mercredi 22 mai 2013

Les pèlerins en Terre Sainte sont dans l'aveuglement des crimes d'Israël selon Pierrette Nicolosi

"Même à Gaza, les communautés chrétiennes ne sont pas attaquées. Pour moi c'est l'occupation israélienne avec tout ce qu'elle met comme contraintes et difficultés qui est la cause du départ des Palestiniens." (Pierrette Nicolosi, spécialisée dans les pèlerinages en Terre Sainte, membre du réseau Kairos Palestine.)[1]  Il semble préférable donc pour un chrétien de vivre dans une bande de Gaza Judenrein livrée au islamistes que dans l'État d'Israël.

A propos de Kairos, lire l'analyse du Père Jean Dujardin, Membre du Comité directeur de l'Amitié Judéo-Chrétienne de France, qui met en garde: "Alors quel est le but d'un tel document? Il faut le dire fermement, il n'est pas objectif et, malgré ses apparences, il devient un document de propagande."

Après ceux du Père Edouard Brion qui compare Israël aux nazis et de la Pasteure Jeanne Somer-Gotteland qui relaye l'appel des protestants à "saboter Israël" et à ne pas pardonner "tout" aux Juifs, nous postons maintenat la transcription des propos anti-israéliens tenus par Pierrette Nicolosi lors de l'émission de la RTBF (Belgique francophone) Et dieu dans tout çà Israël-Palestine: le réveil des chrétiens?  Mme Nicolosi est introduite par Jean-Pol Hecq en ces termes: "Vous n'êtes ni religieuse, ni catholique, ni protestante. Vous êtes voyagiste. Mais une voyagiste spécialisée sur la Palestine, ce qui ne doit pas être courant. Aussi, si vous êtes d'accord, une voyagiste engagée."  Pas catholique?  Pas chrétienne?  Mais éthique et pasionaria pro-palestinienne jusqu'au plus profond de son être.  Et quel mépris pour les troupeaux de pèlerins qui ont des "oeillères", sont "dans l'aveuglement", même si par moment la voyagiste éthique tempère ses propos sur les imbéciles et même sur les Juifs - ils ne sont pas tous mauvais. Le grand scoop de Pierrette est que le Jihad islamique, Al Quaeda et le Hamas à Gaza respectent les chrétiens - le problème sont les Juifs israéliens: Il suffit de l'écouter - elle connaît son sujet.  Faut-il s'étonner que les églises soient de plus en plus vides?

"Jean-Pol Hecq: Pierrette Nicolosi, une réaction par rapport à cette question. Est-ce que vous avez l'impression que le politiquement correct commence à évoluer sur ce sujet?

Pierrette Nicolosi: Je pense que c'est très variable. Sans doute il y a une réaction qui commence à s'amorcer qui est consensuelle parce que l'injustice est trop forte trop voyante. Par ailleurs, de mon expérience personne sur le terrain, quand je croise les groupes de pèlerins je vois que la majorité est toujours dans l'aveuglement.

Jean-Pol Hecq: Ces groupes sont des gens qui vont en pèlerinage?

Pierrette Nicolosi: Je parle des pèlerinages rencontrés en Palestine. La majorité souvent ne sont pas du tout conscients de l'aspect politique ou même les pèlerinages ne portent pas à voir.

Jean-Pol Hecq: Est-ce que les voyagistes évitent soigneusement les sujets qui fâcheraient. C'est votre sentiment?

Pierrette Nicolosi: Il y a différents types de voyages. Des voyages qui sont organisés par les églises par des prêtres et de ce côté-là la question politique est souvent évitée. Je ne dis pas toujours mais est souvent évitée. Les voyagistes spécialisés dans les voyages c'est de l'industrie touristique. Il ne faut pas se leurrer. Donc on ne veut pas aborder des sujet qui peuvent amener des ennuis et trop de questionnements. Il faut être lisse. Et surtout ne pas faire d'approches dangereuses. [...]


Jean-Pol Hecq: Est-ce qu'il y a encore beaucoup de chrétiens dans cette région tant en Palestine qu'en Israël? Je crois que la réponse est oui évidemment mais sont-ils en diminution? Est-ce que les chrétiens ont-ils tendance à quitter la région?

Pierrette Nicolosi: Effectivement il y a une diminution importante et inquiétante. Les communautés chrétiennes ont toute leur place. Je pense que la présence est essentielle mais de manière ouverte pas restrictive. Elle fait partie de l'ensemble. La situation fait que même plusieurs générations ont résisté, quand on rencontre certaines familles chrétiennes elles sont devant une situation qui est en train de pourrir. Une difficulté pour élever les enfants. Le danger font qu'elles décident de quitter et qu'elles vont vers l'Europe ou vers les Etats-Unis souvent.

Jean-Pol Hecq: A votre avis est-ce que c'est l'occupation israélienne et/ou l'islamisation de la société palestinienne on le vois nettement à Gaza? Est-ce que ces deux facteurs se surajoutent l'un à l'autre?

Pierrette Nicolosi: Même à Gaza, les communautés chrétiennes ne sont pas attaquées. Pour moi c'est l'occupation israélienne avec tout ce qu'elle met comme contraintes et difficultés qui est la cause du départ des Palestiniens.  [...]

Jean-Pol Hecq: Alors Pierrette Nicolosi. Je pense que ça fait un certain temps que vous vous préoccupez de cette question. Je reviens à une question centrale. Est-ce que vous avez l'impression que ça évolue véritablement? Ou bien est-ce qu'on est toujours devant la même pétition de principe? Je veux dire pleins de bons sentiments, mais on a l'impression d'être dans une impasse et que rien ne bouge. Quel est votre regard sur un certain laps de temps.

Pierrette Nicolosi: En réalité ça avance difficilement. Ca avance à petits pas. Mais depuis 2005 il y a des choses qui ont été mises en route du fait qu'il y a maintenant ces réunions pour discuter au sein des différentes églises d'une sensibilisation et sans doute aussi d'une prise de position. Je pense que c'est réellement important. C'est vrai que sur place ça ne se fait pas encore sentir. Je pense que ça prend trop de temps.

Jean-Pol Hecq: Vous avez fait allusion aux pèlerinages de masse. Est-ce que ça peut poser problème ce genre de pratiques touristiques. Par exemple le choc entre des pèlerins pas très bien informés qui viendraient simplement visiter les Lieux Saints et la réalité sociale, politique de la Palestine? Est-ce qu parfois ça fait des chocs un petit peu dommageables?

Pierrette Nicolosi: Ca fait des chocs parce que quand on montre la réalité et même si on ne veut pas la montrer, on la voit, elle elle est là elle est omniprésente. Il y a le type de pèlerinage de pèlerins qui passent d'un site à l'autre et qui fonctionnent presque avec des oeillères. Ca existe. Ce n'est pas qu'un cliché. Et puis il y a des voyageurs, des pèlerins où il y a une place pour la rencontre. La rencontre avec des Israéliens, la rencontre avec des musulmans, la rencontre avec les différentes communautés chrétiennes. Ce sont des voyages qui se préparent. Il faut respecter les personnes qui voyagent malgré tout. Il faut sensibiliser, expliquer, ce à quoi on va être confronté. C'est toujours un choc sur place de le voir physiquement et de le vivre physiquement. [...]

Jean-Pol Hecq: Les Palestiniens sur place, comment réagissent-ils par rapport à cette invasion touristique, entre guillemets. Pierrette Nicolosi, est-ce une bouffée d'oxygène, une fenêtre vers le monde? Ou bien c'est vécu de manière moins positive.

Pierrette Nicolosi: Disons qu'économiquement c'est très important.  C'est une région où le pèlerinage a toujours existé.  Donc même avant que le tourisme ne devienne une industrie, le tourisme de masse existait mais c'était un tourisme où les revenus entraient dans la société.  Je veux dire dans chaque famille  une personne pouvait être guide, un autre artisan.  C'est un revenu important pour eux.  Evidemment dans la période forte de l'intifada [c'est joliment dit...] la société a vraiment souffert économiquement.  Par ailleurs, les gens là-bas sont très chaleureux, très accueillants eux-mêmes et le fait d'avoir des personnes qui viennent ... Ils ont besoin de parler, on le sent quand on est là.  Ca leur permet de ne pas se sentir abandonnés complètement.  Non, ils sont favorables.  [...]

Suite à cette intervention  de la pasteure protestante Jeanne Somer Gotteland: "Ca perturbe certainement. Dire qu'on est plus proche des Juifs ça serait un petit peu difficile à dire. Il est vrai que nous tenons de la Bible et du Nouveau Testament mais ce n'est pas pour ça qu'on va tout leur pardonner. Et la politique israélienne est vivement critiquée par beaucoup de gens. Donc on espère. On demande. On aimerait que ça se passe plus harmonieusement - qu'il y ait des contacts meilleurs entre Palestiniens, Juifs, arabes. C'est un micmac épouvantable. On se rend compte qu'il y a vraiment beaucoup de dégâts."  Mme Nicolosi intervient magnanime :

Pierrette Nicolosi: Je voudrais dire que ce groupe, ce réseau, qui travaille sur le document Kairos et les autres on fait très fort la différence entre Juifs et la politique israélienne.  Il s'agit d'être très attentifs à ça.  Il y a des organisations israéliennes qui sont partenaires comme le Mouvement pour la Paix et on les soutient très fort.  Et dans les voyages on les rencontre aussi.  Je crois que c'est aussi important de le dire.  [...]

Jean-Pol Hecq: Pierrette Nicolosi, à vous le mot de la fin.

Pierrette Nicolosi: C'est vrai que la situation quand on la voit là-bas elle est déprimante car rien n'avance et la colonisation continue.  Mais à côté de ça il y a une force de vie extraordinaire.  Les gens continuent à espérer malgré tout et par rapport à l'appel du Kairos et la hiérarchie, moi je la mettrais presqu'en parallèle avec l'appel à la société civile qui est fait.  Et on demande à cette société civile qu'elle pousse sa propre hiérarchie, quant il y en a, à se positionner.  J'espère que c'est ce qui va arriver parce qu'il y a longtemps que ça dure."

[1]  Pierrette Nicolosi est également la coordinatrice des Artistes de pas ce Mur.  Anna Lindh Foundation:  Dorénavant, nous ne nous limitons pas à des activités ponctuelles pendant les « Summer Camps », nous nous efforçons de travailler dans la continuité: nous avons entrepris, avec nos partenaires palestiniens (le Forum Culturel) et grâce au support financier de la région wallonne, la création à Qalqilya d’un Centre d’Expression et de Créativité (CEC) dont l’objectif est de créer un espace ouvert à toutes les catégories de la population (jeunes, moins jeunes, femmes,…) pour y développer des activités culturelles nous avons également aidé, en collaboration avec des animateurs professionnels actifs dans les réseaux d’enseignement et par des financements du Bureau international de la jeunesse (BIJ) et du Ministère des affaires étrangères belge, à la création du « Kino Camp » : stage de formation aux techniques vidéo et réalisation cinéma qui se déroulent de façon quasi permanente à Qalqilya.

Aucun commentaire :