dimanche 22 juin 2014

France: le Washington Post, le New York Times, le Guardian se penchent sur la résurgence de l’antisémitisme en France

Ajouté le 23/06/2014: France and Ukraine push global aliyah to new highs

Visiblement ces journaux ne sont pas penchés sur la politique pro-arabe et anti-israélienne des différents gouvernements français,  des ONG, des églises dans la diabolisations d'Israël, la passivité des dirigeants et des intellectuels juifs pourtant très médiatisés etc.  Le rôle des médias est évoqué "attaques permanentes dans les médias français sur la politique israélienne envers les palestiniens".  Alors même qu'il y a de nombreux journalistes et de patrons de presse juifs en France...  Sans parler des médias juifs.

Slate: Dieudonné, Jean-Marie Le Pen, Mehdi Nemmouche, Mohammed Merah, Youssouf Fofana et le gang des barbares. Qu’ont-ils en commun s’interroge la presse anglo-saxonne? Les journaux américains et anglais multiplient les articles depuis plusieurs jours sur le «nouvel antisémitisme» qui grandit en France, pour reprendre l’expression du Washington Post.
Le New York Times met lui en avant l’augmentation rapide du nombre d’émigrants juifs qui quittent la France pour Israël. Le quotidien cite Taieb Nizard, une femme de 32 ans, mère de deux enfants qui s'explique: «j’aime la France et c’est mon pays, mais je suis dégoûtée. En Israël il y a une armée qui va nous protéger. Ici, je ne vois pas d’avenir pour mes enfants».
«L’anxiété française illustre l’anxiété générale des juifs d’Europe qui craignent pour leur sécurité et leur avenir», explique au quotidien de New York Serge Cwajgenbaum, un Français qui est le Secrétaire général du Congrès juif européen à Bruxelles. «Si cette situation continue, il y aura une accélération des départs d’Europe», ajoute-t-il.
Pour le Washington Post, le succès des spectacles antisémites de Dieudonné qui en a fait sa marque de fabrique, son principal message au fil des années et pour finir un mouvement politique est le symptôme d’un problème bien plus large de la société française. Le «nouvel antisémitisme» est le résultat de la convergence de quatre facteurs principaux. A savoir, la recherche classique d’un bouc-émissaire en période de crise économique, la force grandissante de l’extrême-droite nationaliste, la détérioration des relations entre les noirs et les juifs et les tensions grandissantes avec la population musulmane en expansion rapide en Europe. Mais en Europe occidentale «aucune nation n’a vu le climat se détériorer pour les juifs comme la France».
L’antisémitisme et les actes antisémites n’avaient pas disparu en Europe depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Il y a notamment eu deux vagues dans les années 1980 et au début des années 2000 liées au conflit israélo-palestinien. Mais il ne s’agissait pas de mouvements touchant une part non négligeable de la population et qui s’accompagnaient d’une véritable libération de la parole antisémite et fait nouveau, pas seulement de la parole.
Ainsi, c’est un Français, Mehdi Nemmouche, qui est le principal suspect de la tuerie en mai au musée juif de Bruxelles. Il s’agit de l’acte antisémite le plus violent depuis qu’en 2012, Mohammed Merah, un autre Français, a abattu trois enfants dans une école juive à Toulouse. La France qui abrite la plus importante communauté juive d'Europe a vu les actes antisémites augmenter de 40% au cours des trois premiers mois de l’année pour atteindre le nombre de 140. Il y a trois semaines, deux jeunes juifs qui sortaient d’une synagogue à Créteil ont été roués de coups. Un fait divers presque ordinaire.
Pour finir, une récente étude menée dans le monde pour l’organisation juive américaine Anti-Defamation League suggère que la France a aujourd’hui le plus important pourcentage de population ayant des préjugés antisémites en Europe occidentale: 37% contre 8% en Grande-Bretagne, 20% en Italie et 27% en Allemagne. «Pour les dirigeants juifs, cela est lié à la radicalisation de la jeune population musulmane française et aux attaques permanentes dans les médias français sur la politique israélienne envers les palestiniens», écrit le Washington Post.
Mais le quotidien reconnaît aussi que la situation est plus complexe que cela. L’antisémitisme est devenu socialement plus acceptable et dans des registres différents Dieudonné et Jean-Marie Le Pen illustrent et ont permis cela. Ils incarnent la libération de la parole anti-juive avec leurs allusions répétées aux chambres à gaz et à la shoah et pour Dieudonné aux vieilles théories d'extrême droite et d'extrême gauche sur la domination juive du monde.  Suite @ Slate.

2 commentaires :

Anne juliette a dit…

Il commence bien le nouveau grand rabbin de France.
Monsieur Korsia s'étonne qu'il y ait eu un million de français dans les rues après Carpentras et seulement quelques centaines après Merah et Nemmouche.
Moi, je suis une pure laïque et la seule chose que j'aime dans la religion juive, c'est que la transmission soit matrilinéaire contrairement à toutes les autres religions : j'aime l'idée que je suis juive, que mon unique fille est juive et que ma petite-fille, si un jour j'en ai une, sera juive (et non-européenne). Je ferme la parenthèse.

A l'époque de Carpentras, il y a près de 25 ans, la profanation avait été attribuée de facto à l'extrême-droite (ce qui s'est avéré faux des années après), et toute la gauche était à l'époque derrière la communauté juive, ce qui n'est plus le cas depuis Ilan Halimi parce que l'antisémitisme violent est le fait depuis une petite dizaine d'années, de français musulmans, électorat naturel de la gauche.
Ce rabbin ne pense quand même pas que la gauche va défiler contre les gens de son électorat, même s'ils hébergent en leur sein des extrémistes, voir des criminels.

Depuis près d'un demi-siècle, c'est la gauche qui s'est accaparée l'antiracisme dont l'antisémitisme faisait partie. La droite, étant considérée depuis toujours comme raciste, n'appelait et n'appelle presque jamais à descendre dans les rues contre des actes racistes et antisémites : ce n'est pas dans la culture de droite.
Donc, Monsieur, le million de français qui défilaient dans la rue en 1990 étaient des français qui votaient à l'extrême gauche et à gauche, pro-arabe et pro-palestinien. Franchement, croyez-vous que la gauche, aujourd'hui, veuille blesser les afro et arabo-musulmans et manifester dans les rues contre l'antisémitisme musulman. NON, la gauche ne le veut pas. Un exemple parlant : Madame Taubira, bien qu'elle essaie maladroitement de s'en défendre, a dit qu'elle ne voulait pas parler de l'esclavage des arabo-musulmans pour ne pas blesser les jeunes arabes. Elle résume dans une seule phrase la pensée de la gauche antiraciste dans laquelle l'antisémitisme n'a plus sa place depuis le gang des barbares et même un peu avant.

Nina a dit…

Excellent commentaire Madame, à tout point de vue.