Au terme de sa mission, l’ambassadeur d’Israël en Belgique, M. Jehudi Kinar, s’était confié au mensuel Contact J (novembre 2007). Dans l'entretien, il déplorait le boycott scientifique et culturel (unique du chef d'autorités officielles d'un pays européen) instauré par les régions de Bruxelles et de Wallonie (la Flandre n'y étant pas associée) et ajoutait que le Parti Socialiste francophone et son président, qui avait pour règle de ne jamais répondre à ses lettres, constituaient un obstacle majeur dans le bon déroulement des relations belgo-israéliennes :
"L’ambassadeur est fier d’avoir pu nouer d’excellentes relations avec le MR, le CDH et la plupart des grands partis néerlandophones comme le SPA, le VLD et le CDNV.
"Le problème reste le Parti Socialiste [francophone] de M. Elio Di Rupo. C’est pour cette raison que les accords de coopération entre la Belgique et Israël sont bloqués et n’ont pas été ratifiés par le Parlement wallon et même été suspendus par le Parlement bruxellois."
A ce sujet, l’ambassadeur nous montre une série de lettres envoyées au président du PS à propos de ses discours parfois injustes vis-à-vis d’Israël, en particulier celui prononcé à l’université d’été de 2006, au lendemain de l’enlèvement du caporal Gilat Shalit, qualifié par le PS de prétexte pour une nouvelle invasion de Gaza, mais auxquelles le président Di Rupo (et il est le seul) n’a jamais pris la peine de répondre. A en croire M. Kinar, le parti socialiste pratique vis-à-vis des représentants de l’Etat d’Israël la politique de l’autruche. L’ambassadeur constate :
"J’aurais pensé que les dirigeants du parti socialiste avaient un peu plus de finesse."
Une personnalité politique a retenu son attention, le Premier ministre Guy Verhofstadt, dont il garde en mémoire la très émouvante visite de Yad Vashem durant laquelle ce dernier lui a confié qu’il éprouvait le devoir d’y amener ses propres enfants. En conclusion, Jehudi Kinar garde un bon souvenir de son passage à Bruxelles malgré la difficulté à faire passer le message d’Israël principalement du côté francophone."
Qu'en est-il un an après? Le même mensuel (octobre 2008) a interrogé M. Elio Di Rupo lui-même au sujet des accords de coopération.
Celui-ci a déclaré que non seulement il ne soutient pas le boycott (c’est son terme) mais qu’il le combat "avec calme et détermination" … Ce qui, soit dit en passant, n’empêche pas le boycott d’être toujours en vigueur … Le discours de M. Di Rupo recèle tout de même un léger changement de ton. Serait-il dû à l’effet Royal, Obama, Brown, Blair, Merkel, Betancourt et autres ? On dirait que l’anti-israélisme tous azimuts se ringardise à toute vitesse et que l'un des ses derniers bastions est en train d’infléchir ne fût-ce que légèrement sa position.
Un boycott contre Israël toujours en vigueur
"Vous faites partie d’une majorité à la Communauté française qui bloque actuellement les accords de coopération culturelle et scientifique avec Israël…
Je suis pour ces accords, je suis contre tout boycott. Je continuerai à m’exprimer à l’intérieur du parti. Je pense que tout cela provient de 2002-2003, à un moment où politiquement les choses étaient difficiles mais je continuerait à plaider pour que l’on puisse poursuivre la collaboration tant avec Israël qu’avec la Palestine. (…) Je suis pour qu’on débloque cette situation. Je continuerai avec calme et détermination mon combat pour qu’il en soit ainsi. Je sais que même à l’intérieur de mon parti, tout le monde ne partage pas ce point de vue. Je vous donne mon point de vue: je suis contre le boycott scientifique et culture.".
On peut néanmoins regretter que M. Di Rupo se soit abstenu de prononcer le moindre mot positif au sujet de l’Etat d’Israël.
Ce site est dédié aux millions d'Européens qui, malgré d'incessantes campagnes de désinformation, ne croient pas que les Juifs ne sont capables que du pire; ne dissimulent pas leur antisémitisme dans le langage de l'antisionisme; et savent qu'Israël représente ce qu'il y a de meilleur dans une démocratie.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire