lundi 17 mai 2010

Les Arabes et le Holocauste: la vérité, réponse à Gilbert Achcar

"The myth that Arabs were innocent bystanders while foreigners committed atrocities against other foreigners in far away Europe has gained so much traction, that it is virtually politically-incorrect to see Arabs as other than victims of Israeli oppression or western colonialism. Yet the Holocaust was, in the words of author Robert Satloff, as much an Arab story as a European. Scholars like Matthias Kuntzel and Jeffrey Herf continue to uncover evidence of Arab sympathy and collaboration with Nazism. The key role played by the Palestinian leader, Haj Amin al-Husseini, in fomenting anti-Jewish incitement and violence, not just in Palestine but across the Arab world, is a constant source of embarrassment to apologists like Gilbert Achkar. In an article for Le Monde diplomatique he calls the Mufti an ‘Israeli propaganda puppet’, long ‘discredited’ among the Arabs. [...] Had the Allies not liberated Tunisia and Libya from the Italian fascists – and Algeria and Morocco from the Vichy regime in 1943 – the Jews of the Arab world would have undoubtedly joined their European brethren in the death camps."

Source: Arabs and the Holocaust: the truth, par Bataween @ CIF watch

In his CiF post Lebanese SOAS professor Gilbert Achcar argued last week that Holocaust-denial in the Arab world is much less common than it is believed to be in the West. Where it does exist, Achcar writes, Holocaust denial is the ‘anti-Zionism of fools’: Arabs deny the Holocaust in order to lash out at Israel’s ‘oppression’ of the Palestinians.

Achcar’s thesis is at once contradicted by a poll taken among Arab-Israelis. It finds that 40 percent believe that the extermination of the Jews by the Nazis never happened, almost twice the percentage in 2006. If 40 percent of Arabs living in the Jewish state – where the Holocaust is daily discussed and deeply embedded in the national psyche – manage to deny it, how much more rampant must denial be in the Arab and Muslim world, where information is censored, controlled and distorted. In Iran, President Ahmadinejad has institutionalised Holocaust denial.

Gilbert Achcar’s shoddy analysis takes no account of those Arabs and Muslims who, on the contrary, wish that Hitler had been able to finish the job, the ‘minimisers’, such as Mahmoud Abbas (who claimed in his doctoral thesis that numbers of Jews killed in the Holocaust were much lower); and those who so universalise the Holocaust that it ceases to be a Jewish tragedy.


Achcar then argues that the media should praise rather than ignore Arab acknowledgements of the Holocaust. What are these acknowledgements? Yasser Arafat visiting Anne Frank’s house in 1998. Palestinians in the West bank village of Bil’in dressing up in striped pyjamas, reminiscent of concentration camp inmates, during the Gaza war. Palestinian villagers in Ni’lin holding exhibitions of Yad Vashem photos.

Rather than attempts ‘to empathise and further understand their occupier’, as Achcar puts it, these examples are PR gimmicks – cynical, dishonest and crude attempts to score propaganda points by exploiting one of the most painful catastrophes in Jewish history. The comparison is calculated to offend where it hurts most. The message is ‘the Palestinians are the new Jews'; by implication, ‘the Israelis are the new Nazis’.

The comments thread to Achcar’s piece corroborates two myths: Zionism not only exploits, and exaggerates, the Holocaust in order to attract sympathy for Israel – but that Arabs paid the price of Israel’s establishment as a direct consequence of the Nazi Holocaust. The second myth appears to be believed by President Obama, no less, who in his Cairo speech in June 2009 ‘balanced’ Arab acknowledgement of Jewish suffering in the Holocaust with Jewish recognition of Palestinian suffering. In fact, 14 centuries of Arab and Muslim subjugation and antisemitism validate the creation of Israel as a haven of last resort as much as any European persecution. If any equivalence should be drawn, it should be between the Palestinian refugees from the 1948 war, and Jewish refugees driven from Arab countries.

The myth that Arabs were innocent bystanders while foreigners committed atrocities against other foreigners in far away Europe has gained so much traction, that it is virtually politically-incorrect to see Arabs as other than victims of Israeli oppression or western colonialism. Yet the Holocaust was, in the words of author Robert Satloff, as much an Arab story as a European. Scholars like Matthias Kuntzel and Jeffrey Herf continue to uncover evidence of Arab sympathy and collaboration with Nazism. The key role played by the Palestinian leader, Haj Amin al-Husseini, in fomenting anti-Jewish incitement and violence, not just in Palestine but across the Arab world, is a constant source of embarrassment to apologists like Gilbert Achkar. In an article for Le Monde diplomatique he calls the Mufti an ‘Israeli propaganda puppet’, long ‘discredited’ among the Arabs.

The Nazis incorporated the Jews of the French Maghreb in their extermination plans at the Wannsee conference. Tunisia was occupied by the Nazis for six months in 1942. Scores of Jews were murdered, hundreds rounded up and sent to labour camps. Some 600 died from starvation and typhus in the notorious Giado camp in Libya. Thousands of European Jews who had enlisted in the defeated French army or foreign legion died from torture and neglect in forced labour camps in Morocco.
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Gilbert Achcar et l'inversion de la Shoah contre les Juifs et les Israéliens, par Petra Marquardt-Bigman

4 commentaires :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Il convient de rappeler que l’antijudaïsme et l’antisémitisme ont entretenu une littérature des plus importantes et que quelque part la Shoah avait été préparée ou en tout cas envisagée de très longue date et qu’elle correspondait à un fort vieux fantasme qui avait été alimenté au début du siècle dernier par les Protocoles des Sages de Sion.
Certes, les Juifs - du moins ceux du mouvement sioniste de Theodor Herzl - aussi avaient demandé qu’on les installât dans une autre région de l’empire ottoman, à savoir la Palestine mais pendant la première guerre mondiale, ils restaient encore fort minoritaires. Et en tout état de cause, la Shoah n’est pas liée à ce projet qui ne mettait aucunement en cause les intérêts de l’Allemagne. Bien au contraire, l’Allemagne aurait bien aimé pouvoir envoyer ses Juifs en Palestine, hors d’Europe, ce que l’Angleterre n’accepta pas; les Allemands pensèrent un temps demander à la France de mettre l’île de Madagascar au service d’un tel projet d’émigration massive des Juifs d’Europe.

En vérité, la caractéristique principale de la Shoah est d’être supranationale : il ne s’agissait pas d’éliminer les Juifs d’un pays donné, plus ou moins homogène, mais de procéder ainsi simultanément dans un ensemble de pays culturellement, historiquement, linguistiquement bien différents. On peut dire que Hitler favorise à sa manière la concentration des Juifs dans une logique de destruction alors que Herzl voulait les rassembler pour les sauvegarder.

La Shoah ne correspond donc à aucun enjeu territorial. Elle ne vise pas à acquérir de nouvelles terres ou à empêcher la perte de terres anciennes, par l’élimination de populations locales. Les enjeux ne se situent pas dans un rapport d’Etat à Etat, comme dans une guerre traditionnelle. La Shoah vise à l’élimination et d’abord à la mise hors circuit, du fait de toute une série d”interdictions (cf. les lois de Nuremberg) d’une certaine partie de la population en divers Etats. Un peu comme si l’on interdisait dans un pays aux femmes d’exercer certaines activités. La Shoah commence déjà avec l’élimination morale des Juifs avant même leur élimination physique, tant il est vrai que les Juifs, à partir du moment où on ne les laisse pas jouer leur rôle au sein de la société qui est (aussi) la leur, se trouvent privés d'occuper les fonctions qui leur reviennent.

La Shoah, en ce sens, ne se définit pas en termes de génocide. L’exil des Juifs ou leur maintien sur place mais dans des conditions déplorables, appartiennent tout à fait au champ de la Shoah. Réduire la Shoah à l’extermination physique des Juifs, c’est commettre un contresens, c’est en fait ne rien comprendre au fait juif ou du moins à sa perception par certains antisémites. La Shoah, c’est le refus de laisser les Juifs s’exprimer, apporter aux sociétés dont ils sont un élément constitutif les éléments qui justifient leur présence en leur sein, bref c’est les empêcher de faire ce qu’ils ont à faire.

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Si la Shoah a un enseignement, c’est de souligner la spécificité juive. Si les Juifs ne constituaient pas une population radicalement différente des autres populations, pourquoi y aurait-il eu Shoah ? La Shoah est l’expression à la fois d’une reconnaissance et d’un refus de cette différence; elle appartient à l’ensemble des tentatives pour régler la question juive, une fois pour toutes, pour trouver la solution finale : soit supprimer les Juifs, soit supprimer les privilèges des Juifs en mettant en place un processus de conversion. Si l’on peut devenir juif, notamment en étant chrétien, les Juifs ne sont plus ce qu’ils sont. Mais si les Juifs se maintiennent, en dépit de l’essor du Christianisme et de l' Islam qui prétendent disposer de son héritage, alors ne reste plus que la solution de la Shoah. C’est d’ailleurs pourquoi Hitler ne demandait pas aux Juifs de se convertir - ce qui est également une solution - à la différence de ce qui se produisit par exemple en Espagne à la fin du XVe siècle - c’est parce que le processus de conversion avait fait long feu, avait montré que ce n’était pas la bonne formule. Qu’est-ce donc que le monde post-Shoah si ce n’est un temps d’acceptation du fait juif en tant que radicalement autre ? Or, précisément, la tentation est grande, pour certaines populations, de nier la Shoah pour en refuser l’enseignement concernant les Juifs. Mais à force de nier que les Juifs soient différents ou à force d’inventer des systèmes pour fabriquer des Juifs avec des non-Juifs ou des non-Juifs avec des Juifs, sans parler des moyens engagés pour carrément les éliminer de la surface de la planète, tant en Europe qu’au Moyen-Orient, à force de revendiquer une filiation mythique par rapport à eux, tout en affirmant que les Juifs ne sont qu’un peuple parmi d’autres, à force de leur conférer un pouvoir tentaculaire tout en croyant pouvoir liquider le problème vite fait, il semble bien que l’on ne fait jamais que confirmer l’existence d’un clivage fondamental inhérent à la structure même de l’Humanité, à l’instar de la sexuation, un très ancien clivage dont on ne peut faire l’économie. Il est d’ailleurs remarquable que la Shoah soit intervenue à l’initiative d’une Allemagne qui était bien placée pour apprécier ce que les Juifs pouvaient (encore) apporter au monde. La Shoah, de par son caractère supranational, à l’échelle de l’Europe, aura finalement surtout montré à quel point les Juifs s’inscrivaient dans sa diversité culturelle et donc à quel point, les Juifs ne se réduisaient pas à une culture parmi d’autres mais étaient partie prenante de toute culture, ce qui se manifeste par les extrêmes différences entre les Juifs de par le monde. Même l’existence de l’Etat d’Israël et avant lui du Foyer Juif en Palestine - existence qui n’a pas su ou pu empêcher ou enrayer la Shoah - n’est point parvenue à résorber la question juive. La Shoah nous aura appris et rappelé que l’on ne devient pas Juif mais que l’on naît Juif, qu’être Juif se joue dès la naissance et que l’on est Juif même si l’on n’est pas conscient de l’être, que le clivage entre nature et culture (nurture, selon la formule anglo-saxonne, c’est-à-dire ce dont on se nourrit) doit être repensé : la culture n’est pas seulement ce qui s’apprend dans l’enfance, elle est aussi dans nos gènes. Si l’Humanité devait dépendre uniquement de l’ordre du monde tel qu’il est ou n’est pas, à un moment donné, elle aurait déjà disparu dans le chaos; heureusement pour elle, elle est aussi largement tributaire de programmations très anciennement transmises et qui ne relèvent pas d’un conditionnement au niveau de l'ontogenèse mais bien de la phylogenèse : le temps de l’Humanité n’est pas celui de telle ou telle génération, c’est un temps de bien plus longue durée et le progrés ne réside pas uniquement dans le progrés ininterrompu de la Science mais aussi dans l’exploration permanente de la Conscience.

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Comprendre la Shoah, c’est saisir ce qu’elle n’a pas de gratuit. On pourrait croire que la Shoah souligne la précarité juive alors qu’au contraire, elle illustre que la judéité n’est pas un choix volontaire mais une prise de conscience de ce qui est là, en soi. Le juif ne peut échapper à sa judéité, car elle ne dépend pas de lui et ne devient pas Juif qui veut. Seul l’antisémite peut l’en priver en l’exterminant. L’antisémite ne fait pas le juif, contrairement à l’affirmation de Sartre, il peut tout au plus aider le juif à prendre acte, à s’éveiller à sa différence. Peut être est-ce justement un tel constat d’impuissance à devenir juif par le biais du religieux qui aura conduit à vouloir anéantir ce qui n’est pas accessible au non-juif ? N’est-ce pas finalement l’échec de l’espérance religieuse à transformer, miraculeusement, un non-juif en juif qui aura débouché sur la Shoah ? Au fond, le refus des juifs de devenir autre chose que ce qu'ils sont ou d’accepter que l’autre devienne ce qu’il n’est pas, c’est-à-dire juif, relève d’une certaine épistémologie qui divise les sciences de l’Homme : opposition entre l’anthropologique, en affinité avec une politique de droite, qui relativise le milieu par rapport aux constantes d’un ordre millénaire, d’un plan originel, et le sociologique, plus proche d’une politique de gauche, pour qui prime l’influence du milieu sur l’individu et qui trouve son assise dans les changements dus au milieu, faisant ainsi de celui-ci un agent tout puissant capable de (re) modeler l’individu. Il ne s’agit pas pour autant d’affirmer que les Juifs existent de toute éternité, mais qu’ils sont apparus à un certain moment comme ayant à assumer une fonction sociale particulière permettant un progrès de l’Humanité. En ce sens, il y aura eu Création du Juif, sinon du Monde, il y aura eu création du monde juif au sein du Monde et jusque' à nouvel ordre, le Monde n’a pas encore assez changé pour pouvoir se passer des Juifs. C’est peut-être aussi cela que prophétisait la Shoah : la destruction des Juifs annonçait une nouvelle ère pour l’Humanité. Pour la Révolution française, c’était l’intégration des Juifs qui marquait les temps nouveaux mais, au risque de choquer certains, ne s’agissait-il pas, dans les deux cas, de souhaiter leur disparition, sur des modes différents ? Cela dit, en pratique, l’Emancipation des Juifs est infiniment moins grave que ne l’est la Shoah dans la mesure où la judéité se situe dans des couches très profondes de la civilisation humaine : le juif a moins à craindre de perdre son âme que de perdre sa vie et c’est précisément ce qui fait de la Shoah le lieu de la prise de conscience de cette profondeur de la psyché juive.

Anonyme a dit…

Mais qu'est-ce que c'est que ce charabia qui n'en finit pas, quel bavardage ! Assomants ces élus du Diable.