"Il faut rappeler d’abord que, depuis la fin des années 60, la haine des juifs est principalement portée par l’antisionisme radical ou absolu, mélange d’hostilité systématique à l’égard d’Israël, quelle que soit la politique du gouvernement en place, et de compassion exclusive pour les Palestiniens, quoi qu’ils puissent faire – terrorisme compris. Le propalestinisme inconditionnel, qui est aussi l’un des thèmes mobilisateurs de l’islamisme radical, est désormais le principal vecteur de la haine des juifs dans le monde.
Il fournit en même temps les principaux motifs d’agir contre l’Etat d’Israël, réduit à une «entité» criminelle, et contre «le sionisme», figure diabolisée incarnant l’un des grands mythes répulsifs de notre temps. La «cause palestinienne» sert d’alibi à diverses forces qui, soit par intérêt géostratégique, soit en vertu de fortes convictions idéologiques, ont pour objectif la destruction de l’Etat juif." (Source)
Note: Visiblement, en invitant, Nadia Fadil et Anya Topolsk, deux militantes qui prônent frénétiquement le boycott et la punition d'Israël, tout en réclamant (Fadil) le retrait du Hamas de la liste des organisations terroristes de l'UE, la direction du Musée Juif de Bruxelles, où se déroula une épouvantable tuerie, ne semble pas partager l'analyse de Pierre-André Taguieff. Détails ICI.
Citations précédentes
Jerome Friedman
"Sans les lois de pureté de sang s'ajoutant à l'antijudaïsme médiéval, et fournissant le fondement d'une représentation séculière et biologique des Juifs, l'antisémitisme racial moderne n'aurait pas pu se développer."
Imre Kertész
Marcel Gauchet
"Par rapport à l'antisémitisme, ce que les nazis reprochaient aux Juifs, c'était d'être un peuple apatride, vivant en parasites aux dépens des autres patries. Aujourd'hui, il y a un Etat juif, en conséquence de quoi certains reprochent son existence...
Il y a donc à la fois disparition de l'antisémitisme traditionnel dont l'antisémitisme racial de l'hitlérisme a été une sorte de pointe extrême, et à la fois réapparition sous un jour complètement différent d'un antisémitisme qui n'a plus rien de racial, qui n'est plus "spirituel", mais qui a trouvé une nouvelle cible. Il vient se greffer à l'existence d'Israël et aux problèmes afférant à un Etat menacé, pour en quelque sorte redonner vigueur au mythe du "complot juif", du projet de domination du monde - mais il ne se dit plus comme tel, parce qu'il n'est tout simplement plus plausible: il est très difficile de penser que le tout petit Etat d'Israël a un projet de domination mondial." (Le Soir)
"Les comparaisons d'Israël à l'apartheid - ou les comparaisons plus radicales et de nos jours plus fréquentes aux nazis - ont fait irruption en Europe de l'Ouest et dans le monde arabe dans les années 1970, et maintenant on les trouve partout."
"Il faut savoir ce que l’on veut: si, comme Manuel Valls et Hollande le reconnaissent, l'antisémitisme actuel découle de la haine d'Israël, on en tire toutes les conclusions politiques et médiatiques. Je parle du dénigrement systématique, pathologique, obsessionnel, disproportionné. Cela n'a rien à voir avec la libre et légitime critique de la politique israélienne comme on feint de le croire. Mais ce dénigrement est tellement ancré profondément que je suis très pessimiste sur la capacité de beaucoup à seulement comprendre ce que je veux dire…"
Pierre Manent
"Le peuple juif, en revenant en Israël, a accompli sa "sortie d'Europe". Je veux dire: grâce au rétablissement de son État, il a cessé d'être dépendant spirituellement des nations européennes dans lesquelles il vivait ou vit encore. C'est l'issue d'une très longue séquence historique. Ce n'est pas seulement la conséquence de la destruction des Juifs d'Europe; c'est aussi la suite de l'effacement de soi auquel les nations européennes travaillent depuis vingt ans avec un zèle qui étonne. Étant ainsi "sorti d'Europe", le peuple juif invite l'Europe à dire son nom. Il lui demande son nom."
"En quoi un petit enfant de dix ans doit-il être concerné par les conflits au Moyen-Orient, dans une école de Limoges ou de Lille? Que peut-il y faire, que doit-il faire, quelle responsabilité a-t-il? C'est à sa génération d'abolir la haine que nous avons échoué à désamorcer."
Anonyme
"La différence entre la Birmanie et Israël c'est que l'opposition en Birmanie se trouve en prison et qu'en Israël elle siège au Parlement." (lecteur du quotidien norvégien Dagbladet)
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