vendredi 9 avril 2010

Au 13è siècle les Musulmans étaient prêts à céder Jérusalem

"Je présume que les "Palestiniens" du 13ème siècle n'ont pas protesté lorsque la ville qui est supposée être leur capitale éternelle fit l'objet de marchandages, comme ils n'ont pas protesté lorsque Jérusalem était sous contrôle ottoman, britannique et jordanien."


Ci-dessous un passage intéressant d'un ouvrage écrit par H. Eugene Bovis intitulé The Jerusalem Question, 1917-1968, publié par la Hoover Institution in 1971. Bovis a passé de nombreuses années dans la région en tant qu'employé du Foreign Service.

- En 1219, le Sultan al-Kamil, qui était le neveu de Saladin, a proposé d'échanger Jérusalem contre Damiette qui avait été prise lors de la cinquième croisade.  Selon les termes d'un traité qu'al-Kamil négocia en 1229 avec Frédéric II, Nazareth, Bethlehem et Jérusalem seraient cédés en échange de l'aide de Frédéric contre les ennemis d'al-Kamil. 
- En 1947 la Ligue Arabe voulait une Jérusalem arabe dans une Palestine arabe.  Suite à la partition de Jérusalem entre la Jordanie et Israël, la Ligue Arabe changea d'avis et demanda son internationalisation.

Commentaire d'Elder:
Je présume que les "Palestiniens" du 13ème siècle n'ont pas protesté lorsque la ville qui est supposée être leur capitale éternelle fit l'objet de marchandages, comme ils n'ont pas protesté lorsque Jérusalem était sous contrôle ottoman, britannique et jordanien.  On dirait que leur "amour" pour la ville ait des origines plus récentes.

2 commentaires :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

* Comment le sionisme musulman fut inventé ?!

Se référant à son accord avec Frédéric, al-Kamil écrivit, dans une description de Jérusalem très révélatrice, "Je n'ai confié aux Francs que des églises et des maisons en ruine". En d'autres termes, la cité reconquise héroïquement par Saladin en 1187 fut bazardée volontairement par son petit-fils à peine quarante-deux ans plus tard.

Comme il fallait s'y attendre, les Musulmans furent pris d'intenses émotions en apprenant que Jérusalem se trouvait à nouveau en mains chrétiennes. Un historien égyptien écrivit plus tard que la perte de la cité "fut un grand malheur pour les Musulmans, de nombreux reproches furent adressés à al-Kamil, et il fut honni dans toutes les régions". En 1239, un autre souverain des Ayyubides, an-Nasir Da'ud, parvint à expulser les Francs hors de la cité.

Mais ce ne fut que pour la céder aussitôt aux Croisés, en échange de leur soutien contre l'un de ses parents. Cette fois, les Chrétiens furent moins respectueux des sanctuaires islamiques et transformèrent les mosquées du Mont du Temple en églises.

Jérusalem n'est pas le lieu vers lequel ils se dirigent pour prier, son nom n'est pas mentionné une seule fois dans leurs prières, et elle n'est liée à aucun événement de la vie de Mahomet. La cité n'a jamais été la capitale d'un État souverain musulman, et elle n'en a jamais constitué un centre culturel ou universitaire. Fort peu d'initiatives politiques islamiques notables y trouvèrent leur origine.

La comparaison suivante est très révélatrice à cet égard: Jérusalem apparaît 669 fois et Sion (qui signifie habituellement Jérusalem, et parfois la terre d'Israël) 154 fois dans la Bible juive, soit 823 fois au total. La Bible chrétienne mentionne Jérusalem 154 fois et Sion 7 fois. En revanche, comme le relève le chroniqueur Moshe Kohn, Jérusalem et Sion apparaissent aussi fréquemment dans le Coran que dans la Bhagavad Gita hindoue, le Tao te King taoïste, le Dhammapada bouddhiste et le Zend Avesta de Zarathoustra – c'est-à-dire tout simplement pas.

Cette ville étant aussi clairement de peu d'importance religieuse pour eux, pourquoi les Musulmans lui accordent-ils tant d'attention, au point qu'un sionisme musulman semble sur le point de faire surface dans le monde musulman? Pourquoi les manifestants palestiniens arpentent-ils les rues en criant "Nous verserons notre sang pour toi, Jérusalem" et pourquoi leurs condisciples jordaniens s'exclament-ils "Nous sacrifions notre sang et notre âme pour Al-Aqsa"? Pourquoi le roi d'Arabie Saoudite exhorte-t-il les Musulmans à protéger "la ville sainte appartenant à tous les Musulmans de par le monde"?

Pourquoi deux sondages réalisés auprès de Musulmans américains révèlent-ils que Jérusalem constitue la question de politique étrangère la plus cruciale à leurs yeux?

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Les raisons en sont politiques. Un survol historique montre que l'impact de la cité et des émotions qu'elle suscite auprès des Musulmans croît régulièrement lorsqu'elle revêt une grande importance politique. Inversement, lorsque l'utilité de Jérusalem s'amoindrit, son statut et les passions qu'elle incarne pâlissent à l'unisson. Ce phénomène apparut pour la première fois du vivant du prophète Mahomet, au début du 7° siècle, et il se répéta à cinq reprises par la suite: à la fin du 12° siècle, pendant les Croisades du 12°et du 13° siècles, sous le règne britannique (1917–1948) et depuis qu'Israël prit le contrôle de la ville en 1967. Cette régularité, qui s'impose sur une période aussi longue, fournit une perspective déterminante pour juger de la confrontation actuelle.

La politique, et non la sensibilité religieuse, alimente l'attachement musulman pour Jérusalem depuis près de quatorze siècles. Ce que l'historien Bernard Wasserstein écrivit à propos du renforcement du lien émotionnel des Musulmans avec Jérusalem pendant les Croisades s'applique en fait tout au long des siècles: "Souvent, dans l'histoire de Jérusalem, la ferveur religieuse était motivée en grande partie par les nécessités politiques." Sur cette base, trois déductions s'imposent.

Premièrement, Jérusalem ne sera jamais davantage qu'une ville secondaire pour les Musulmans.

Deuxièmement, l'intérêt des Musulmans réside moins dans le contrôle de Jérusalem que dans le déni du droit de tout autre à y exercer un contrôle.

Troisièmement, le lien des Musulmans avec la cité est plus faible que celui des Juifs, car il dérive beaucoup plus de considérations temporaires et ordinaires que des préceptes immuables de la foi.