"Quant aux réactions des populations juives, elles diffèrent notamment selon les lieux de résidence, les classes sociales et le type ou le niveau d’engagement.
La jeunesse juive est particulièrement exposée, et se sent souvent menacée. Il est difficile de vivre avec sérénité lorsqu’on est en permanence accusé de connivence ou de complicité avec les «sionistes» assimilés à des «racistes» vivant dans un État pratiquant «l’apartheid» et se comportant «comme des nazis» à l’égard des Palestiniens présentés comme de pures et pauvres «victimes innocentes». Car tel est en substance le discours palestinien de propagande complaisamment relayé par les médias, à quelques exceptions près. Ces mises en accusation incessantes transforment les enfants juifs de la Diaspora en cibles potentielles. Ils en ont une conscience de plus en plus vive. [Note: Voici un tout petit échantillon du type d'avanies auxquelles sont soumis les jeunes juifs belges: (1) Le quotidien belge francophone Le Soir (spécialiste de l'Israël- bashing) annonce aujourd'hui en première page que la Fédération des Etudiants Francophones de Belgique a voté une motion (approuvée à 85%) demandant "un gel des relations avec les universités israéliennes". L'initiative vient de l'Université Catholique de Louvain. (2) Pierre Piccinin, disparu depuis avril en Syrie où il effectuait un voyage, qui enseigna dans la section belge de l'Ecole européenne, dénonçait la mafia sioniste: "Attaqué, une fois de plus, lâchement, par la mafia sioniste, je n'ai pas peur. Et un jour la peur changera de camp et ce sont eux qui en auront à rendre des comptes" et les manoeuvres du Juif Dassault. Il a créé également une association pour faire peur à la mafia sioniste. (3) Quand un membre de l’Union des Etudiants Juifs de Belgique et étudiant à l'Université Libre de Bruxelles avait abordé ce sujet sur Radio Judaïca ainsi que le projet de départ qu'entretiennent beaucoup de jeunes belges, il fut vertement critiqué et accusé d'avoir une"mentalité de Juif de ghetto" qui "courbe la tête" par des dirigeants juifs. Et comme si ce n'était pas assez des enfants juifs doivent être protégés par la police belge et cacher leur identité.]
La honteuse campagne de boycottage multidimensionnel d’Israël, dite de «BDS», applaudie et soutenue par l’extrême gauche, une partie de la gauche et quelques stars de la gérontocratie culturelle (tel Stéphane Hessel jusqu’à son dernier souffle), va dans le même sens: les Juifs sont traînés devant le tribunal autoproclamé de la Vertu propalestinienne. Cette mise en accusation publique fait que chaque enfant juif peut se sentir lui-même socialement boycottable, et stigmatisable comme un représentant du «cancer sioniste».
D’une façon générale, tout Juif socialement visible est susceptible d’être désigné comme suspect, puis attaqué par tel ou tel commando d’«Indignés» propalestiniens violents ou par un groupe d’illuminés islamistes, «pour venger les enfants palestiniens». Cette situation provoque dans une partie croissante de la population franco-juive une anxiété liée à la conviction d’être exposé, sans protection efficace, à la stigmatisation (insultes, menaces), au harcèlement ou à l’agression physique.
Il peut être dangereux d’être reconnu comme Juif dans certaines zones urbaines ou péri-urbaines. Ceux qui en ont conscience sont saisis par un fort sentiment d’insécurité. D’où le choix forcé d’une conduite d’évitement, qui restreint les libertés élémentaires. L’intimidation opère. Bref, la belle insouciance liée aux espoirs de l’après-guerre a totalement disparu du paysage affectivo-imaginaire des Juifs de France. Chez beaucoup d’entre eux, la peur d’un retour, sur de nouvelles bases idéologiques, d’une judéophobie aussi virulente que militante est alimentée, surtout depuis l’automne 2000, par une série ininterrompue d’insultes, de menaces et d’agressions physiques. L’avenir radieux est bien chose du passé." Lire l'article complet ICI.
Jusqu'où peut aller la stratégie d'évitement vis-à-vis des jeunes juifs...
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