dimanche 16 mai 2010

L'antisémitisme reste un pilier de toute étude sur le judaïsme européen

"La Shoah n'a pas éradiqué la vie juive en Europe", par Haviv Rettig Gur @ Jerusalem Post

Un centre d'étude du judaïsme européen contemporain sera inauguré, lundi, à l'université de Tel-Aviv. Le centre Kantor verra le jour au sein de l'Institut Spehen Roth, qui se consacre à l'antisémitisme et au racisme actuels.

L'initiative est assimilée au lancement d'un "centre de l'antisémitisme" qui permettra l'ouverture d'un nouveau centre de recherches et de discussions autour du judaïsme européen. "Les Juifs européens n'ont pas été suffisamment pris en considération dans les milieux universitaires", explique le secrétaire général du Fonds juif européen, Arieh Zuckerman"Les recherches portent généralement sur le judaïsme européen avant la Shoah", poursuit-t-il. "Comme si la Shoah l'avait complètement effacé. Mais ce n'est pas le cas !"


Le centre abordera également la question des Juifs européens en Israël. "Aujourd'hui nous avons un monde juif très actif à plusieurs niveaux. Nous avons une politique de gauche et de droite. Nous avons des tendances religieuses comme les Chabad et leurs opposants, des communautés libérales et d'autres plus traditionnelles. Nous devons faire face à certains problèmes comme l'assimilation mais nous bénéficions également de certains avantages."

Le centre sera dirigé par le professeur Dina Porat, experte sur l'antisémitisme, dont le rapport annuel sur les incidents antisémites est devenu un indicateur, dans le monde entier, du sentiment anti-juif.

"Le centre sera consacré à beaucoup plus que l'antisémitisme", insiste cependant Zuckerman, qui a contribué à l'établir. Et de citer notamment la démographie positive ou négative des Juifs, et leur culture. "Même si, reconnaît-il, l'antisémitisme reste un pilier de toute étude sur le judaïsme européen".

Plus de 20 ambassadeurs européens assisteront à l'inauguration."

Photo: Les cousins (Erzébeth, Anna et Zoltán) à Budapest vers 1915.

1 commentaire :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

La science juive n’a apparemment rien à voir avec le judaïsme, si ce n’est que le monothéisme pourrait être inclus dans le cadre des sciences sociales en tant qu’expression d’une certaine philosophie de l’ordre du monde, sans parler de la contribution juridique des Dix Commandements. En tout cas, l’essor des sciences sociales constitue, après celle du monothéisme, une nouvelle contribution d’importance du judaïsme européen et singulièrement d’expression ou d’origine germanique à la conscience du monde.

L’ironie du sort veut que les Juifs soient les mieux placés pour fournir des grilles pour comprendre l’antisémitisme, problème de société s’il en est; il leur revient donc de faire évoluer les sciences sociales de façon à permettre, entre autres, une solution satisfaisante de la question juive. Il s’agit là d’un phénomène d’ordre anthropologique des plus complexes et qu’on ne saurait traiter à la légère et qui se formule par cette interrogation : qu’est-ce qu’un Juif ? Son identité se réduit-elle à une affaire de religion, de transmission culturelle ou bien faut-il envisager des explications plus délicates qui touchent à la structure même des sociétés humaines ? Il y a un mystère juif, au niveau non seulement théologique mais scientifique, qui empêche de traiter les Juifs comme n’importe qui. Il serait regrettable que l’Europe qui a déjà perdu une partie de ses Juifs du fait de la Shoah, en perde une autre partie en raison d’une certaine incompréhension des enjeux.

Soit Israël entrera définitivement dans la sphère européenne, avec ou sans la bénédiction des Etats Unis - et cela peut aussi impliquer l’ex URSS dont les ressortissants juifs ou non vivant en Israël constituent une part importante de la population et le monde arabe sera contenu à distance du littoral méditerranéen par le maintien d’un Etat d’Israël dont on peut par ailleurs souhaiter qu’il s’étende jusqu’au Jourdain, en raison des lieux bibliques majeurs qui se trouvent en Judée-Samarie (Bet Lehem, Hébron et bien sûr Jérusalem).

Soit l’Europe en s’islamisant toujours davantage se trouvera toujours plus en porte à faux par rapport à Israël qui deviendrait dans ce cas une sorte d’îlot protégé - pendant combien de temps ? - par les Etats Unis et où viendraient à terme se réfugier le reste des Juifs d’Europe à moins qu’ils n’émigrent vers le continent américain (nord et sud : Etats unis, Canada, Argentine etc), ce qui aboutirait à une Europe islamo-chrétienne judenrein, s’étendant éventuellement au nord et au sud de la Méditerranée.