mardi 29 avril 2008

François Mauriac: préface à Bréviaire de la haine de Léon Poliakov

François Mauriac, préface au livre de Léon Poliakov, Bréviaire de la haine, Calmann-Lévy, 1951 (source: Un Echo d'Israël)

«Voici un bon catholique qui au lendemain de la seconde guerre mondiale n’a pas hésité à écrire ces lignes:

Votre premier mouvement sera peut être de refermer avec humeur ce bréviaire de haine: nous en avons assez de ces histoires sanglantes; nous voulons les oublier; nous voulons oublier que nous y sommes tous impliqués, d’abord parce que nous sommes des hommes: voilà de quoi l’homme est capable; voilà jusqu’où il peut aller dans la bestialité. Mais non, c’est faire injure aux bêtes: les fauves ne tuent que pour se nourrir. La proscription de toute une race d’hommes par d’autres hommes n’est pas un événement nouveau dans l’histoire humaine; elle fut toujours le fait de personnages instruits qui agissaient selon des principes, des idées, s’ils étaient mus par la haine. Mais notre génération aura eu le privilège d’être le témoin du massacre le plus étendu, le mieux mené, le plus médité: un massacre administratif, scientifique, consciencieux, tel que pouvait être un massacre organisé par des Allemands.

Aussi est-ce aux Allemands si pressés d’oublier que ce livre s’adresse en premier lieu. Il n’en est pas beaucoup pour se frapper la poitrine, pour répéter l’acte de contrition qu’Ernst Wiechert invitait la jeunesse allemande a réciter avec lui en 1945: «Que notre faute nous fasse comprendre que nous devons expier durement et longtemps; que nous n’avons pas besoin de bonheur, de foyer et de paix alors que les autres ont perdu, à cause de nous, leur bonheur, leur loyer et leur paix...»

Mais ce bréviaire a été écrit pour nous aussi Français, dont l’antisémitisme traditionnel a survécu à ces excès d’horreur dans lesquels Vichy a eu sa timide et ignoble part - pour nous surtout, catholiques français, qui devons certes à l’héroïsme et à la charité de tant d’évêques, de prêtres et de religieux à l’égard des Juifs traqués, d’avoir sauvé notre honneur, mais qui n’avons pas eu la consolation d’entendre le successeur du Galiléen, Simon Pierre, condamner clairement, nettement et non par des allusions diplomatiques, la mise en croix de ces innombrables «frères du Seigneur». Au vénérable cardinal Suhard qui a d’ailleurs tant fait dans l’ombre pour eux, je demandai un jour, pendant l’occupation: «Eminence, ordonnez-nous de prier pour les Juifs...», il leva les bras au ciel: nul doute que l’occupant n’ait eu des moyens de pression irrésistibles, et que le silence du pape et de la hiérarchie n’ait été un affreux devoir; il s’agissait d’éviter de pires malheurs. Il reste qu’un crime de cette envergure retombe pour une part non médiocre sur tous les témoins qui n’ont pas crié et quelles qu’aient été les raisons de leur silence.

M. L. Poliakov n’a pas écrit un livre inspiré par la vengeance ni par la haine. Mais il apporte ici, pour la première lois, des documents d’archives: comme il s’agit d’une extermination organisée, administrée au long de plusieurs années, il fonde sur des preuves indubitables un chapitre de l’histoire qui risquait de tourner à la légende et de n’être pas crue lorsque ceux qui en furent les témoins et les victimes auront disparu. Cette férocité inhérente à notre nature, nous en tenons la preuve: ce bréviaire est là désormais. Sur tous les rêves, sur tous les espoirs humains s’étend à jamais l’ombre de cette immense croix.

Aux victimes sans nombre de l’antisémtisme nazi, nous devons de lutter contre ce qui subsiste en nous de cette honteuse passion. Je crois, et je l’ai écrit à l’auteur de ce livre, qu’un certain comportement des Juifs qui tient aux conjonctures de leur tragique histoire et dont l’épopée palestinienne a déjà délivré ceux qui la vivent, n’est pas étranger à la persistance de ce ferment. Que j’aie tort ou raison, il reste qu’après la lecture de ce bréviaire, nous serions bien misérables si nous ne sachions en triompher au dedans de nous. Surtout que ce livre ne nous désespère pas: il y a ceux qui ont tué mais il y a aussi ceux qui ont su mourir. Nous n’avions pas attendu Hitler et les nazis pour savoir que l’homme n’est pas né innocent et que le mal est en lui et que la nature est blessée. Mais un héros et un saint demeurent en germe au plus secret de nos misérables cœurs. Il dépend de nous que les martyrs n’aient pas été torturés en vain. Il dépend de nous de ne pas écarter cette multitude qui, bien loin de crier vengeance, nous crie inlassablement ce que le premier d’entre eux, le fils de David, nous a enseigné sur la montagne: «Bienheureux les doux car ils possèdent la terre, Bienheureux ceux qui pleurent car ils seront consolés. Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés. Bienheureux les miséricordieux car ils obtiendront eux mêmes miséricorde. Bienheureux ceux qui souffrent la persécution pour la justice...»

A nous chrétiens héritiers d’une tradition de haine contre «la race déicide» il appartient d’y substituer une tradition nouvelle fondée sur l’Histoire: la première Eglise, celle de Jérusalem, était Juive, Juifs les premiers martyrs et cet Etienne dont le visage était pareil à celui d’un ange, Juives, la mère du Seigneur, et cette Madeleine qui préfigure à jamais toutes les grandes âmes à qui il sera beaucoup pardonné parce qu’elles ont beaucoup aimé, Juifs, les deux disciples au crépuscule sur le chemin d’Emmaüs écoutant cet Inconnu qui leur expliquait les Ecritures. C’est de communauté juive en communauté juive que grâce à Paul de Tarse le feu s’est communiqué à travers le monde romain: «Je suis venu apporter le Feu sur la terre et que désiré-je, sinon qu’il s’allume?»

Mystiquement, chacun de nous a crucifié le Christ et le crucifie encore. Si les Juifs avaient une dette particulière à payer, qui oserait nier qu’ils s’en sont acquittés jusqu’à la dernière obole? Songez à ces pères qui pressaient leurs petits garçons dans leurs bras avant de passer le seuil des chambres à gaz. Songez à ces enfants que nous avons vus comme des agneaux entassés dans des wagons de marchandise à la gare d’Austerlitz, gardés par des hommes qui portaient un uniforme français. Puisse la lecture de ce bréviaire constituer dans notre vie un événement, puisse-t-elle nous mettre en garde contre les retours en nous de l’antique haine que nous avons trouvée dans notre héritage et que nous avons vue fructifier abominablement aux sombres jours d’Adolf Hitler.
François Mauriac
Paris, 11 avril 1951.»

Nous qui vivons sous des cieux encore striés de la fumée des fours crématoires, François Mauriac

lundi 28 avril 2008

L’antisémitisme musulman constitue une menace stratégique, Haviv Rettig

"Hitler fait le Dutroux: "Tu devrais écrire ça dans ton journal Anne!"", caricature par Nabucho, Ligue arabe européenne.

"…nous sommes convaincus que l’exportation des mythes et des politiques antisémites vers l’Europe a un effet sur les communautés musulmanes européennes". En effet, cet inquiétant phénomène semble être bien implanté en Europe: Quibla, Islam-Belgique, Radio-Islam, Arabe frustré, Ligue arabe européenne (à eux seuls, ces cinq blogs diffusent au moins en 24 langues européennes!).

"Selon un rapport de 180 pages, réalisé pour les décideurs politiques israéliens par le Centre de Renseignement et d’Information sur le Terrorisme (ITIC) (...) l’antisémitisme musulman prend de telles dimensions et atteint un tel degré d’extrémisme, qu’il est devenu une menace stratégique plausible pour Israël.

Il ressort de ce document qu’en éduquant des générations à une profonde hostilité envers Israël et les Juifs, cet antisémitisme, activement répandu par de nombreux Etats de la région, entrave le processus de paix et les efforts de normalisation entre Israël et les pays arabes. Il contribue également à fournir la justification d’un programme politique 'éliminationniste'. (...)

Selon le rapport, la décennie écoulée a vu une véritable explosion de la littérature antisémite dans le monde musulman ; elle confond volontairement Israël et le peuple juif et est diffusée dans le monde entier par des livres, la radio, la télévision, la presse, des caricatures et des forums Internet. Au-delà des pays musulmans, ce discours atteint une vaste audience musulmane en Occident.

[Reuven] Erlich : "Il y a 10 ou 15 ans, l’antisémitisme importé dans le monde arabe provenait d’Europe. Ils ont traduit les Protocoles des Sages de Sion et Mein Kampf en arabe. Au cours de cette période un grand changement s’est produit. Aujourd’hui, on n’en est plus à l’importation, mais à l’exportation. Cela nécessite plus de recherches, du fait que nous ne pouvons accéder aux mosquées européennes, mais nous sommes convaincus que l’exportation des mythes et des politiques antisémites vers l’Europe a un effet sur les communautés musulmanes européennes. » (...)

Le rapport constate que l’antisémitisme bénéficie d’un encouragement gouvernemental, et souvent d’un appui, dans des Etats, islamiques comme séculiers, tant chez ceux qui sont en paix avec Israël que chez ceux qui sont encore en état de guerre avec lui. Dans des pays tels que l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Egypte et la Syrie, la proclamation quotidienne des messages antisémites est faite par le truchement de médias qui sont sous la surveillance et la censure des régimes en place.

Une part du problème, dit-il, est que le reste du monde s’est tout simplement habitué à l’antisémitisme musulman."Nous ne réagissons à l’antisémitisme que là où existe une grande et énergique communauté juive. C’est une erreur. Il est incroyablement dangereux que des jeunes musulmans subissent un lavage de cerveau antisémite. Cela commence par les Juifs, mais cela ne se limitera pas aux Juifs."

Si le rapport reconnaît qu’il existe des intellectuels musulmans qui rejettent l’antisémitisme grandissant, ils ne sont qu’une très petite minorité. Ils ne bénéficient pas du soutien des régimes, et ils n’ont pas assez d’influence ni ne sont suffisamment nombreux pour inverser la tendance, dit Erlich.

D’autres intellectuels musulmans expliquent le phénomène comme un effet secondaire du sentiment d’hostilité envers Israël. Selon le rapport, pourtant, même si l’antisionisme alimente l’antisémitisme grandissant, des sentiments spécifiquement antijuifs sont intentionnellement répandus par des dirigeants religieux et intellectuels dans beaucoup de sociétés musulmanes, dont les déclarations ne font pas de distinction entre Israéliens et Juifs."

Extraits repris du site UPJF: traduction par M. Macina de l'article "Muslim anti-Semitism 'strategic threat'" 'paru dans The Jerusalem Post

vendredi 25 avril 2008

La RTBF traite de colons les rescapés de la Shoah qui ont trouvé refuge en Israël

Extrait du communiqué de presse du CCOJB du 29 février 2008:

"Le 13 janvier 2008, le CCOJB publiait un communiqué relatif à l’édition du Journal Télévisé de la RTBF du 2 janvier 2008. Il traitait de l’utilisation gravement fautive du mot "colon" à propos des rescapés de la Shoah qui ont trouvé refuge en Israël - Etat créé et reconnu en droit international."

Plus de trois mois se sont écoulés et la réaction se fait toujours attendre. Espérons que la direction de la RTBF reconsidérera son attitude et aura finalement la courtoisie et le courage de s'expliquer.

Repris du site Engage:

"Ayant réussi à contourner le blocus imposé par le pouvoir impérial britannique, un groupe de survivants juifs du camp de concentration nazi de Buchenwald arrive au port de Haïfa en 1945

Photo de Zoltán Kluger/Getty images
Etaient-ils :
- des colons ?
- des émissaires de l'impérialisme européen ?
- des suprémacistes juifs ?
- des sionistes racistes ?
- des partisans de l'apartheid ?"

Repris du site IsraCast:

"Le 15 avril 1945, les forces britanniques libéraient le camp de concentration de Bergen-Belsen, dans le nord de l'Allemagne. Lors de l'arrivée des troupes, 60 000 prisonniers vivaient dans ce camp, la plupart gravement malades. Des milliers d'autres gisaient morts et sans sépulture, à même le sol.

Le reporter de la BBC Patrick Gordon Walker faisait partie du groupe des journalistes qui pénétra ce jour-là à Bergen-Belsen avec les troupes britanniques. Pendant les semaines qui suivirent, il s'efforça de consigner tout ce qu'il voyait, enregistrant notamment le premier office de shabbat célébré ouvertement sur le sol allemand depuis le début de la guerre (...)

PATRICK GORDON WALKER : Ici Londres, j'appelle l'Amérique du Nord.

Je suis arrivé au camp de concentration de Bergen-Belsen, quatre jours après sa libération, un vendredi, veille du Shabbat juif.

A peu près la moitié des déportés survivants étaient des Juifs et le révérend L. H. Hartman, aumônier juif de la seconde armée britannique, célébra l'office de l'entrée du Shabbat en plein air, au milieu du camp. C'était le premier office religieux juif auquel la plupart des hommes et des femmes présents prenaient part depuis 6 ans. C'était probablement aussi le premier office religieux juif célébré en toute sécurité et sans crainte sur le sol allemand depuis une décennie.

Autour de nous gisaient encore les corps que l'on n'avait pas eu le temps de ramasser, même après cinq jours. On en avait déjà enlevé 40 000 ou plus, mais il en restait encore 1000 ou 2000 et l'on voyait aussi des gens couchés par terre, en train de mourir sous nos yeux, en plein jour. C'est dans ce cadre que ce déroulait cet office juif célébré à ciel ouvert.

Les quelques centaines de personnes qui s'étaient rassemblées pour cet office sanglotaient ouvertement, la joie de leur libération le disputant à la douleur causée par le souvenir de leurs parents et de leurs frères et sœurs arrachés à leur affection, gazés et brûlés.

Ces gens savaient que la cérémonie était enregistrée. Ils voulaient faire entendre leur voix au monde. Ils accomplirent un effort gigantesque, épuisant presque leurs dernières forces.

Ecoutez : Chant de "Hatikva"
L. H. Hartman : Le peuple d'Israël vit toujours ! (Am Israël Haï!)"

Document de la BBC:
La Libération de Bergen-Belsen
Sur la RTBF:
Israéliens traités de nazis et de SS - forum de la radio publique belge

mercredi 23 avril 2008

Le mémorial aux victimes des émeutes anti-juives de 1506 inauguré à Lisbonne

Le mémorial aux victimes des émeutes anti-juives de 1506 a été inauguré le 22 avril à Lisbonne. Il est l’oeuvre de l’architecte Graça Bachmann. (Communauté Israélite de Lisbonne)

"La mairie de Lisbonne a adopté à l’unanimité une proposition d’édification d’un mémorial aux victimes des émeutes anti-juives qui eurent lieu dans la ville en 1506. Le mémorial sera inauguré le 19 avril prochain, précisément 502 ans après le début du massacre qui dura une semaine et au cours duquel plus de 1000 juifs ou de personnes ayant "l'air juif" périrent." (
Philosémitisme)
"Hérésie! hérésie! détruisez ce peuple abominable!"
"C’est pendant cette épidémie [de peste] que surviennent deux incidents. La nuit du 17 avril 1506, une dénonciation amène des magistrats municipaux dans une maison de Lisbonne. Ils y trouvent, autour d’une table, une vingtaine de nouveaux chrétiens en train de célébrer le Seder, la Pâque juive. Seize personnes sont arrêtées; les autres s’échappent par les toits. Deux jours plus tard, les prisonniers sont libérés sur ordre du roi. Le peuple juge la décision scandaleuse. Les rumeurs vont bon train: leur liberté, dit-on, a été obtenue grâce à des pots-de-vin et à l’influence de personnes haut placées. Les nouveaux chrétiens, répètent certains à voix haute dans les rues de Lisbonne, doivent périr sur le bûcher.
Le dimanche 19 avril survient un autre événement beaucoup plus grave. Deux jours auparavant, quelqu’un aurait vu des étoiles dorées jaillir d’un crucifix serti de cristal dans la chapelle du couvent de São Domingos. Dès que la nouvelle se répand, des centaines de personnes, dont beaucoup de femmes, se rassemblent dans l’église. Parmi ceux qui viennent contempler le prodige, il y a des nouveaux chrétiens. L’un d’eux fait remarquer que la croix, un bout de bois en vérité, ne saurait accomplir des prodiges. L’homme est aussitôt roué de coups et traîné dehors. On l’achève sur le parvis de l’église. Son corps déchiqueté, ainsi que celui d’un de ses frères qui essayait de lui venir en aider, est brûlé sur-le-champ par la populace.
Le massacre qui s’ensuit n’est pas spontané. Il est organisé et dirigé par les Dominicains. L’un d’eux, du haut de la chaire, lance de violentes diatribes contre les juifs. Au cri de "Hérésie! hérésie! détruisez ce peuple abominable!", d’autres lancent des appels au meurtre et se ruent sur la foule en empoignant des crucifix. Les effets ne se font pas attendre. Des centaines de personnes se répandent dans les rues de Lisbonne et tuent tous les nouveaux chrétiens, hommes, femmes et enfants, que le malheur a mis sur leur passage. Les uns sont égorgés, les autres lacérés à coup de poignard. On saisit les nourrissons par les pieds, et on leur fracasse la tête contre les murs.
A cette première flambée de violence déchaînée succède une traque plus organisée. Des groupes, réunissant entre soixante et cent personnes, toujours encouragés par des Dominicains, livrent une véritable chasse à l’homme. Maison après maison, grenier après grenier, la ville est ratissée est livrée au zèle de la populace. Les prisonniers sont tirés de leurs cachots et jetés vivants dans le bûcher devant São Domingos. On égorge aussi tous ceux qui, terrifiés par les cris de la foule, ont cherché refuge dans les églises. Comme les cadavres s’amoncellent à l’intérieur des maisons et dans les rues, des jeunes garçons leur nouent des cordes au cou, aux bras et aux pieds et les traînent jusque sur le parvis de São Domingos, où selon les témoins, gisent déjà plus de quatre cents corps. D’autres bûchers flambent dans plusieurs quartiers de la ville, et on y jette pêle-mêle les vivants et les morts.
Les équipages des navires étrangers qui mouillent, malgré la peste, dans le port de Lisbonne, se joignent au pillage. Le massacre dure environ une semaine. Comme le nombre de morts ne cesse de croître et que les nouveaux chrétiens ont presque tous été exterminés, d’autres groupes de la population sont à leur tour victimes de l’hystérie collective. Des rivalités personnelles entraînent des voisins à se traiter mutuellement de juifs. Le seul fait d’avoir "l’air juif", d’avoir entretenu des relations d’affaires ou d’avoir été vu en compagnie de nouveaux chrétiens suffit pour être livré à la vindicte populaire. (…)
Le bilan du pogrom de 1506 est très lourd: un millier de morts, voire plus."
Dejanirah Couto, Histoire de Lisbonne, p. 149-151, Fayard, 2000

mardi 22 avril 2008

Les Européens craignent une plus grande interaction avec le monde musulman

Un rapport publié en janvier 2008 par le Forum Economique Mondial portant sur les relations entre le monde musulman et l’Occident révèle qu’une grande majorité d’Européens considère qu’un accroissement des échanges ("interaction") avec le monde musulman représenterait une menace. Ils sont 79% au Danemark, 68% en Espagne, 67% en Italie, 67% aux Pays-Bas, et 59% en Belgique à exprimer des craintes.

Paradoxalement, 56% des personnes interrogées en Israël pensent, au contraire, que le développement d'échanges avec le monde musulman aurait un effet positif. Ils sont 70% d’Américains et 72% de Canadiens à penser de même.

"An overwhelming majority of the surveyed populations in Europe believe that greater interaction between Islam and the West is a threat. This is in contrast to the US, where the opposite view is held by 70% of its population." (p. 5)

"European Particularism

European populations surveyed are much more likely to believe that greater interaction between the Muslim and Western worlds is a threat rather than a benefit. This appears to reflect widespread anti-immigration sentiment within the European Union.

Clear majorities in all European countries surveyed see greater interaction between the West and Muslim worlds as a threat. This is true of 79% of the population in Denmark, 67% in Italy, 67% in the Netherlands, 68% in Spain, 65% in Sweden and 59% in Belgium. This corresponds to a growing fear among Europeans of a perceived 'Islamic threat' to their cultural identities, driven in part by rising immigration from predominantly Muslim regions.

A recent poll found that only 21% of Europeans supported Turkey’s bid for EU membership. Nicolas Sarkozy’s successful presidential campaign in France included strong opposition to Turkish EU membership. A 2006 poll found that the main reason Germans opposed Turkey’s membership was 'fear of a growing influence of Islam in Europe'.

Although some might expect the United States, Israel and the Middle East to be more likely than Europe to feel threatened by the 'other,' the opposite is the case. In the United States (70%), Canada (72%) and Israel (56%) majorities say that greater interaction is a benefit." (p.p. 24-25)

lundi 21 avril 2008

Incitation à la haine d'Israël dans un hebdomadaire catholique belge

Mis en ligne le 16 avril 2008, par M. Macina, sur le site upjf.org, le titre de l'article en question figure toujours sur le site internet de l'hebdomadaire Dimanche EXPRESS ("L'hebdomadaire Catholique de Belgique francophone") et ce dans l'indifférence générale. C'est un rappel opportun que "l'enseignement du mépris" est loin d'avoir disparu dans l'église catholique. Ce n'est pas étonnant que la pratique religieuse continue de diminuer inexorablement en Europe et que les églises soient de plus en plus vides.

"Nul ne nie la réalité des frustrations et des dommages causés aux Palestiniens par les barrages et la barrière de sécurité (ici, le mur qui entoure Jérusalem). Ce qui choque, dans cet article, c'est le parti pris flagrant de sa démarche accusatrice et diffamatoire. Il serait vain de perdre du temps à réfuter les mensonges et les exagérations (par exemple les 721 km de mur, alors qu'il n'y en a que quelques dizaines, le reste étant constitué par un grillage de sécurité, aussi appelé 'barrière'), qui foisonnent dans ce texte. On ne convaincrait que les convaincus. Je me suis donc contenté de mettre en rouge ce qui est faux et incitateur à la haine et au mépris. Face à cette haine à peine dissimulée, je ne peux que donner ce témoignage personnel. J'ai vécu en Israël de 1971 à 1982. Je puis témoigner qu'alors, la circulation partout en Israël et bien entendu entre Jérusalem et Bethléem ne posait pas de problèmes. Les Israéliens pouvaient se rendre à Bethléem et Ramallah, y faire leurs achats et y boire tranquillement aux terrasses des cafés avec leurs amis palestiniens sans craindre pour leur vie, et les Palestiniens n'avaient aucune difficulté à circuler d'une ville à l'autre et à accéder à Bethléem et Jérusalem. Mais après la seconde Intifada et les massacres incessants commis par les terroristes palestiniens, la barrière et le mur de sécurité sont les seuls moyens qu'a trouvés Israël pour assurer la sécurité de ses citoyens. Chacun sait - et les Palestiniens mieux que quiconque - que dès que des accords bilatéraux seront conclus, il ne s'écoulera pas beaucoup de temps avant que tous ces obstacles à une vie normale soient enlevés (car ils sont amovibles). Le reste n'est que gesticulation haineuse. Honte donc à ce journal catholique qui renoue avec la diabolisation à laquelle son Eglise a pourtant renoncé depuis le Concile Vatican II. (Menahem Macina)."
Dimanche EXPRESS, N° 16 - 20 avril 2008, TEMPS PRESENT, p. 3

"Bethléem, une prison en territoire occupé. Un reportage signé Béatrice Petit

Privés d’eau, de terres et de moyens de subsistance, les Palestiniens de Bethléem étouffent derrière les murs qu’Israël persiste à ériger en toute illégalité. Tandis que sur les collines avoisinantes, de nouvelles colonies juives continuent de restreindre leur territoire. Les chrétiens en sont réduits à quitter la cité natale du Christ.

Bethléem n’est normalement qu’à 20 minutes de Jérusalem mais il faut franchir plusieurs points de contrôle pour y arriver. Des murs infranchissables enserrent insolemment les quartiers de la ville, au prix de destructions, brisant bien plus que la vue, la vie des personnes, des familles et de la société tout entière.

Au détour d’une ruelle, un bâtiment criblé par des tirs d’obus en dessous desquels est inscrit "Love". Ironie ? En face, des plaques de béton hautes de 10 mètres, sur lesquelles des artistes étrangers ont dessiné des escaliers ou des pas s’évadant vers le sommet, comme pour faire rêver de liberté. Installés là depuis 1948, suite à l’expulsion de leurs villages, les réfugiés du camp voisin, privés de tout horizon, ne s’y trompent pas. Ils préfèrent d’ailleurs ne pas voir camoufler aux yeux du monde extérieur l’horreur placée sous leur nez.

Au centre-ville, la basilique de la Nativité est déserte, tout comme les magasins, restaurants ou hôtels, destinés aux pèlerins. Peu attirant de pénétrer dans un ghetto! Du reste la visite des lieux saints effectuée, les tour-opérateurs israéliens incitent les clients à loger dans les colonies ou les terres israéliennes.

"Si cela continue, la chrétienté pourrait disparaître du berceau où elle est née. Non pas pour des questions religieuses - hormis quelques cas isolés -, puisque nous avons vécu pendant des siècles en bonne entente avec les musulmans. Bethléem avait survécu parce qu’elle était restée ouverte au monde, accueillant des pèlerins pendant des siècles. Les pèlerins doivent revenir ici, ils seront en toute sécurité",

insiste Leila Sansour, une chrétienne d’origine palestinienne, rentrée au pays pour fonder l’association "Open Bethléem" (1) et faire découvrir aux délégations internationales la réalité du terrain. Ceux qui feront halte côté palestinien seront d’ailleurs agréablement surpris par la vieille tradition de l’hospitalité, chère aux Arabes.

Le mur commencé en 2004 sépare déjà Bethléem de Jérusalem, la ville sœur, et des villages voisins. Le 9 juillet 2004, l’instance judiciaire des Nations Unies a déclaré la construction illégale et appelé Israël à l’arrêter immédiatement. Mais aujourd’hui encore, les bulldozers continuent impunément de dévaster et d’ériger des barrières de béton à travers les champs d’oliviers palestiniens. Les paysans se voient dépossédés ou privés de l’accès à leurs terres. Sur une colline avoisinante, les salésiens, propriétaires du domaine agricole et viticole de Crémisan, source d’emplois et de revenus pour la population locale, vont voir incessamment une partie de leur propriété passer de l’autre côté du mur et annexée de facto par les autorités israéliennes. Sans autre concertation et en violation de l’avis rendu par la Cour Internationale de Justice, soulignent les religieux.

"Les habitants n’ont plus qu’un seul désir : émigrer pour échapper à une mort lente",

commente le maire palestinien de la ville encerclée. Sans armée, sans emploi ni avenir, les jeunes n’ont que des pierres pour crier leur désespoir. David contre Goliath...

Des religieux écoeurés

"Avec le mur, qui peut franchir – à temps -, les check-points [points de contrôle] pour venir à l’hôpital, assister aux enterrements ou aux mariages ou tout simplement vendre sa récolte ? Aux points de passage, des femmes enceintes ont dû accoucher, des enfants comme des adultes, dont l’état de santé nécessitait des soins urgents sont morts parce que les militaires israéliens les ont délibérément fait attendre. Les punitions collectives, l’homme humilié, enfermé, c’en est trop !", s’exclame, de guerre lasse, une religieuse âgée.

"En été, sous la canicule, nous sommes privés d’eau car elle est pompée ici pour alimenter les collines de l’occupant. Nous devons nous contenter de nos citernes sur les toits. Nous sommes des sans-papiers : il faut sans cesse renouveler les documents."

Découragée de voir l’une de leurs sœurs refoulée à un point de contrôle après 30 ans de résidence sur le territoire et embarquée manu militari, la nuit tombée, dans un bus vers un pays voisin, la religieuse a écrit le 6 mars dernier au délégué apostolique de Jérusalem :

"Israël, avec sa toute puissance d’aujourd’hui, mais également avec sa population au passé tragique, perdrait-il toutes ses valeurs relatives au respect et à la dignité de l’homme ? Si cet Etat ne souhaite plus la présence de religieuses chrétiennes en Terre Sainte, qu’il le fasse publiquement et correctement savoir, mais qu’il cesse immédiatement ces traitements humiliants et non conformes aux droits de la personne." "
(1) www.openbethlehem.org - Courriel : openbethlehem@openbethlehem.org

samedi 19 avril 2008

"Nous avons abandonné notre autodéfense", Theodor Lessing

"En réalité, je réclame le droit à la méfiance. Le droit à l’expérience. Je suis hanté par cette phrase de Theodor Lessing dans son fameux La Haine de Soi. Songez qu’elle est écrite en Allemagne, en 1930, avant la Catastrophe, et, déjà, on ne le sait pas assez, on conteste aux juifs (à commencer par de nombreux juifs allemands eux-mêmes…) la nécessité d’un pouvoir national. Et Lessing, dans l’ignorance de ce qui suivra, écrit : "Nous avons abandonné notre autodéfense et placé notre droit entre les mains de la conscience européenne."
Je n’ai rien à ajouter."
Gilles-William Goldnadel

Conversation sur les sujets qui fâchent, d'Alexandre Adler et Gilles-William Goldnadel, en collaboration avec Clément Weill-Raynal, Ed. Jean-Claude Gawsewitch (2008), p. 228.

jeudi 17 avril 2008

"La Wallonie soutient un projet appelant à la destruction d'Israël", Joods Actueel

"La Wallonie soutient un projet appelant à la destruction d'Israël"

"La Région wallonne subsidie une projet artistique qui appelle à la destruction de l'Etat juif, indique le magazine Joods Actueel, qui a publié sur son site internet un article sur le projet en question accompagné de réactions. Mais c'est surtout une carte d'Israël faisant référence à la Belgique qui fâche.

Selon l'auteur de cet article, il s'agit du projet Masarat, qui permet à des artistes palestiniens de se rendre à Bruxelles. Un certain nombre de ces artistes sont controversés car ils seraient à l'origine de messages de haine à l'encontre d'Israël et d'incitation à la violence. Masarat aurait également exposé des posters artistiques appelant à un boycott de produits israéliens.

L'oeuvre au centre de la critique est une carte du Moyen-Orient sur laquelle la Flandre est représentée en lieu et place d'Israël et la Wallonie comme les territoires palestiniens. Quant à la bande de Gaza, elle est figurée comme les Fourons." (belga)

Suite à des critiques de la Communauté flamande, la carte a été supprimée. Par contre, le contenu du site ayant trait à Israël n'a pas été modifié - on y trouve toujours l'expression "le mur de la ségrégation" ainsi que l'éloge du Zan Studio.

Ci-dessous une affiche qui représente on ne peut plus clairement les valeurs contraires à la paix défendues par le Zan Studio:

Affiche du Zan Studio: Another Voice
"Le Concert "One Million Voice[s]" n' a pas eu lieu. il prétendait réunir des acteurs de paix israéliens et palestiniens. Selon la grande majorité des Palestiniens, le projet visait surtout à normaliser les relations entre un occupant et un occupé. Pour nombre de militants palestiniens, ce projet faisait la promotion d'une fausse paix, d'une paix sans justice, d'une paix sans la fin de l'occupation, sans le droit au retour des réfugiés. La plupart des associations et ONG's palestiniennes se sont mobilisées contre ce projet. Vous pouvez lire à ce sujet cet article. Zan Studio a participé à la campagne de boycott contre "One Million Voice[s]" en créant ce poster."

Voir également:
Flamands=Israéliens, Wallons=Palestiniens, et autres délires de la propagande palestinienne, Macina (UPJF)

mercredi 16 avril 2008

La Pologne et Israël célèbrent ensemble la mémoire juive

La Pologne et Israël célèbrent ensemble la mémoire juive, Laure Mandeville, Le Figaro

"Comme s'il voulait lui aussi se mettre en deuil, le ciel s'assombrit brusquement, mardi dans la capitale polonaise, quand la voix d'un Kantor juif entonne un antique chant aux morts à la mé­moire des combattants de l'insurrection du ghetto de Varsovie, dont la Pologne célèbre le 65e anniversaire. Les présidents polonais et israélien, Lech Kaczynski et Shimon Pérès, en plein rapprochement diplomatique, évoquent à la tribune l'effroyable tragédie de la Shoah et rendent hommage au courage des insurgés du ghetto, qui furent quelques centaines à se soulever, le 19 avril 1943, et à se battre contre 6 000 soldats nazis dans les décombres en flammes de leur prison à ciel ouvert, pendant trois semaines.

"La majorité d'entre eux sont morts, ils ont perdu, mais du point de vue de l'histoire, il n'y eut jamais plus grande victoire de l'homme sur la bestialité hu­maine", lance, ému, le président israélien. "Les soldats du ghetto n'ont pas lutté pour vaincre, mais pour l'honneur", renchérit son homologue polonais, Lech Kaczynski. (...)

Depuis la fin du commu­nisme, les relations diploma­tiques polono-israéliennes se sont rétablies, jetant les bases d'un rapprochement. Mais, avec le gouvernement actuel, la relation devient intense et stratégique. Le premier ministre Donald Tusk revient à peine d'Israël où il a appelé à un développement des relations culturelles, souhaitant que son pays ne soit pas perçu comme "le cimetière de la nation juive". Tusk a promis de s'occuper de la restitution des biens perdus par les Juifs pendant et après la Seconde Guerre mon­diale, proposant un système de réparations financières.

"Israël est aujourd'hui considéré comme un partenaire émotionnel de la Pologne, il y a des blessures, mais aussi un destin partagé, et l'intention d'un profond rapprochement entre les Juifs et les Polonais", souligne le député européen Bronislaw Geremek. "Nous sommes le pays du génocide, dit de son côté l'intellectuel Adam Michnik, et, de ce point de vue, nous avons une obligation spéciale envers Israël." Les Israéliens ne sont pas moins intéressés. L'atlantisme de Varsovie, sa proximité avec Washington en font un parte­naire potentiel majeur au sein de l'UE."
Photo: Le Kantor Joseph Malovany de New York chante le "El Mole Rachamim"

mardi 15 avril 2008

Flamands=Israéliens, Wallons=Palestiniens, et autres délires de la propagande palestinienne, Menahem Macina

Fallait-il pour autant 'exporter' cette délirante 'quête d'identité' walestinienne (selon le mot forgé par M. Macina) à Paris?
Repris du site UPJF

« En Jordanie, pays arabe qui accueille le plus grand nombre de réfugiés palestiniens au monde, les Palestiniens sont surnommés "les Belges" ». C’est par cette phrase - surprenante, de prime abord - qu’était introduite, sur le site Masarat (Chemins, Itinéraires), l’annonce d’un atelier de travail belgo-palestinien ("Belge ou Palestinien: six auteurs en quête d'identité "), qui a eu lieu en mars 2008, dans le cadre de l'année Bruxelles-Wallonie-Palestine 2008 (Masarat), une initiative des régions de Bruxelles et de Wallonie (à laquelle le gouvernement de la région flamande ne s’est pas associé). Brève plongée dans une symbolique et une rhétorique, tordues et passablement ridicules, mais révélatrices de la confusion mentale dans laquelle se débattent ces gens qui préfèrent le fantasme et le mensonge à l'affrontement lucide avec la réalité.
Voir aussi : "Topographie et toponymie délirantes de la carte 'wallestinienne' de «Palestine 2008»".

Ce n’est certainement pas un hasard si, pour introduire un de ses groupes qui est partie prenante aux activités de cette « Saison artistique et culturelle » consacrée à la Palestine, le site de Masarat, le partenaire palestinien de la Communauté Française de Belgique pour cet événement, affiche, sur son site, une carte (1), dont le caractère, manipulateur autant qu’insultant, devrait scandaliser tant les Flamands – identifiés, pour les besoins de la cause palestinienne, aux Israéliens 'expansionnistes' et 'annexionnistes' - que les Wallons, réputés en danger d’être phagocytés par la voracité flamande. Le sujet est suffisamment hors norme pour qu’il vaille la peine de s’y arrêter ; c’est pourquoi j’y reviendrai en détail, plus loin.
Carte 'wallestinienne'
S’il ne s’agissait que d’une provocation circonscrite à un site, blog, ou groupe de pression, il n’y aurait pas de quoi s’inquiéter outre mesure : Internet regorge de ce type d’analogies de plus ou moins mauvais goût. Mais il s’agit d’un événement largement pris en charge et financé par le contribuable wallon, dans le cadre de la "Saison artistique et culturelle en Communauté française Wallonie-Bruxelles, à l’initiative du Commissariat Général aux Relations Internationales et de la Délégation Générale de la Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg, avec le soutien de la Ministre des Relations Internationales de la Communauté Française", comme l’indiquent le libellé qui figure sur le site de Masarat et les deux pages Web détaillées que l’on trouve sur le site de la Communauté Française (2).

Ces précisions indiquent, à suffisance, qu’étant donné leur implication culturelle (et financière!), les pouvoirs publics belges ne peuvent ignorer le caractère, largement hostile à Israël, de cet événement. Car le fait est là, cet Etat de droit et membre de l’ONU comme la Belgique, est diffamé, au passage, de manière plus ou moins subtile, par le principal organisateur palestinien, Masarat.

C’est le cas, entre autres, de la page consacrée aux caricatures du dessinateur palestinien défunt, Naji Al Ali, dont le site de Masarat (3) dit qu’elles

« expriment la lutte et la résistance à l’occupation israélienne et critiquent les régimes arabes » (Entendez ceux qui font le jeu des Occidentaux et surtout des Américains, considérés comme des soutiens inconditionnels d’Israël).

Le site relaie aussi ce propos du même Naji Al Ali, affirmant que ses caricatures sont

« l'expression des opprimés qui paient cher leurs vies, portant sur leurs épaules le fardeau des erreurs commises par les autorités. Tout ce qu'ils possèdent a été acquis avec peine, sous le siège constant de la dureté et de la cruauté. Ils luttent pour leur vie et meurent jeunes, ensevelis dans les tombes dépouillées. Ils sont toujours sur la défensive pour pouvoir vivre. Je vis avec eux dans les cachots, observant et brûlant à la pulsion de leurs cœurs, au flot du sang qui coule dans leurs veines. »

Le nom d’Israël n’est pas mentionné, mais la mention est dans le style "je ne cite personne, mais suivez mon regard".

Mais il y a plus sérieux, Le blog Philosémitisme rappelle opportunément (4) que, le « coup d’envoi de l’important événement culturel constitué par l'année Palestine 2008 à Bruxelles et en Wallonie… en décembre 2007, à la Maison Folie, dans la ville de Mons », a commencé « avec l'exposition des œuvres du Zan Studio de Ramallah (5), qui ne fait pas mystère de ses sentiments à l’égard d’Israël. A titre d’illustration, le blog précité rapporte les propos recueillis par l'association Intal, d’une déclaration de l’un de ses membres fondateurs, Basel Nasr:

« pour nous et pour l'écrasante majorité des Palestiniens, Israël, dans ses frontières de 1948, est une colonie, et les personnes, ou leurs descendants, qui y vivent, sont des colons. La création d'Israël est, pour nous, une dépossession illégitime qui a débuté en 1948. »

Et Basel Nasr d’ajouter que l’art occidental des Israéliens témoigne de leur qualité d'étrangers et de colons:

« Je constate qu'il s'agit d'un art comparable à celui des Européens, des Occidentaux. Il révèle le fait que les Israéliens ne sont pas liés à la terre qu'ils occupent ni à son histoire, ni à son évolution. »

Le blog Philosémitisme précise encore que Basel Nasr s'oppose résolument à la collaboration entre artistes israéliens et palestiniens :

« …actuellement, je suis opposé à la plupart des collaborations qui ont lieu… Pour pouvoir réellement avoir des échanges entre artistes, nous devons être au même niveau ou collaborer afin de lutter contre le sionisme. Beaucoup d'initiatives menées à l'heure actuelle donnent la fausse idée qu'une paix est possible sans [que] nous ayons préalablement rencouvert [sic] tous nos droits. C'est inacceptable. »

Les affiches politiques du site du Zan Studio reflètent cette hostilité. Les stéréotypes habituels de diabolisation sont omniprésents. Ainsi une affiche assimile Israël à un Etat criminel par excellence puisqu’il tue l’enfance … en emprisonnant les enfants palestiniens. En guise d’illustration, un nounours enchaîné porte un cadenas avec l’inscription "Made in Israel", ainsi que la marque des produits à boycotter: Sabra, Carmel etc. Il ne s’agit point de suggérer, il s’agit de pointer clairement la démarche destructrice et boycotteuse à suivre. Une autre affiche représente la moitié appétissante d’une orange et l’autre d’une grenade mortelle. A nouveau, pour que nul ne s’y trompe l’inscription "Product of Israel" figure clairement sur une étiquette. Et encore une autre dans la même veine inspirée de Coca-Cola, une autre inspirée du Johnson's baby shampoo (toujours les enfants), une autre s'inspire de Guernica, et encore une.

Mais le cas le plus étrange de propagande anti-israélienne est constitué par la carte qui nous occupe… et nous préoccupe ici. Examinons-la attentivement (...):

D’emblée, on remarque qu’il s’agit d’une Palestine sur laquelle on a plaqué, ironiquement, en la transposant de manière transparente, une réalité politique belge. Du coup, la phrase citée plus haut - que je qualifiais de « surprenante » et que je reproduis ci-dessous - prend tout son sens :
« En Jordanie… les Palestiniens sont surnommés "les Belges" ».

On peut discuter de l’inadéquation flagrante et même du ridicule de cette analogie politico-géographique dans sa globalité, mais le message en est clair.
La vaste superficie en jaune - dont la carte-postiche ne dira pas aux très nombreux internautes qui ignorent tout de la réalité géopolitique de la Palestine, que la moitié au moins est l’ingrat désert du Néguev, dont une infime partie seulement est habitée et cultivée – veut illustrer l’une des doléances palestiniennes, selon laquelle les Israéliens se sont approprié la majorité de ce que les Palestiniens appellent "la Palestine historique".
Au chapitre des curiosités plus ou moins ridicules, notons que la Bande de Gaza est devenue les Fourons (6). Rappelons que les Fouronnais s’estiment annexés par la Flandre (7), ce qui n’a jamais été le cas de Gaza, qui a été longtemps occupée, mais non annexée, par les Israéliens, et qui est entièrement autonome depuis le retrait israélien de 2005.
Plus difficile à décoder est l’équivalence topographique entre Bruxelles et Jérusalem. On peut y voir une pique wallonne contre les revendications flamandes concernant la capitale, que traduirait l’orthographe volontairement fautive de son nom (plusieurs 'x', par opposition aux deux 's' de Brussels, en flamand).
Passons pieusement sur les inconsistances et les incongruités - dont la "frontière linguistique" censée séparer les Territoires palestiniens de la partie du pays sous autorité israélienne. C’est faire bon marché de la Galilée majoritairement arabe et de la très importante population arabe qui habite dans différentes parties du pays réputées israéliennes, ou territoires occupés.
Le fait le plus significatif est la dénomination de "Wallonia", plaquée sur ce que les concepteurs de cette "carte" considèrent comme étant l’Autorité Palestinienne. Ici, la comparaison ridicule faite entre la Région belge de Wallonie et la partie actuelle de ce qui est destiné à être le futur Etat palestinien, va au-delà de son adéquation ou de son inadéquation. Il s’agit bel et bien d’un phénomène d’identification, dans l’esprit du mot célèbre de Kennedy à Berlin « Ich bin eine Berliner ».
Mais, au-delà de cet aspect 'philopalestiniste' de l'exercice - à la mode comme chacun sait -, on peut s’étonner du mépris implicite qui sous-tend l'analogie : les Flamands sont identifiés aux Israéliens, c’est-à-dire - selon les préjugés presque universellement intégrés dans les consciences "politiquement correctes" de nos contemporains - considérés comme des occupants agressifs et arrogants.
Au point où en étaient les inventeurs de cette carte 'wallestinienne', on peut se demander pourquoi ils n'ont pas filé la métaphore jusqu’à l’absurde en plaquant sur les Flamands la remarque cinglante que le Général de Gaulle décochait aux Israéliens :
« Un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur » (8).

Mais au fait, j’y songe ! Toute cette histoire - somme toute assez ridicule -, ne serait-elle pas une espèce de règlement de comptes visant à punir la Région flamande de n’avoir pas accepté de co-organiser et de co-financer avec la Communauté française de Belgique l’événement "Palestine 2008" ?

Menahem Macina © Upjf.org
(1) Elle figure sur la page site de Masarat, consacrée au Groupe "Littérature", et elle illustre un article intitulé "Belge ou Palestinien, six auteurs en quête d’identité".
(2) Voir la page du site de Masarat, intitulée "
Initiateurs" ; et les deux présentations détaillées qui figurent sur le site de la Commmunauté Française, « Masarat 2008 : la culture palestinienne à l'honneur » ; et « Masarat 2008 : mise en lumière de la créativité palestinienne ».
(3) "
Naji Al Ali. Exposition de caricatures". Masarat note également que "Naji Al Ali fut atteint d'une balle dans la tête le 22 juillet 1987, à Londres, et fut le premier caricaturiste à être assassiné pour ses dessins".
(4) Voir: Mons - Zan Studio de Ramallah - le bon choix?.
(5) Le site de Masarat consacre plusieurs pages à Zan Studio, qu’il présente comme un "collectif de jeunes artistes et techniciens qui s’est constitué en 2005 à Ramallah", et qu’il caractérise, en sous-titre, comme concepteur d’"affiches et films d’animation politiques".
(6) Sur les Fourons, voir Wikipedia.
(7) On peut lire l’essentiel des doléances des plus radicaux des habitants de ces communes (et donc pas forcément représentatifs de l'opinion de la totalité des Fouronnais), sur le site de l’association sans but lucratif, "Action fouronnaise".
(8) Signalons que, pour le plus grand bonheur des collectionneurs de souvenirs, le site Dailymotion a mis en ligne ce passage mémorable du discours prononcé par le Chef de l’Etat français en 1967.

jeudi 10 avril 2008

Appel au boycott israélien à l'Espace Wallonie-Bruxelles de Paris

"Sous le nom de Masarat/Palestine, l'Espace Wallonie-Bruxelles de Paris a exposé, du 25 au 28 mars dernier, une sélection d'oeuvres de créateurs palestiniens contemporains, en "écho de la prochaine saison artistique et culturelle palestinienne". Cet appel au boycott israélien, sera présenté à Bruxelles et en Wallonie d'octobre à novembre prochains. Soyons conscients que les contribuables de Wallonie et de Bruxelles participent au financement et à la diffusion de ces "oeuvres"."
Contact J, avril 2008
Le Zan Studio de Ramallah

mercredi 9 avril 2008

Les Ministres Fadila Laanan et Fadela Amara visitent Israël

Les Ministres Fadila Laanan (Belgique) et Fadela Amara (France) se sont rendues en Israël et en reviennent avec des narratives diamétralement opposées.

Fadila Laanan, Ministre de la Culture et de l'Audiovisuel de la Communauté française de Belgique, déclarait le plus sérieusement du monde à l’occasion de la présentation de la saison artistique palestinienne qui se tiendra à Bruxelles, en Wallonie et à Paris en 2008:

"A Haïfa, une artiste avait construit une sculpture haute de 10 mètres représentant un mur. Elle m’a demandé de la casser. Je l’ai fait. Ce n’était pas un acte iconoclaste. Ce n’était pas une oeuvre d’art brisée. C’est dans le malheur, dans la représentation du malheur, que j’ai cogné. J’ai mesuré là combien les actes symboliques sont nécessaires, libérateurs. A quel point l’art et les artistes font signe. A quel point, ils font sens."

La Secrétaire d'État de la République française Fadela Amara a confié dans un entretien accordé au quotidien israélien Haaretz qu'elle s'était très bien sentie en Israël et que la diversité ethnique du pays l'avait frappée. Pas de langue de bois, pas de propos convenus si chers aux détracteurs d'Israël, pas de pédanterie. Quel regard porterait Fadela Amara sur festival Masarat où il est question de “mur de la ségrégation” et dont il est à regretter que l'un des invités soit le Zan Studio (qui vient d’avoir les honneurs du Centre Wallonie-Bruxelles à Paris) qui dénie le droit d’existence d’Israël?

"Amara says that when she was in Israel, she actually felt quite at home. She was invited here in June 2004 as part of a delegation of leftist women that met with Israeli and Palestinian women. ...
"I felt very comfortable [in Israel]. I wasn't the object of special stares, as often happens toward foreigners. I didn't feel any racism, though I'm certain it exists. You have all the colors there so it's become almost natural to see white, yellow, brown."

By your appearance, you could certainly pass for Israeli. Maybe that's the reason?
"Maybe, but I'm not used to that. Here in France, I get looks. To the French, I'm not very 'French.' We're living here under a dominant culture. When your name is François and you're white with blue eyes, it's one thing. But when your name is Fatima and you've got a little color, the look you get is different. In Israel - because of the variety of people, I didn't feel that. In fact, I met a lot of young people there and it happened more than once that I was talking with a Palestinian and thinking he was an Israeli or vice-versa. Luckily, some of them were wearing a Star of David, otherwise I would have been confused all the time."

Did your visit change your views in any way?
"The point of view of the residents of the suburbs in France regarding the Israeli-Palestinian conflict is very narrow: The young Palestinians whom I met asked me to explain to the youths of the suburbs that their anti-Semitic acts are not helping them. That it creates a boomerang that hurts them in world public opinion. I was very impressed by this talk from the Palestinians I met, which was so different than that of the youths of the suburbs - some of whom, by the way, were put up to what they did by Islamic activists."

Is France anti-Semitic? Is it Islamophobic?
"No on both counts. We're good students. We've managed to reduce the number of anti-Semitic acts, but it's not enough, we have to continually keep at it. As for Islamophobia - there's no such thing. It's an invention of the Islamists that shouldn't be taken up."

But racism against Muslims - doesn't that exist in France?
"You have to be careful with the terminology. Anti-Semitism is a fact and we know exactly what it has led to in our history. It can't be compared to anything else. I'm not prepared to accept moral preachings from some Muslim intellectuals who use the term 'Islamophobia' as a parallel to anti-Semitism. When it comes to acts against Muslims, their religion doesn't play any part. These are racists acts, period. You can't liken the Holocaust and the memory of it to my personal-family memory, which is of the colonization in Algeria. It's true that my father, who was born in the colonial period, was deprived of his rights. He was not allowed to attend school, and I can only regret these 'sad intervals' of French history. But that has nothing whatsoever in common with the Final Solution. The terrible Holocaust was the most barbaric act the world ever came up with. It's not like anything else at all. Not even the genocide in Rwanda."

In Rwanda, it was an organized genocide, though.
"But it wasn't set out or carried out in the same mechanical and sick fashion. In my opinion, the trap that some intellectuals try to use by putting everything on an equal footing in the name of some sort of competition among memories is the ultimate anti-Semitic act. A deluxe act of anti-Semitism.

"Unfortunately, the problem of anti-Semitism isn't fully resolved in my country. It's returning in a new formula in the suburbs, where the Islamists have rotted our children's brains. If we had properly fulfilled our roles and if we had radically reduced anti-Semitism in France, including in administration, we wouldn't be witnessing its renewal today in the suburbs, in its Islamic form, together with its discourse, which has fascist overtones. It's all because of our cowardice and because we didn't want to admit and we didn't want to know.

"I have Jewish friends who tell me - Fadela, we don't want to talk about memory. That's a choice that I respect, but if these things aren't said, then no one will be protected."

In other words, on the question of teaching the Holocaust, you support President Sarkozy's controversial proposal to assign each elementary school pupil the task of remembering a single Jewish child who perished in the Holocaust?

"Yes, I have no problem at all with it. Maybe because I didn't experience it myself. But I'm so anxious for it not to happen again that I'd do anything for that purpose. The idea of adopting the memory of a child who perished in the Holocaust - maybe not by an individual student but by an entire class - is good, effective and necessary. Especially today.

"People talk about so many memories - colonization, slavery, etc. - but the emphasis has to be on the Holocaust, because we haven't sufficiently internalized the memory of it: Just two years ago, a young man from one of the suburbs was tortured for a month. And why? Because his name was Ilan [Halimi - A.P.] and he was a Jew. For a whole month. Can you imagine? A whole month. Thirty days. Do you understand what that means? Everyone knew about it. Or a lot of people, at least. And afterward they threw him out like a dog, and all because of his Jewish origin. It's intolerable. Just intolerable."

samedi 5 avril 2008

Teresa Salgueiro: une voix séfarade


La Serena est la chanson qui donne son titre au dernier album de Teresa Salgueiro.

Discrètement, cette chanson marque le retour au Portugal - pour la première fois en cinq siècles - du ladino, la langue sépharade des Juifs de la péninsule ibérique, dérivée d'un mélange de castillan et de portugais du Moyen-Age et d'hébreu.

Repris du site: Rua da Judiaria, le blog de Nuno Guerreiro Josué)

Pour écouter La Serena

La théorie du complot est l'un des viscères du ventre d'où est sortie jadis la bête

"Marion Cotillard et les complots", par Robert Redeker, Le Monde (extraits):

"L'autodésignée "théorie du complot" se ramène à la vision délirante selon laquelle la réalité, jusque dans ses détails, fait l'objet d'une manipulation occulte dont la vérité est masquée à l'humanité. Ce conspirationnisme se développe à partir d'un usage dément du principe du doute. Il prend la forme d'une croyance affirmant qu'on ne doit rien croire de ce qui nous est dit et pose l'incroyance radicale en toute vérité établie comme norme.

On devine les avantages narcissiques de la croyance dans cette théorie : son adepte s'épanouit dans le sentiment de détenir un secret d'une extrême importance. Il jouit d'en savoir plus que les plus grands savants. Il n'a pas eu à produire d'efforts pour s'élever au-dessus des sommités, il lui a suffi d'appliquer une disposition d'esprit : le rejet de toute vérité affirmée officiellement. Dans cette négation triomphe le ressentiment contre les élites de la connaissance et se déploie une figure contemporaine de l'anti-intellectualisme. Plus gratifiant encore : l'adepte de cette théorie éprouve l'ivresse d'avoir réussi à déjouer un piège collectif, dans lequel l'humanité ordinaire tombe. Il se découvre plus malin que le conspirateur qui, sous des guises diverses, trompe l'humanité depuis des siècles !

La "théorie du complot" ne vit que d'un fantasme : la manipulation occulte. Cette obsession croît exponentiellement : plus la vérité est importante, plus elle est cachée et plus complexes en sont les manipulations. D'où Dan Brown et son Da Vinci Code : l'Eglise s'est constituée pour cacher la vérité sur le Christ. Le conspirationnisme a sa méthode : pour trouver la vérité cachée, il faut croire le contraire de ce qui est officiel. Il n'y a pas de preuves ! C'est qu'elles ont été dissimulées par les conspirateurs ! L'absence de preuves manifestes constitue un argument en faveur de la conspiration.

Cette théorie dénonce aussi les manipulateurs. Pour Dan Brown, c'est l'Eglise qui tient ce rôle. Généralement ce sont les juifs. La négation du caractère terroriste des événements du 11-Septembre voit les juifs (appelés américano-sionistes) derrière la manipulation. Nier l'événement du 11-Septembre, c'est affirmer la culpabilité américano-sioniste. Avec des variantes connues - la banque, l'argent apatride -, ces métaphores du juif. Les versions contemporaines de la "théorie du complot" se coulent dans une matrice : Les Protocoles des sages de Sion.

La théorie du complot est un ersatz des grands récits concernant le destin de l'humanité. Contre-grand récit, elle est une storytelling. Pouffer de rire devant son énonciation reste trop court. Sa parenté avec Les Protocoles des sages de Sion, son identité de structure intellectuelle avec la logique négationniste incitent à la méfiance : la théorie du complot est l'un des viscères réparés, renouvelés, du ventre d'où est sortie jadis la bête."

vendredi 4 avril 2008

Martin Luther King: la paix pour Israël signifie la sécurité

Poster par: BlueStar, The Jewish Ink Tank
Dr. Martin Luther King ( 15.1.1929 - 4.4.1968 )
"Members of the King family were - and still are - strong supporters of Israel"

"Dans un discours, le 25 mars 1968, moins de deux semaines avant sa mort, Luther King a déclaré: "la paix pour Israël signifie la sécurité, et nous devons tous peser de toutes nos forces pour protéger son droit d'exister, son intégrité territoriale. Je vois Israël comme l'un des avant-postes majeurs de la démocratie dans le monde, et un merveilleux exemple de ce qui peut être réalisé, comment un désert peut être transformé en une oasis de fraternité et de démocratie. La paix pour Israël signifie la sécurité, et cette sécurité doit devenir une réalité"." (Primo Europe)

La main cachée de l'Europe, NGO Monitor




Trop d’ONGs - puissantes, riches de subsides, arrogantes et hautement politisées - sont devenues maîtresses dans l’art de la dissimulation: le manque de transparence est leur règle et de surcroît elles ne rendent des comptes qu’à elles-mêmes, ce qui est bien pratique. Certaines, financées par l'Union européenne qui laisse faire, se livrent à la stigmatisation systématique de l'Etat d'Israël. L’UE devrait introduire de nouveaux critères et procédures de financement et prendre des mesures pour que l'argent du contribuable ne serve pas, à son insu, à l'exacerbation du conflit israélo-arabe (d’autres organismes l'ont fait, notamment la Fondation Ford). Le rapport d’ONG Monitor nous éclaire sur le mode opératoire de l’UE et des ONGs qu’elle finance et fait des propositions concrètes pour l'instauration d'une totale transparence, dont le principe est bien entendu défendu par l'UE... On attend avec intérêt sa réaction.

"NGO Monitor has published a highly detailed examination of European Union (EU) funding of political NGOs in the Arab-Israeli conflict. The fifty-page report, 'Europe's Hidden Hand', provides the first in depth analysis of this important area, and reveals that between 2005 and 2007, the EU provided tens of millions of Euros from public money to NGOs whose activities directly contradict EU policy. The report also uncovers and analyzes the lack of transparency and accountability in EU funding of NGOs in this region.
Read the executive summary in English [PDF] or in Hebrew [PDF].
Click here to read the full report, Europe's Hidden Hand."
"Red-lines for NGO Funding - Durban Review Conference 2009 (pages 31-32)
To ensure that EU funds for NGOs that are designated for promoting peace, human rights, democracy, and development are not misused in ways which promote conflict and demonize, it is necessary to define and implement "red lines" demarking the limits of acceptable behavior under these frameworks. To this end, the European Commission needs to write and adopt logical political "red lines" which prohibit funding for NGOs that violate them.
Such guidelines will require a coherent policy regarding EU funding for NGOs that pursue political objectives that are inconsistent with their stated goals. [Allocations] ... go to a number of NGOs that promote the “apartheid” campaign of delegitimization. Many participated in the 2001 Durban NGO Forum and are active in implementing the strategy of divestment, boycotts and sanctions against Israel. Clear red lines are needed to prevent NGOs from engaging in such destructive activity. The need for clear guidelines with respect to EU funding is highlighted in the context of the planned Durban review conference scheduled for 2009. Will the EU learn from the experience of 2001, and require NGOs that receive funding under one of the programs discussed in this analysis to forswear any involvement in the demonization of Israel? Other major NGO funders, have adopted such guidelines including the Ford Foundation which requires its recipients to ensure that "your organization will not promote or engage in violence, terrorism, bigotry or the destruction of any state, nor will it make sub-grants to any entity that engages in these activities." Ford also clarified in this memo that "this prohibition applies to all of the organization’s funds, not just those provided through a grant from Ford."
The EU should act in a similar manner to prevent NGOs from exploiting funds designated for peace, democracy, development and human rights for use in counterproductive and damaging activities."