"Israël et l'Union européenne (UE) ont décidé d'un commun accord de faire une "pause" dans leur processus de rapprochement, en raison de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza. "Les deux parties ont décidé qu'une pause était souhaitable", a indiqué, mercredi 14 janvier, le délégué de la Commission européenne en Israël, Ramiro Cibrian-Uzal, "Nous devrons examiner combien de temps et jusqu'à quel point cette pause devra être prolongée." Le porte-parole du ministère israélien des affaires étrangères, Ygal Palmor, a confirmé la décision : "Israël et l'Union européenne sont d'accord pour suspendre les discussions. Il est évident que nous avons tous deux des choses plus urgentes à traiter", a-t-il déclaré.
Les Européens se refusent néanmoins à parler de gel des pourparlers. Aucune décision en ce sens n'a été prise par les Vingt-Sept. D'après la porte-parole de la commissaire aux relations extérieures Benita Ferrero-Waldner, la pause n'est "qu'une mesure pratique sans signification politique". Les Européens préfèrent se concentrer sur leurs deux priorités : la signature d'un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël à Gaza et l'assistance humanitaire aux populations palestiniennes victimes du conflit.
La décision d'approfondir les relations politiques et économiques avec Israël a été approuvée par les Vingt-Sept en 2008, à l'issue de longs débats : "Elle ne peut être changée que si l'unanimité des Etats membres décide de modifier cette décision", a indiqué le ministre tchèque des affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, dont le pays assure ce semestre la présidence de l'UE. La République tchèque figure parmi les plus solides soutiens d'Israël. Avant le conflit, Prague espérait même organiser au printemps un sommet afin de finaliser le processus. "Dans la situation actuelle, il est prématuré de discuter de la façon dont l'approfondissement de la relation avec Israël doit se poursuivre et s'il doit y avoir un sommet dans un avenir proche", a cependant reconnu M. Schwarzenberg.
Les ministres des affaires étrangères des Vingt-Sept doivent discuter de la situation au Proche-Orient le 26 janvier. A ce stade, aucune capitale n'a officiellement réclamé de suspendre formellement le processus. "La demande pourrait venir des pays les plus soucieux de conditionner le rapprochement avec Israël aux progrès de la paix dans la région, comme l'Irlande, le Portugal, Chypre ou Malte, mais aucun débat n'existe à ce jour", observe un diplomate. La pression pourrait cependant augmenter si le conflit se prolongeait à Gaza. (...)
Philippe Ricard"
Source: Le Monde
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