Une enquête récente a révélé que 75% des élèves musulmans de la ville d'Anvers exprimaient des sentiments antisémites (par exemple, 50,9 pour cent sont totalement d’accord et 24,5 pour cent partiellement d’accord avec l’affirmation selon laquelle les juifs provoquent la guerre et en reportent la responsabilité sur les autres). Cette tendance est inquiétante et pas seulement parce que l'islam est devenu la deuxième religion d'Europe. Christopher Caldwell explique son importance:
"Mais décrire l'Islam comme la deuxième religion d'Europe, c'est être encore loin du compte. Si vous mesurez l'Islam à l'intensité des convictions de ses adeptes, à son importance dans les débats politiques, aux privilèges dont il jouit au regard des lois de nombreux pays européens ou à sa capacité d'intimider ses détracteurs, ce n'est pas la deuxième place qu'il occupe, mais la première. Dans certains pays européens, en valeur absolue, le nombre des fidèles à l'église et à la mosquée est similaire. Dans tous les pays, le taux e fréquentation des mosquées est supérieur. Les Européens n'ont pas tort de s'inquiéter de ce qui reste, après tout, une religion minoritaire. L'Europe ne se transformera peut-être pas en avant-poste du monde arabe, comme le prévoyait Bernard Lewis [1]. Mais elle comprend en son sein une "nation de l'Islam", limitée, mais en croissance inexorable."[2]
[1] Bernard Lewis au journal allemand Die Welt (28/7/2004): "L'Europe [à la fin du siècle] fera partie d'un Occident arabe, ou du Maghreb". Cité par Christopher Caldwell, Une révolution sous nos yeux, Comment l'Islam va transformer la France et l'Europe, Editions du Toucan, p. 39.
[2] Oeuvre citée, p.p. 241 et 242.
4 commentaires :
Dans ce scénario, ce qui n'est pas prévu, c'est la montée des partis d’extrême-droite dans toute l’Europe.
En imaginant une perspective économique assez désastreuse qui risque de durer dix ans ou plus, ce qui est malheureusement vraisemblable, le risque n'est pas nul que des pays européens soient dirigés par des partis d’extrême-droite.
Alors pour les musulmans ce sera la valise ou le cercueil.
Les juifs eux seront partis depuis longtemps: ils savent à qui ils ont à faire. Les musulmans eux se croient hors d'atteinte.
Franco
Franco
Cher Franco,
L'extrême droite européenne s'en prend essentiellement aux Juifs, sachant que par leur non-violence ils sont une proie facile et un exutoire également facile à leurs frustrations. Après l'extermination de six millions de Juifs européens (dont un million et demi d'enfants) il n'y a eu aucune violence de la part des survivants. Au contraire ce fut le silence voire la honte (on en parle peu) d'avoir été exterminés.
De toute manière, les musulmans qui vivent en Europe ne se laisseront jamais intimider. Et de leur point de vue ils ont raison.
je suis sceptique quand je lis:
"une enquête récente a révélé que 75% des élèves musulmans de la ville d'Anvers exprimaient des sentiments antisémites", car il me parait improbable de faire une telle enquête.
j’étudie justement la recherche et les manières d'effectuer un questionnaire scientifique et je peux affirmer qu'il est difficile voire impossible de poser des questions sur le racisme.
par ailleurs, si même on pose de telles questions, il y a un "biais de désirabilité", c'est-à-dire que les gens ne font jamais s'affirmer comme antisémite, et si même qqun le font, ce ne peut être une majorité.
Le mot "juif" est devenu une insulte dans cette partie de la population. Que les Juifs sont des fauteurs de guerre - c'est une idée partagée par beaucoup d'Européens. Et c'est d'autant plus facile pour eux car ils savent que malgré les pogroms, l'extermination nazie (6 millions de Juifs européens, dont un million et demi d'enfants), les Juifs ne se sont jamais livré à des représailles. Donc on peut dire et penser n'importe quoi sur les Juifs, on n'en subit jamais les conséquences.
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