mercredi 4 juin 2014

Bruxelles, capitale de l'antisémitisme, par Claude Demelenne



La Libre Belgique: Au lendemain de l’arrestation de Mehdi Nemmouche, l’auteur de la tuerie au Musée juif de Bruxelles, le philosophe de gauche Michel Onfray a osé ce commentaire: "A quand la grande manifestation des musulmans pour se désolidariser de cet islam-là?". A l’instar de l’anthropologue franco-algérienne Dounia Bouziane, qui tient à peu près le même discours, Onfray, qui n’a pas sa langue en poche, parle d’or. Il met le doigt sur l’un des problèmes majeurs du moment: la réaction tiède d’une partie des élus et de l’intelligentsia de culture musulmane face aux ravages de l’antisémitisme. Non pas que, dans ces milieux, on témoigne de la moindre sympathie pour les fous d’Allah. Simplement, on vit dans la peur des intégristes, toujours prêts à stigmatiser les "mauvais musulmans".

En matière de sous-estimation du danger antisémite, une certaine gauche n’est pas en reste. Il est de bon ton, dans ces milieux bien-pensants, de braquer les projecteurs sur le racisme anti-musulman. Celui-ci est odieux et doit être combattu avec force. Mais pas au prix d’une banalisation du racisme antijuif, ce qui est parfois le cas. Il n’est pas bien vu, lorsqu’on se réclame de la gauche - ce qui est mon cas - de rappeler, par exemple, le résultat de plusieurs études très sérieuses, montrant la montée de l’antisémitisme dans une fraction non négligeable de la population bruxelloise. Ainsi, selon une étude récente intitulée "Jong in Brussel", coordonnée par des chercheurs des universités de Gand, Louvain et de la VUB, la moitié des élèves bruxellois de confession musulmane seraient antisémites.

Sans lui donner une valeur absolue, cette étude révèle une tendance peu contestable: dans certains quartiers bruxellois, l’antisémitisme est une valeur qui a le vent en poupe. Comment s’en étonner lorsqu’on sait que, là où la population scolaire est composée majoritairement de jeunes d’origine arabo-musulmane, il est de plus en plus difficile d’enseigner la Shoah ou d’expliquer sereinement le conflit israélo-palestinien? Dans le même esprit, pour un Juif, se promener avec une kippa sur la tête, dans certains quartiers et marchés, est une activité à hauts risques.  [...]

Bruxelles détient un triste record: elle est la ville, en Europe, où les antisionistes radicaux ont la base la plus solide. Ils excellent dans la diabolisation d’Israël, présenté comme un Etat voyou [notamment Pierre Galand], qu’ils considèrent comme l’un des plus abjects sur la planète, tellement haïssable qu’il conviendrait de le rayer de la carte. L’antisionisme radical dispose de relais dans beaucoup de milieux politiques, associatifs et intellectuels. Comment certains jeunes bruxellois d’origine arabo-musulmane ne cultiveraient-ils pas des réflexes antisémites, lorsqu’ils observent la complaisance d’une partie de l’intelligentsia de gauche envers les adversaires les plus extrémistes d’Israël ?

Rappelons que plusieurs intellectuels bruxellois, sociologues, professeurs d’Université, figures connues du monde associatif, ont signé une pétition demandant le retrait du Hamas - le Vlaams Belang palestinien, haineux et raciste - de la liste européenne des organisations terroristes. C’est notamment le cas d’un proche de Philippe Moureaux, le député socialiste Jamal Ikazban, longtemps présenté comme un futur bourgmestre potentiel de Molenbeek.


Certains militants à œillères de la cause palestinienne - que je considère évidemment comme une juste cause - ne sont pas antisémites mais peuvent être considérés, selon la formule du diplomate-écrivain français Jean-Christophe Rufin, comme des "facilitateurs de la nouvelle judéophobie" : leur silence ou leurs condamnations du bout des lèvres, quand des actes flirtant avec l’antisémitisme au quotidien se produisent, vaut approbation, dans l’esprit de leurs auteurs. [...]

3 commentaires :

Anonyme a dit…

"Certains militants à œillères de la cause palestinienne - que je considère évidemment comme une juste cause -..."

Mais peux t-on savoir au juste ce qu'est "la cause palestinienne" ? Et qu'on ne me dise pas qu'il s'agit pour eux d'avoir un État... alors quoi ?

Philo a dit…

Une des erreurs c'est de faire croire que ceux qui défendent la cause palestinienne le font pour des raisons idéologiques. Personne ne s'intéresse au financement et à ceux qui sont derrière notamment les organisations pro-palestiniennes comme en Belgique l'Association Belgo-Palestinienne Wallonie-Bruxelles et bien d'autres.

Anne juliette a dit…

Des facilitateurs de la nouvelle judéophobie, il y en a aussi beaucoup en France, au Front de Gauche, à EELV, au PS particulièrement à l'aile gauche, au NPA, à LO et ce depuis des années. Par leur propos anti-israëliens excessifs et haineux, et leur silence devant les actes antijuifs, ils ont construit ce nouvel antisémitisme.



PS : 1 - Le blocus pour empêcher que des jeunes islamistes palestiniens ne viennent se faire exploser dans les bus, les restaurants et les boîtes de nuit israëliens tuant des civils enfants, femmes et hommes, n'est pas illégal. Cela a été reconnu par l'ONU.
Et certains matériaux de construction rentrent évidemment dans la fabrication des bombes.

2 - Les civils de la flottille de 2010 étaient ARMES (de nombreuses photos ont été publiées) et ont agressé les soldats israëliens lors de l'abordage.

3 - Il n'y aucune enquête sérieuse et digne de ce nom qui a été faite pour savoir si le bateau était dans les eaux israëliennes ou dans les eaux internationales.

Par contre, les sanctions demandées de tous côtés sont tombées deux ans plus tard avec l'affaire Merah et aujourd'hui avec l'affaire Nemmouche, où des franco-israëliens, israëliens et belges de confession juive innocents ont été condamnés à mort par toute cette intelligentsia gauchiste.
Mais il en faut certainement plus pour satisfaire l'appétit des anti-israêliens.