jeudi 4 décembre 2008

Le concept de "lobby juif" a le vent en poupe en Belgique

Les Antisémythes, par Joël Kotek, Regards

"Permettez-moi, d’abord de vous exprimer ma joie face à l’éclatante victoire de Barack Obama. Certains la craignaient (sa future position vis-à-vis d’Israël ?), d’autres, comme moi, l’espéraient. Les Etats-Unis, auront un président métis, d’origine africaine et ce, grâce notamment au… vote juif. Plus de 77% des Juifs américains ont, en effet, voté logiquement pour le candidat démocrate. Logiquement, évidemment, pour qui connaît la sociologie américaine et appréhende l’ethos juif. Les Juifs américains, davantage encore que leurs coreligionnaires européens, sont en effet très majoritairement proches des valeurs démocrates, contrairement à la doxa dominante en Belgique. Ces derniers deux mois, il n’y a pas eu un seul jour sans qu’un journal, un homme politique, un "intellectuel", un quidam n’ait été amené à s’en prendre au lobby juif, en d’autres termes, au trop fameux mur de l’argent juif. Quand donc ces bons amis, toujours prompts à dénoncer l’antisémitisme lorsqu’il surgit de droite, arrêteront-ils de jouer avec les antisémythes de gauche ? Qu’est-ce qu’un mythe, sinon la mise en avant d’une vérité, certes, bien comprise mais totalement… fantasmatique.

Sachez que les Juifs constituent aux Etats-Unis la seule minorité "blanche" à voter systématiquement et majoritairement démocrate et ce, depuis que les sondages sortis des urnes permettent de l’attester. En 2000, les Juifs américains votèrent à 79% pour Al Gore et ce, contrairement aux Américains d’origine arabe qui assurèrent l’élection du candidat républicain en votant à 72% pour Bush et à 18% pour Ralf Nader, du fait de ses origines arabes. Le fait que les principaux lobbies arabes avaient officiellement appelé à voter Georges W. Bush, réputé proche des milieux pétroliers arabes, explique que seuls 8% d’entre eux votèrent pour Al Gore qui, il est vrai, avait choisi un colistier juif (Lieberman). Quatre ans plus tard, malgré les liens très serrés tissés entre l’administration américaine et l’Etat d’Israël, les Juifs votèrent à nouveau massivement pour le candidat démocrate. Kerry recueillit 76% du vote juif. Cette inclination n’a pas changé lors des dernières élections : 44% des "blancs" (dixit la terminologie du Soir du 6 novembre) contre 76% des Juifs ont voté Obama. Mieux encore, la prochaine Chambre des représentants, à majorité démocrate, comptera sans doute le plus grand nombre d’élus d’origine juive de son histoire. Ces statistiques démontrent à l’envi que l’idée même d’une judaïcité américaine résolument néoconservatrice est totalement mythique.

Le véritable scandale est qu’aucun de nos médias ne s’est jamais préoccupé d’en informer ses lecteurs. Ne serait-il pas pourtant de leur responsabilité de le faire ? On n’imagine pas, en effet, de meilleur moyen pédagogique pour briser une fois pour toutes l’insoutenable antisémythe du Juif-maître-des-Etats-Unis et fauteur-de-guerre, propre à la droite comme à la gauche radicale. Pour s’en convaincre, il suffit de voir comment, dans un même élan, les sites d’extrême droite et d’extrême gauche s’en prennent à Rahm Emanuel, le nouveau secrétaire général (juif) de la Maison Blanche. Le vote juif nous rappelle à quel point les Juifs sont attachés à l’universel. (...)"

3 commentaires :

Anonyme a dit…

Je n'aime pas du tout cet article.

"Les Etats-Unis, auront un président métis, d’origine africaine et ce, grâce notamment au… vote juif".

Si l'auteur pense que l'idéal juif est atteint parce que les USA ont un président métis, alors je lui suggère de retourner au Talmud Thora si toutefois il en connait le chemin.

S'il pense que cette même élection marque le summum de la démocratie, alors je lui réponds que de mon point de vue, elle en est le degré zéro. Voter et se satisfaire du résultat parce que l'heureux élu est métis, c'est carrément tribal.

Pour le reste, l'auteur tente de nous expliquer que puisque la masse juive vote invariablement démocrate, alors parler du juif maitre des EU devient un mythe. C'est d'un simplisme si déconcertant qu'on ne peut que hausser les épaules.

Anonyme a dit…

Je ne pense pas que Joël Kotek fasse du tribalisme.

Ce qui le dérange c'est l'unanisme dans la société belge pour parler du "lobby juif" à toutes les sauces. Il a donné des chiffres qui contredisent tous fausses idées que les médias charrient, sans que la moindre voix discordante ne s'élève.
"Ces derniers deux mois, il n’y a pas eu un seul jour sans qu’un journal, un homme politique, un "intellectuel", un quidam n’ait été amené à s’en prendre au lobby juif, en d’autres termes, au trop fameux mur de l’argent juif. ...

Le véritable scandale est qu’aucun de nos médias ne s’est jamais préoccupé d’en informer ses lecteurs. Ne serait-il pas pourtant de leur responsabilité de le faire ? On n’imagine pas, en effet, de meilleur moyen pédagogique pour briser une fois pour toutes l’insoutenable antisémythe du Juif-maître-des-Etats-Unis et fauteur-de-guerre, propre à la droite comme à la gauche radicale."

C'est vraiment insoutenable, et ça continue.

Anonyme a dit…

Voter pour obama parce qu'il est métis ou sauter de joie parce qu'un métis est élu président des USA, j'estime que c'est le degré zéro de la culture politique et de la démocratie. Si la démocratie consiste à choisir un candidat en fonction de ses origines, de la couleur de sa peau, de son sexe, de sa religion, alors nous ne sommes pas sortis de l'age des cavernes.

Pour le reste, il serait ridicule de ma part de nier ce qu'il se passe en Belgique, évidemment. Ce que je conteste chez Kotek, c'est son argument en forme de syllogisme : les juifs votent systématiquement pour les démocrates, donc le lobby juif n'existe pas.

Je le conteste car on peut répondre :

Ce n'est pas grâce au poids de l'électorat juif, qui est minuscule, que ce lobby existe, et il n'est pas non plus représenté par le habad de brooklyn ou le chauffeur de taxi newyorkais. Ce lobby est a-politique, il transcende les partis politiques, il est représenté par le monde de la finance notamment (souvent les présidents de la FED sont juifs, n'est ce pas monsieur le prof portugais). La preuve, même lorsque les républicains sont au pouvoir,(les juifs votant en grande majorité démocrate je le rappelle) le soutien à Israel ne se dément pas. Les juifs peuvent donc voter pour qui ils veulent, le président peut être démocrate ou républicain, il y aura toujours un conseillé juif pour influer sur la politique américaine.

Le syllogisme qui consiste a dire, les juifs votent en majorité démocrate donc le lobby juif n'existe pas, n'est qu'un sophisme.

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On ne peut pas prouver que ce lobby n'existe pas, car prouver qu'une chose n'existe pas est quasiment impossible.

Si le lobby juif qui contrôle le monde devait être entre les mains des juifs de la rue, alors j'aimerais bien connaitre le lieu la date et l'heure de la prochaine réunion car moi aussi je veux participer au contrôle du monde avec les autres juifs.:)