mercredi 4 juin 2014

Les Juifs européens tolèrent l'antisémitisme, selon Moshe Kantor

"This so-called comedian continued his anti-Semitic performances for a decade, and the Jewish community and the French government were tolerating it."

"Jews are not happy in Europe; they are frightened by the situation. The numbers are terrible. The majority of Jews are insecure and prefer not to show their identity on the streets of Europe. This is very worrying."

Manif pro-Hamas à Bruxelles
Dans une interview accordée au Jerusalem Post, Moshe Kantor, président du Congrès juif européen, déclare, ce que tout le monde sait, que l'antisémitisme fait partie de la vie normale en Europe et que les Juifs européens le tolèrent par peur d'être stigmatisés. Ce manque de réaction est contreproductif et ne fait qu'aggraver l'antisémitisme. Moshe Kantor évoque le cas du comédien français Dieudonné.  Pendant dix ans, Dieudonné qui donné des spectacles antisémites, fait des déclarations politiques, créé un parti antisioniste etc. La communauté juive et le gouvernement français ont toléré tout ça. Grâce à Manuel Valls les choses ont changé.  Il est vrai que le monde commençait à se poser des questions sur la passivité de la communauté juive (supposée être organisée en un puissant lobby) et la tolérance à l'antisémitisme en France.

Interview accordée au Jerusalem Post. 'Public' anti-Semitism is part of normal life in Europe. Extraits:

There are several dimensions of anti-Semitism, in Europe and everywhere else. But Europe, for many thousands of years, has been the main stage on which the tragedy has played out.

First of all, there is the so-called obvious and evident anti-Semitism which is being monitored by the Kantor Center at Tel Aviv University. It’s something very real, severe and serious. And I can tell you, the situation is not so nice, although it’s a little better than 2012.

The other kind is so-called democratic or public anti-Semitism, which is growing dramatically in Europe, and has become a part of normal life there.

Usually, the Jewish Diaspora, especially in Europe, tolerates it. Practical persons, when some leader, politician or some banker says something almost anti-Semitic, choose not to react because they don’t want to overreact and make something worse than it is in reality. I think it’s an illusion, because this phenomenon is growing, and the fertilizer is our tolerance of it. We tolerate and tolerate, and the phenomenon is becoming bigger and bigger.

Especially because of this, after serious doubts we decided collectively as the European Jewish Congress to come out strongly against the Anelka case. Usually, people don’t want to touch public figures or stars, as they don’t want to draw attention to themselves. We say no, here this cannot be the case. The quenelle is a covert Nazi gesture. So we decided to make it an issue.


How so?

I should say that we almost lost the case with [French comedian] Dieudonne [M’bala M’bala]. The French community completely lost the struggle against Dieudonne for 10 years. This so-called comedian continued his anti-Semitic performances for a decade, and the Jewish community and the French government were tolerating it. At least until this very promising guy, Prime Minister Manuel Valls, came to power. He really demonstrated his opposition, and we decided to support him.

We started a campaign in newspapers everywhere against Anelka, as a supporter of Dieudonne. After this global campaign against Anelka, the French government was encouraged to take strong action against Dieudonne.

This is exactly what we wanted. I really applaud Prime Minister Valls and President Francois Hollande, because they went to the Supreme Court and completely prohibited his performances.

And I was very satisfied with the decision by British Home Secretary Theresa May to declare him persona non grata in Great Britain.

How concerned are you about the rise of far-right parties in Europe?

Jews are not happy in Europe; they are frightened by the situation. The numbers are terrible. The majority of Jews are insecure and prefer not to show their identity on the streets of Europe. This is very worrying.

What we have in Europe today is a crisis of historical memory. That’s why there are ultra-right parties flourishing in Europe. The European Parliament election results could spell the end of the European Union. This is because in the European Parliament, the bloc that can be formed by the ultra-right, the ultra-left and Euro-skeptics could reach 20 percent, which would allow them to block all budgetary and financial decisions.

And they will demand representative functions in the European Commission.

This sounds like a scary scenario.

It sounds like a repeat of the scenario...in Nazi Germany about 90 years ago, and that is a very scary thing. That’s why I worry about the appearance of neo-Nazi parties in Europe today. It’s not only Jobbik and the National Front in France; it’s not only Golden Dawn in Greece. It is something much more.

First of all, the biggest challenge facing Europe is the proliferation of nuclear weapons out of the legal field. Number two is uncontrolled migration, which in turn causes another phenomenon, namely aggressive, closed ethnic communities, mostly Islamic but not only.

The fourth thing is the spread of terrorism, like Hezbollah, which has affiliated organizations practically in almost all countries in the world.

And the new challenge is the appearance of neo-Nazism. The principle difference is that neo-Nazis don’t have a special ideology. Instead, they want leadership in their own countries and to be aggressive.

The borders between these other challenges become more and more porous.

If all these challenges come together, it would be a catastrophe, an extremely dangerous one. That’s why we have to be especially careful with the rise of neo-Nazism.

That’s why we explain to all Europe’s leaders: Be careful. This is not just an anti-Jewish phenomenon, it’s an anti-national phenomenon. That’s why we have focused so much on this issue, and have held conferences on it, the last one being in St. Petersburg, attended by representatives of 20 countries.
Manifestation pro-Hamas à Bruxelles

4 commentaires :

Anne juliette a dit…

Les juifs européens tolèrent l'antisémitisme comme malheureusement, ils l'ont toléré dans les années 1930 : cela a été d'abord l'interdiction pour eux d'exercer certaines professions, puis la déchéance de la nationalité uniquement par le fait d'être juif, ensuite le port de l'étoile jaune. Quand nos aïeux ont été parqués comme des animaux dans des ghettos (le plus connu est celui de Varsovie), ils n'ont osé rien dire. Le pouvaient-ils? Il était déjà trop tard.
Tous ceux qui avaient pressenti la catastrophe sont partis en Grande- Bretagne, aux Etats-Unis ou au Canada : ils ont eu la vie sauve.

Aujourd'hui, une autre forme de fascisme programme la destruction de tous les juifs : l'hystérie, la haine anti-israêliennes ont été le fer de lance de la montée de l'islamo-fascisme. J'espère que ceux qui les ont propagés en paieront un jour les conséquences mais cela relève plus du rêve. Mais les juifs ont une patrie depuis 1948 : ils doivent réaliser qu'il faut partir pendant qu'il est encore temps. Après, il sera trop tard.

J'ai lu sur le Net que les dirigeants européens allaient essayer de s'en prendre au financement du terrorisme djihadiste. QUELLE HYPOCRISIE. Ils savent déjà que tous les millions d'euros qu'ils donnent à la Palestine financent le terrorisme et pourtant, ils reconnaissent un gouvernement palestinien de coalition avec le Hamas, un mouvement terroriste . Ils savent très bien que le Qatar, l'Arabie Saoudite, les EAU financent avec l'argent du pétrole et du gaz le terrorisme et pourtant ils reçoivent leurs dirigeants en faisant des courbettes. On pourrait continuer ainsi la liste et tant que ce fascisme aura les soutiens et l'argent des pays arabo-musulmans et occidentaux, combattre cette horreur sera comme si on voulait vider la mer avec une petite cuillère.
Alors, le seul choix possible pour les juifs d'Europe est l'exil... encore une fois mais nous sommes de grands voyageurs : à cause des millénaires de persécution, cela s'est inscrit dans nos gènes.




PS : Je ne plaisante pas à propos des gènes. Une expérience cruelle a été réalisée sur des chiens il y a quelques années : on coupait un morceau de la queue des chiots peu après leur naissance, et au bout de quelques générations, on a constaté que les chiots naissaient sans ce morceau de queue. Dans leurs gènes, cette absence avait été inscrite.

Anonyme a dit…

"Des Haman s'en vont. D'autres Haman viendront, mais le peuple juif demeure".
Sauf erreur de ma part je crois l'avoir lu dans un livre écrit par D. Sibony citant son père

J'ai trouvé cette conception du temps pour laquelle des évènements se reproduisent , seuls changent les acteurs , chez d'autres auteurs juifs sans en avoir une explication.

Franco



Anonyme a dit…

@Anne Juliette
http://www.dailymotion.com/video/xndxzw_daniel-sibony-invite-de-musique-matin-du-02-01-2012_music

Franco

Anne juliette a dit…

Franco,
J'ai regardé sur Musique matin l'entretien de Daniel Sibony : cet entretien est riche d'enseignements sur l'exil, l'identité, l'universalité et la transmission. Les juifs, malgré tous leurs exils, ont su préserver leur identité qui précise, Monsieur Sibony, les dépasse eux-mêmes.

Je ne sais pas si vous avez regardé le film documentaire "Le peuple migrateur" qui parle des différentes espèces d'oiseaux migrateurs à travers le monde : ce film décrit la précarité de leur vie et en même temps sa beauté époustouflante.
S'il y a une chose qu'il faut retenir de ces espèces, c'est qu'ils partent quand les jours deviennent froids et sombres vers des terres plus chaudes et plus accueillantes pour revenir vers leurs terres aux beaux jours. Comme nous : dans l'espèce humaine, le peuple juif est un peuple migrateur. Est-ce pour autant qu'il n'est pas fidèle à sa terre et à ses origines ? Il l'est certainement plus qu'un autre car il connait depuis toujours les craintes du départ mais aussi les joies du retour quand les temps sont propices et meilleurs.
Je vous conseille amicalement, si je puis me le permettre, de lire l'histoire qui se passe en Croatie de deux cigognes, Cliquetis et Petite.

Je me dis que les juifs ont été déportés à Babylone vers l'an 600 avant JC mais qu'ils sont revenus ensuite sur la terre d'Israël quand la situation s'est améliorée pour eux comme il est revenu sur sa terre en 1948. Notre peuple est revenu après chaque exil : il y a des raisons d'espérer. Voyons loin et pas seulement en l'espace d'une vie.



PS : Monsieur Sibony parle aussi de la musique classique. Il m'est arrivé en écoutant certains concertos d'avoir la sensation de toucher l'au-delà.