L'un des plus grands spécialistes britanniques de la chirurgie du cancer du sein a raconté la façon dont son soutien à l'Ordre des Médecins d'Israël (IMA) avait abouti à une campagne pour le faire radier de l'Ordre des Médecins britannique.
Le Professeur Michael Baum [photo] a raconté lors de la conférence annuelle du Limmud à l'Université de Warwick, que ses collègues dans la profession médicale - y compris des Juifs - s'étaient retournés contre lui après qu'il eut contesté l'accusation que l'Ordre des Médecins israélien était complice dans la torture de prisonniers palestiniens.
Son intervention était intitulée "Boycott universitaire d'Israël: est-ce que les Juifs sont parmi les pires antisémites ?"
Le professeur Baum a expliqué qu'il était intervenu "comme un innocent" en juin 2007 lorsque que le British Medical Journal l'a invité à rédiger un article à l'occasion du lancement d'un sondage sur le site Internet de la revue concernant le boycott d'Israël. Dans son article, il argumentait contre le boycott académique d'Israël. "Avec un peu de chance, quelque 2 000 personnes participent à des sondages en ligne de la revue. Dans ce cas-ci, il y eut 23.000 votants", déclara le Professeur Baum, 72 ans, qui est professeur émérite de chirurgie et professeur invité de médecine et sciences humaines à l'University College de Londres.
C'est alors que le professeur Baum rencontre le Dr Derek Summerfield, qui a mené une longue campagne pour faire renvoyer l'ancien président de l'IMA Dr Yoram Blachar quand celui-ci fut élu président de l'Association médicale mondiale en 2008. (Voir Boycott: campagne de diffamation contre un médecin israélien)
Une réunion fut convoquée par le Dr Summerfield à la Royal Society of Medicine à laquelle participèrent des représentants des ONG Jews for Justice for Palestinians et Physicians for Human Rights Israel. Des accusations furent à nouveau portées à l'encontre de l'IMA et qui visaient le Dr Blachar personnellement.
Le Professeur Baum a indiqué que les attaques personnelles contre lui ont culminé lorsqu'une lettre fut publiée sur le site du British Medical Journal - invoquant le nom du médecin nazi Josef Mengele, qui a effectué des expériences horribles sur les Juifs pendant l'Holocauste - et qui l'accusait de soutenir des médecins israéliens. On disait qu'il devait avoir honte de lui-même et que le GMC devait révoquer son permis d'exercer la médecine. "Ceci a été écrit par un Juif", dit-il.
"C'est alors que débuta la campagne pour me faire radier - la pire ignominie à laquelle on peut soumettre un médecin. Ils ont recueilli des signatures et essayé de m'accuser de complicité avec les pratiques de l'IMA. Toute tentative visant à me défendre ne faisait que susciter de nouveaux arguments anti-israéliens et antisémites. "
Le chirurgien est alors allé demander de l'aide après du Community Security Trust, parce qu'il avait des craintes pour sa sécurité et celle de sa famille. Il a avoué à l'auditoire qu'il avait fondu en larmes lors d'une rencontre privée avec l'ambassadeur israélien Ron Prosor.
Lui et un collègue, le professeur David Katz, ont décidé d'essayer de trouver la raison qui poussait des Israéliens à attaquer des Israéliens et organisa une rencontre entre l'AMI et Physicians for Human Rights Israel. Au cours de la réunion qui eut lieu en décembre en Israël, le Dr Blachar a plaidé pour que le PHRI cesse ses attaques à la fois par l'intermédiaire du British Medical Journal et The Lancet, l'autre revue médicale importante.
En février le British Medical Journal et The Lancet consacraient des édition spéciales à la critique d'Israël à l'occasion de "la semaine d'apartheid Israël".
3 commentaires :
Cela ressemble comme deux gouttes d'eau aux méthodes staliniennes utilisées en leurs temps en URSS pour disqualifier les scientifiques juifs
Quand on supprime l'enseignement de l'holocauste dans les lycées et collèges anglais comment ne pas penser que les choses vont encore beaucoup plus loin. Cela commence par le négationnisme pour aller ensuite a l'antisionnisme pour aboutir a la judéophobie.
* Pour info
http://www.guardian.co.uk/uk
/2009/nov/13/romford-scouts-anti-jewish-chants
* Et pourtant ...
Déclaration de Londres sur la lutte contre l’antisémitisme.
Lancaster House, le 17 février 2009
http://icc.youinspire.me.uk/wp-content/uploads/2009/05/london-declaration-on-combating-antisemitism-fr.pdf
* Gerard, vous avez raison :
Eux qui étaient censés porter assistance et soigner ont en réalité prémédité et perpétré des crimes. Médecins des plus hauts dignitaires soviétiques, ils ont profité de leur situation professionnelle pour éliminer des membres éminents de la nomenklatura, parmi lesquels Andreï Jdanov, responsable de l'idéologie du régime, ou Alexandre Chtcherbakov, premier secrétaire du Parti communiste. Dans l'ombre, ils ont également conspiré contre Staline.
Tel est, en substance, le message qui, le 13 janvier 1953, paraît à la une de la Pravda. Ces médecins, tous d'origine juive, ont œuvré et manœuvré pour servir l'Occident et représentent une grave menace pour le peuple russe tout entier. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, sur fond d'antisémitisme séculaire, l'information obtient un écho retentissant au sein de la population.
Mais la nouvelle, qui bouleverse ce jour-là l'URSS, n'est en fait qu'un mensonge éhonté, une machination montée de toutes pièces, une stratégie machiavélique.
Ce qui fut appelé " le complot des
blouses blanches" n'était rien d'autre qu'une conspiration politique de Joseph Staline, dont l'ambition était d'organiser une nouvelle purge au sein des instances du Parti et de durcir sa position à l'égard de l'Occident.
Pour fomenter son crime, " le petit père des peuples " a fait feu de tout bois, élaborant et retouchant son plan au gré des circonstances. D'une lettre reçue en 1948, dénonçant la négligence des médecins du Kremlin envers Andreï Jdanov, à l'arrestation, en 1950, du Dr Yakov Etinguer, accusé par un juge d'instruction arriviste et antisémite d'avoir assassiné Alexandre Chtcherbakov, en passant par divers petits arrangements avec la réalité, Staline avance ses pions. Pour l'historien Nikita Petrov, pas de doute, cette affaire marque l'apothéose de la pensée conspiratrice et tyrannique du dictateur.
Journalistes et historiens exhument avec précision les traces du dernier crime du dirigeant soviétique. Jonathan Brent, qui a pu avoir accès aux archives de l'affaire, aux lettres officielles ainsi qu'aux pièces essentielles du procès dissimulées par Staline, livre des données clés. En contrepoint du récit méthodique du complot, les enfants des médecins livrent leur version intime des événements : les écoutes à la maison, les promenades en ville pour pouvoir enfin communiquer, la peur permanente, les nuits sans sommeil, les arrestations et les interrogatoires. Etinguer, Vovsi, Kogan, Temkin, Iegorov, Rapoport ... tombent un à un dans les griffes de Staline.
Le cauchemar ne prendra fin que le 5 mars 1953, à la disparition de Joseph Staline. Tous les médecins sont libérés et réhabilités publiquement. Ironie de l'histoire : le tyran, malade, aurait pu échapper à la mort s'il avait accepté de se faire soigner. Mais il refusa obstinément toute aide médicale.
- Le Dernier Crime de Staline, de Jonathan Brent et Vladimir P. Naumov, chez Calmann-Lévy, 2006 -
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