Ex-ministre belge déplore la soumission d'Obama au diktat israélien
Guy Spitaels: grande conscience, grand homme politique, professeur émérite de l’ULB, grande figure du socialisme européen et bien entendu grand pourfendeur des Etats-Unis et d'Israël, est interrogé par Le Soir au sujet de son dernier livre. Comme d'habitude l'homme ne peut pas s'empêcher de donner des leçons et de taper sur Israël.
«Obama, c’est discours prophétique et realpolitik» (extraits) :
"Le problème avec Obama est ce discours type Khomeiny, incantatoire, suivi d’une realpolitik très classique. Voir, comme je l’ai dit pour Israël, pire que celle des républicains puisqu’elle ne pose aucune exigence.
Vous écrivez que Barack Obama a été «berné» par Netanyahou. Est-ce sur le dossier israélo-palestinien qu’il déçoit le plus ?
Peut-être. D’ici quelques mois, il faudra voir comment la diplomatie américaine se sera comportée par rapport au discours du Caire."
Le monde selon Spitaels avec ou sans la Belgique (extraits) :
"Depuis, et c’est l’âme de ce nouveau livre, l’Obama des grands discours d’espoir s’est colleté à la realpolitik. «Il en a usé davantage que ses prédécesseurs, même républicains», estime Guy Spitaels. L’Afghanistan est «son Vietnam» ; l’Europe lui inspire surtout «désintérêt et manque de passion» en regard de l’attention portée à l’Asie ; le Premier israélien Binjamin Netanyahou l’a «berné», etc. De cet état des lieux sans concession, le professeur émérite de l’ULB a tiré des leçons. Mais aussi relevé ce paradoxe : les discours d’Obama qui ont apporté un bol d’air à la planète, tels ceux du Caire et de Prague, ne sont pas de vagues promesses électorales jetées au vent de la campagne présidentielle. Au contraire, la volonté de changement qui fit passer Obama pour un nouveau messie fut exprimée alors qu’il était déjà président, en pleine possession du pouvoir."
Contraste : En avril 2010, Spitaels se rend en Tunisie et rencontre Mohamed Ghariani, secrétaire général de l’ex-parti au pouvoir et, en réalité, son numéro trois. Dans une interview à un journal local il ne formule pas la moindre critique du régime actuellement vilipendé de M. Ben Ali et n'évoque pas non plus la situation abominable des droits de l'homme. Spitaels n'est cependant pas avare de critiques contre Israël et mentionne avec plaisir sa rencontre avec le Palestinien Farouk Kadoumi :"J’ai trouvé un combattant qui est peut être trop optimiste [!] sur l’issue du conflit du Proche-Orient." A propos de ce dernier voir:
- P.L.O. Aide in a Charge Against Mrs. Klinghoffer (1985)
- Farouq Qaddoumi: "President Abbas Killed Yassir Arafat"(2009)
- La biographie de Farouk Kadoumi sur Wikipédia reprend cette citation: "At this stage there will be two states. Many years from now there will be only one." (A présent il y a deux Etats. Mais dans le futur lointain il n'y en aura qu'un).
- Pour l'ex-ministre belge Guy Spitaels: "Israël se croit tout permis"
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