"(...) des années de propagande nazie ne pouvaient être effacées en l'espace de quelques mois, et l'antisémitisme déclaré continuait d'exister partout; il s'exprimait parfois de manière tout à fait choquante. Des juifs qui retournèrent dans la ville grecque de Salonique en 1945 furent parfois accueillis avec des réflexions plus que déplacées: "Ah, vous avez survécu?" ou "Quel dommage qu'on ne vous ait pas transformé en savon". À Eindhoven [Pays-Bas], des rapatriés juifs furent reçus en ces termes par un fonctionnaire qui consignait leur identité: "Encore un juif? Ils ont dû oublier de vous gazer". Dans les villes allemandes de Garmisch et de Memmingen, les bandes d'actualités cinématographiques qui mentionnaient la mort de 6 millions de juifs provoquèrent des hurlements: "Il n'en ont pas tué assez!", suivis d'applaudissements assourdissants."L'Europe barbare, 1945-1950, Éditions Perrin, Tempus, 2013, p.p. 313-314.
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