mardi 1 janvier 2008

Aristides de Sousa Mendes, Juste parmi les Nations, à Jérusalem

En ce jour de l'an, ce site tient à rendre hommage au Consul Aristides de Sousa Mendes, un Juste parmi les Nations


Une exposition commémorant le souvenir du diplomate portugais Aristides de Sousa Mendes, qui a sauvé des milliers de juifs durant la Seconde Guerre mondiale a été inaugurée à la Knesset le 17 décembre 2007. Via: Rua da Judiaria

Repris du site Biblio Monde
Aristides de Sousa Mendes, Le juste de Bordeaux, par José-Alain Fralon, Mollat 1998
"Aristides de Sousa Mendes est ce consul du Portugal à Bordeaux en 1940, qui, à l’inverse d’un Maurice Papon, choisit de désobéir à son gouvernement pour sauver milliers de personnes en leur délivrant des visas.
Le Portugal était neutre dans le second conflit mondial, mais son dictateur Salazar interdisait à ses diplomates de délivrer le moindre visa à certaines catégories de demandeurs d’asile, les plus vulnérables dans le contexte de l’époque : les apatrides, les juifs, les Russes… autant d’"indésirables" fuyant les nazis. Bordeaux, en mai-juin 1940, est envahie par des centaines de milliers de réfugiés. Le consul, informé de la situation, se met à délivrer des visas à tour de bras.
"On estime à plus de 30.000 – dont environ 10.000 Juifs - le nombre de personnes ainsi sauvées. Yehuda Bauer, un spécialiste des réfugiés juifs durant la guerre, écrira "ce fut la plus grande action de sauvetage menée par une seule personne pendant l’Holocauste". Celle-ci ne manque pas d’attirer l’attention des supérieurs hiérarchiques du Consul. On le somme d’arrêter la délivrance de visas et le 22 juin 1940 (jour de la capitulation de la France) on dépêche sur place deux fonctionnaires pour le ramener à Lisbonne, sous le prétexte d’assurer sa protection.
Contraint, le Consul gagne Bayonne où il peut voir une énorme foule massée près du consulat portugais. Le "scénario bordelais" se met en place à nouveau: Aristides de Sousa Mendes, bousculant de son imposante stature le vice-consul du lieu, se remet à signer quantités de visas. L’incorrigible diplomate ne s’arrêtera pas là, arrivé au poste frontière d’Hendaye, il rencontre des réfugiés à qui il avait délivrés des visas à Bordeaux. Ceux-ci ne peuvent passer car la frontière a été fermée. Dans une auberge proche, il réclame du papier et "confectionne" de nouveaux visas où apparaissent ces quelques lignes, priant "au nom du gouvernement portugais, les autorités espagnoles de laisser le porteur traverser librement leur territoire", lignes suivies de sa seule signature, puis il entraîne tout ce monde vers un autre petit poste frontière, bien isolé et, miraculeusement, sans téléphone. Le policier espagnol, impressionné par le personnage et ignorant les récentes instructions de Madrid, laissera passer ce groupe de plusieurs centaines de personnes. Le dernier miracle du Consul portugais avait opéré !" (Ilan Braun, extrait d’une page réalisée par Association Mémoire-Yzkor-Morbihan, juillet 2002).
Révoqué par son administration, il meurt dans la misère en 1954."

Il dira : "Je donnerai des visas à tout le monde, il n’y a plus de nationalistes, de races, de religions." "Juifs, catholiques, protestants ? On signe ! Apatrides ? On signe ! Russe ? On signe ! Allemand ? On signe !"

En 1994, une stèle est érigée en son honneur dans le désert du Néguev, près de la " Forêt de Sousa Mendes" : 10 000 arbres pour se souvenir.

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