pays dits "neutres" : l'Espagne, le Portugal, la Suède, la Turquie...
Difficile de connaître l'origine d'un métal sur lequel le crime ne laisse aucune trace. Dans les caisses nazies : le trésor d'un pillage aveugle, les coffres-forts des pays vaincus mais aussi le maigre pécule arraché des valises à l'entrée des camps de la mort.
Un homme a la sinistre besogne d'en faire l'inventaire : Bruno Melmer. Officier SS et fonctionnaire méthodique, il appartient au service économique de la machine nazie.
Les effroyables listes de comptes de Belmer ont été mises au jour par les enquêteurs américains de la Division des Opérations spéciales (DOS). 29 colonnes qui détaillent l'inimaginable : "or dentaire", "bagues en or et en argent", "couteaux, fourchettes, bijoux", "montres", "sacs"... Un butin qui atteindrait les 40,5 millions de dollars actuels. Un calcul encore incomplet, selon les experts. D'autant plus que ces estimations ne prennent pas en compte le butin de l'opération Reinhard - l'extermination des Juifs de Pologne - soit 3,9 millions de dollars.
Sitôt sortis de l'enfer d'Auschwitz, Sobibor, Treblinka, les cargaisons de Belmer franchissent les portes grandes ouvertes de la Reichsbank, la banque nationale allemande. Première étape d'une route de l'or à travers toute l'Europe. Certaines destinations sont aujourd'hui connues, d'autres restent encore tapies dans l'ombre.
La Suisse : coffre-fort nazi
Le choix de la république helvétique répond à un calcul simple. A l'époque, le franc suisse assure le rôle d'unique devise encore convertible sur le marché mondial. Economie prospère, la Suisse assure aux nazis l'acquisition d'une monnaie forte, indispensable à son effort de guerre. Le pays "neutre" devient le quartier général des transactions nazies, le commandant d'un navire que les Helvètes ont choisi délibérément de maintenir à flot.
Selon la commission Bergier, mise en place dans les années 1990 pour faire la lumière sur ce passé trouble, plus de 2,5 milliards de dollars ont transité par la banque centrale suisse. Dont l'or désormais incolore des camps de la mort. La commission Bergier met en évidence un autre aspect troublant.
A partir de 1941, la Suisse sait parfaitement que les lingots nazis ne sont rien d'autre que de l'or volé. Pourtant, l'année suivante marque l'apogée des relations pécuniaires entre les deux pays. A partir de 1943, les Alliés multiplient les avertissements contre ce trafic lucratif. La Suisse tourne la tête et regarde ailleurs. La dernière transaction avec le régime nazi a lieu le 13 avril 1945. Face à ce réquisitoire, les arguments de défense paraissent bien faibles : "Nous étions neutres. Pourquoi accepter l'or allié et non pas celui des Allemands ?" Devant leur passé trouble, les banques helvètes se sont longtemps retranchées derrière une bonne foi de façade.
Portugal : de l'or dans le sanctuaire catholique de Fátima
L'or nazi ne s'est pas arrêté aux coffres-forts suisses. Il en a juste fait un abri douillet avant de poursuivre sa route vers d'autres contrées. L'Espagne et le Portugal ont largement profité des livraisons nazies.
Les deux pays de la péninsule ibérique possèdent, en effet, un autre métal précieux fortement convoité par les nazis : le Wolfram, miraculeux pour renforcer l'acier des engins de guerre allemands.
Wolfram contre or, le trafic est très lucratif en particulier pour la dictature de Salazar [photo]. Après Berne, Lisbonne aurait été le deuxième bénéficiaire du butin nazi. De 1939 à 1944, le Portugal aurait acheté ou échangé 164 tonnes d'or du IIIe Reich par l'intermédiaire de la Suisse.
Sur sa route, l'or portugais bénéficie de la bienveillance de Vichy qui offre ses wagons pour transporter ce butin clandestin. Centre névralgique du trafic ibérique : la gare espagnole de Canfranc encastrée dans la chaîne pyrénéenne.
Le sombre marché est connu dès 1946 par les services américains de la DOS. Un document, marqué top secret, l'atteste. Des responsables suisses qui ont suivi la route de 280 véhicules chargés d'or, vers le Portugal et l'Espagne entre 1943 et 1944, acceptent de témoigner contre une protection. Ceux qui se sont grassement enrichis sentent, en effet, le vent tourner.
Après la guerre, les lingots d'or marqués du sceau nazi trouvent des abris imprévus. En mai 2000, le sanctuaire catholique de Fátima confirme en avoir détenu, jusque dans les années 1980. Avant de les dépenser pour rénover ce lieu vénéré par de nombreux catholiques.
Lingots contre minerais de fer suédois
Le butin du IIIe Reich n'a pas seulement emprunté les routes du Sud. Les caisses nazies ont également foulé le sol d'un autre pays "neutre", la Suède. Le royaume nordique, connu pour son histoire pacifiste, est pourtant un réservoir de guerre grâce à ses minerais de fer. Le marché avec les nazis ne peut que prospérer : des lingots d'or contre des livraisons de fer, maillon infernal de la machine de guerre d'Adolf Hitler.
Un sujet longtemps tabou dans un pays qui ne veut surtout pas faire parler de lui. Des chercheurs ont pourtant déterré cet épisode sombre des archives nationales à la fin des années 1990. Entre 1939 et 1944, 34,5 tonnes d'or en provenance de Berlin ont rejoint les coffres-forts suédois.
Comme la Suisse et l'ensemble des pays "neutres", la Suède connaissait la macabre origine de l'argent allemand. Mais le royaume fait la sourde oreille aux mises en garde des Alliés.
Turquie : les bons comptes font les bons amis
La route de l'or a quadrillé le Vieux continent jusqu'à rejoindre Istanbul et les confins du Moyen-Orient. Le régime nazi a pu compter sur son ancien allié de 1914. Selon la Division des Opérations spéciales de Washington, près d'un million de dollars, issu des sombres comptes du SS Belmer, a rejoint le marché turc.
L'objectif des nazis : garantir aux banques allemandes un stock de devises étrangères et financer les opérations secrètes d'agents en Turquie. Des liens cousus d'or ont émaillé les relations entre les deux pays jusque dans les années 1960.
Comme le prouve un épisode peu glorieux dans une Allemagne alors coupée en deux. Le 29 mai 1965, un avion décolle d'Istanbul vers Cologne avec l'aval du gouvernement fédéral allemand. A son bord : trois caisses remplies de pièces d'or. La Dresdner Bank veut récupérer les restes de son trésor nazi mis à l'abri en Turquie durant la guerre. Un choix motivé à l'époque par l'appât du gain. Grâce à l'inflation, le prix de l'or était beaucoup plus élevé à Istanbul qu'à Berne. Longtemps après la chute du régime nazi, l'Allemagne ne se résout toujours pas à voir filer son or.
En plein contexte de Guerre froide, l'examen des consciences reste encore un chemin inexploré. Cet épisode monétaire, mené dans le plus grand secret, sera révélé par l'Institut Hannah-Arendt de Dresde, à la fin des années 1990.
Aujourd'hui encore, la cartographie de l'or nazi reste incomplète et parsemée de nombreuses zones d'ombres et de paradoxes.
Les nations, qui ont le plus profité de l'argent souillé du IIIe Reich, ont souvent aussi été des asiles pour les populations persécutées. La Suède a ainsi accueilli près de 7 000 Juifs danois. Plus de 30 000 autres ont trouvé refuge en Espagne.
Pendant ce temps, des lingots nazis auraient franchi les mers vers l'Argentine, le Canada ou même la Chine... Légende ou réalité, le mystère demeure. Il s'explique en partie par les nombreux errements alliés à la fin de la guerre. L'Europe meurtrie a préféré ne pas creuser profondément un puits sans fond. En septembre 1946, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni mettent en place une "commission tripartite pour la restitution de l'or monétaire". Sa mission : dédommager les nations spoliées par les nazis.
En l'absence d'étiquette "Auschwitz" sur les lingots, la commission a fait le choix de se limiter aux avoirs nationaux pillés comme ceux de la France, des Pays-Bas ou de la Belgique. L'or des camps de la mort a, lui, pu continuer sa route..."
Ce site est dédié aux millions d'Européens qui, malgré d'incessantes campagnes de désinformation, ne croient pas que les Juifs ne sont capables que du pire; ne dissimulent pas leur antisémitisme dans le langage de l'antisionisme; et savent qu'Israël représente ce qu'il y a de meilleur dans une démocratie.
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