dimanche 2 août 2009

Esprit du verdict du procès Fofana: pas de peuple juif, pas d'antisémitisme

"Nous passons ici de la relativité restreinte à la relativité générale : pas de peuple juif, pas d'antisémitisme. C'est l'esprit du verdict du procès Fofana. Après la bombe atomique vient la bombe à neutrons, qui ne conserve que son pouvoir mortel de radiation. Après l'antisémitisme violent comme un vomissement des Proudhon, des Drumont et des Bernanos, voici venu l'antisémitisme insinuant et presque invisible des Badiou."

Extrait d'un article (Ce que révèle l'affaire Fofana) d'Alexandre Adler paru dans Le Figaro

"Il n'empêche qu'à cette non-publicité légale des débats s'est greffée subrepticement une seconde non-publicité : celle des motivations des accusés. Autrement dit, le procès à huis clos aura permis de limiter le débat à la matérialité des actes commis. On aura ainsi assisté à une élision totale de l'acte antisémite. On sait que ce genre d'actes ne peut que produire, depuis Auschwitz, gêne et dénégation. [...].

Seulement aucun cas de séquestration en banlieue n'a jamais débouché sur un assassinat, résultat de tortures délibérées infligées sans fléchir pendant trois semaines. Pourquoi une telle exception ­Halimi ? Et le chef Fofana était-il entièrement ignorant des fulminations antisémites de Capochichi (dit Kemi Sebah) ou de l'humour décapant de Mbala Mbala (alias Dieudonné, dont la liste "antisioniste" a tout de même recueilli 3 % des voix dans le quartier du meurtre) ? D'autres abominations de ce genre peuvent avoir encore lieu et la prochaine victime n'avoir rien à voir avec le judaïsme. Mais pour l'instant, la motivation antisémite de l'acte, facteur aggravant, doit être jugée en droit.

Il ne manquait pas en Allemagne, avant 1933, de gros bras violents et criminels de droit commun mais ces voyous ne peuvent pas être jugés de la même manière lorsqu'ils revêtent la chemise brune des SA ou la casquette à tête de mort des SS pour accomplir leur forfait. Le tribunal n'a nullement examiné cette dimension et c'est cela qui provoque l'indignation et le malaise d'une communauté juive dont le professeur Prasquier est évidemment l'honneur.

Il faut en effet affronter un phénomène nouveau et inquiétant, celui de la négation pure et simple de l'existence de l'antisémitisme, voire des juifs eux-mêmes. Plus radical et axiomatique que tous, le philosophe Alain Badiou considère, dans un récent libelle, que l'expression "juifs" ne serait qu'une convention sémantique manipulée par des idéologues troubles qui ne veulent que séparer "les juifs" des Autres, au seul bénéfice d'un État israélien, lui-même condamné sans appel au nom d'une vulgate bien connue.

Nous passons ici de la relativité restreinte à la relativité générale : pas de peuple juif, pas d'antisémitisme. C'est l'esprit du verdict du procès Fofana. Après la bombe atomique vient la bombe à neutrons, qui ne conserve que son pouvoir mortel de radiation. Après l'antisémitisme violent comme un vomissement des Proudhon, des Drumont et des Bernanos, voici venu l'antisémitisme insinuant et presque invisible des Badiou. Pour mesurer son pouvoir de radiation, lisez donc une certaine presse hebdomadaire."

3 commentaires :

Anonyme a dit…

En fait, c'est pour éviter que les associations juives sionistes ne récupèrent l'affaire pour faire monter l'antisémitisme qui est leur fond de commerce.
C'est ce qu'elles ont fait ces dernières années et les français en ont marre et ne sont plus dupe de cette névrose obsessionnelle grossière.
http://cristos.over-blog.com/pages/Les_coups_montes_et_fausses_affaires_antisemites-1516845.html

Anonyme a dit…

C'est vrai que les juifs sionistes sont pénibles avec leur chantage permanent à l'antisémitisme et leurs fausses affaires antisémites.
C'est une arnaque, la plupart n'est même pas sémite.
Et juif est une religion.
Le pire, c'est le talmud qui traite les non juifs d'animaux. Quand on sait ce qu'ils font subir aux animaux avec leur abattage rituel cruel, on imagine le comportement, c'est ce qu'on voit à gaza qui est la suite du NKVD judéobolchévique.

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Anonymes, mais crétins ... ça peut arriver !


La shehita est fondée sur un principe constant de la Torah: le respect de la vie animale. Elle implique la nécessité de limiter au maximum la douleur de l' animal lors de l' abattage, et de ne pas banaliser sa mort.

Le Talmud est l'ouvrage le plus attaqué par les détracteurs du peuple juif, lesquels sont généralement dépourvus d’un quelconque bagage sur la connaissance des doctrines talmudiques, ou du Choulkan Aroukh ouvrage de prédilection, résumé beaucoup plus accessible pour la plupart des lettrés chrétiens qui se sont intéressés au Judaïsme, ou plus exactement qui ont recherché dans les doctrines juives de quoi alimenter une haine dont les causes réelles se perdent dans la nuit des temps. La Théologie fait partie de ces sciences humaines dont on ne peut parler et discuter sérieusement qu’entre initiés.

Le rejet du peuple juif, qu’un Edouard Drumont, auteur de la France juive, appellera le “peuple de Satan”, est un dogme pseudo-théologique et une constante de l’antijudaïsme chrétien. Il nous faut ainsi remonter à l’historien Flavius Josèphe qui notait, à propos des Egyptiens, que “notre piété diffère de celle qui est en usage chez eux, autant que l’être divin est éloigné des animaux privés de raison”. Josèphe reproche à Apion d’avoir inventé ce que nous retrouverons dans les PSS : “Il forge aussi un serment par lequel, prétend-il, en invoquant Dieu (…) nous jurons de ne montrer aucune bienveillance envers l’étranger…” Le mythe était en route et se forgera inlassablement au cours des siècles.

Les antisémites n’ont donc pas hésité à exploiter les passages littéralement rendus par le Talmud, notamment, pour accentuer ce reproche séculaire au peuple juif de sa haine du genre humain, à la dureté de sa loi - de la loi de ce peuple qui donna pourtant naissance au Jésus des Chrétiens
“un peuple qui demeure à part et qui ne peut être pensé parmi les nations”. Ainsi, l’antisémite présuppose une hostilité naturelle du Juif envers le non-Juif. Mais l’histoire de l’humanité ne montre-t-elle pas que c’est le peuple juif qui a été persécuté ?

Le peuple juif est un peuple rebelle, voilà sa vraie nature : une rébellion contre ceux pour qui l’instinct de survie serait le but essentiel de la vie, une rébellion contre la non-soumission au Créateur de l’Univers, une recherche permanente des “règles” de fonctionnement du monde tant matériel que spirituel, une quête permanente de l'indicible raison d'être.

Tous les passages relatifs aux non-Juifs, et rapportés avec un malin plaisir, parfois par des Juifs renégats, ne devraient pas être ressortis de leur contexte, sans une “prise de conscience”, car il s’agissait pour les Rabbanim de se conformer aux prescriptions halakhiques, c’est-à-dire à l’orthodoxie religieuse, notamment vis-à-vis des mariages mixtes et également de résister aux tentations syncrétistes issues de la fréquentation avec les non-Juifs.