lundi 14 janvier 2008

Mons - Zan Studio de Ramallah - le bon choix?

Bruxelles-Wallonie-Palestine 2008.

Il est troublant que les premiers invités à la saison culturelle palestinienne, le Zan Studio de Ramallah - et contrairement à bien d’autres artistes palestiniens - dénient à Israël le droit d'exister et militent pour sa délégitimation.

Le coup d’envoi de l’important événement culturel que constitue l'année Palestine 2008 à Bruxelles et en Wallonie (le gouvernement de la région flamande ne s’étant pas associé à l’initiative) eut lieu en fait en décembre 2007 à la Maison Folie, dans la ville de Mons, avec l'exposition des œuvres du Zan Studio de Ramallah. Les valeurs que ce collectif porte, si l’on en croit l'association Intal, qui a recueilli les propos de l’un de ses membres fondateurs, Basel Nasr, lors d'une visite à Ramallah, sont on ne peut plus explicites:


"Mais pour nous et pour l'écrasante majorité des Palestiniens, Israël, dans ses frontières de 1948, est une colonie, et les personnes, ou leurs descendants, qui y vivent, sont des colons. La création d'Israël est, pour nous, une dépossession illégitime qui a débuté en 1948."
(Les résultats d'un récent sondage d’opinion réalisé par le Near East Consulting révèlent le contraire, à savoir que 72% des Palestiniens sont favorables à un accord de paix avec Israël et que 69% souhaitent que le Hamas cesse d'exiger l’élimination d’Israël.)
Et il ajoute que l’art occidental des Israéliens témoigne de leur qualité d'étranger et de colons:

"Je constate qu'il s'agit d'un art comparable à celui des Européens, des Occidentaux. Il révèle le fait que les Israéliens ne sont pas liés à la terre qu'ils occupent ni à son histoire, ni à son évolution."

Quant à la collaboration entre artistes israéliens et palestiniens, Basel Nasr s'y oppose résolument:

"Mais actuellement, je suis opposé à la plupart des collaborations qui ont lieu. … Pour pouvoir réellement avoir des échanges entre artistes, nous devons être au même niveau ou collaborer afin de lutter contre le sionisme. Beaucoup d'initiatives menées à l'heure actuelle donnent la fausse idée qu'une paix est possible sans [que] nous ayons préalablement rencouvert (sic) tous nos droits. C'est inacceptable."
Les affiches politiques du site du Zan Studio reflètent cette hostilité. Les stéréotypes habituels de diabolisation sont omniprésents. Ainsi une affiche assimile Israël à un Etat criminel par excellence puisqu’il tue l’enfance … en emprisonnant les enfants palestiniens. En guise d’illustration, un nounours enchaîné porte un cadenas avec l’inscription "Made in Israel", ainsi que la marque des produits à boycotter: Sabra, Carmel etc. Il ne s’agit point de suggérer, il s’agit de pointer clairement la démarche destructrice et boycotteuse à suivre. Une autre affiche représente la moitié appétissante d’une orange et l’autre d’une grenade mortelle. A nouveau, pour que nul ne s’y trompe l’inscription "Product of Israel" figure clairement sur une étiquette. Et encore une autre dans la même veine inspirée de Coca-Cola, une autre inspirée du Johnson's baby shampoo (toujours les enfants), une autre s'inspire de Guernica, et encore une.

Mais ce n’est qu'un début. Le Soir annonce qu’une deuxième exposition du Zan Studio est en cours d’élaboration avec la collaboration d'étudiants belges et sera présentée à Mons en octobre 2008.

En février, également à Mons, l'Ecole du cirque de Palestine présentera le spectacle Circus Behind the Wall, "inspiré de la vie réelle de Palestiniens séparés de leur eau, leur terre, leur passé, leurs proches par le mur de la ségrégation".

Toujours en février, se tiendra, à la Maison des Associations internationales, 40 rue de Washington, à Bruxelles, un tribunal (sinistre parodie du Russell-Sartre Tribunal) où seront jugés les prétendus crimes de guerre israéliens au Liban. Il est impossible d'en savoir plus sur cette farce, la plus grande opacité entourant son organisation et son déroulement.

1 commentaire :

Anonyme a dit…

Cette affiche (qui assimile Israël à un Etat criminel) vient aussi de VPK, une organisation infiltrée par le Codip qui est connué pour ses apologies de livres antisémites.