vendredi 11 novembre 2011

Un négationniste conspirationniste dans le nouveau gouvernement grec?

"Un politicien qui est un antisémite avéré ne peut pas faire partie d'un gouvernement avec lequel le gouvernement allemand devra négocier une aide de milliards d'euros",  Dieter Graumann, président des associations juives d'Allemagne au quotidien Bild également rapporté par YNet en anglais.

"Le nouveau gouvernement prêtera serment vendredi midi, selon un communiqué officiel publié par le bureau du président grec qui a organisé des consultations entre M. Papandreou, Antonis Samaras, leader du principal parti de l'opposition, Nouvelle démocratie (ND), et George Karatzaferis [photo], président du Rassemblement orthodoxe populaire (LAOS)."

"Habitué des dérapages verbaux à l'encontre des étrangers ou des juifs - il avait réclamé en 2001 un examen du rôle du Mossad dans les attentats du 11 septembre [et que les Juifs n'avaient pas été travailler le jour de l'attentat] et présenté quatre néo-nazis sur sa liste régionale en 2002 - il tente désormais de présenter un profil plus lisse, centré essentiellement sur le populisme."

Voici quelques propos tenus par M. Karatzaferis:

Pendant l'opération Plomb Durci contre les terroristes du Hamas, George Karatzaferis compare, dans un communiqué, Israël à Hitler. (JTA, 29/12/2008)

"Il faut tirer les oreilles à cet enfant chéri de l'Occident, Israël. Son agressivité et sa malveillance envers les populations non-combattantes n'ont qu'un précédent, celui de l'époque d'Hitler, et ne peuvent pas laisser la communauté internationale indifférente."
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Quand ça l'arrange il n'est pas négationniste... (JTA, 05/01/2009)

George Karatzaferis, l'éditeur de A1 a également écrit que "en moins de 70 ans, les principales victimes de la brutalité d'Hitler transformée en les assassins mêmes odieux que leur persécuteur".

"Israël estime que grâce à l'Holocauste il peut encore se conduire mal, être indécent, faire du chantage, et avilir les institutions et les gens".
Karatzaferis, le leader du parti de l'extrême droite LAOS, affirme que si les Juifs faisaient un effort ils pourraient être parmi les nations justes en ajoutant: "mais que peut-on attendre d'une race qui a crucifié Dieu la seule fois qu'Il est venu sur terre". Et demande: "Est-ce que des tueurs de Dieu peuvent-il se soucier du sort de quelques centaines d'enfants innocents?"

Ce constat conclut l'éditorial: "Malheureusement c'est bien connu dans le monde que le Juif a une odeur de sang".
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Discours de M. Karatzaferis au Parlement grec, 11/6/2008:Le traité de Lisbonne serait l'accomplissement des Protocoles des Sages de Sion.  Curieux qu'il veuille maintenir la Grèce dans l'UE.

"Permettez-moi de finir mon intervention en évoquant un point sur Les Protocoles des Sages de Sion, dont bien entendu ne je ne connais pas l'auteur.  Les Sionistes nient l'avoir écrit. Peu m'importe qui l'a rédigé fût-ce un Prix Nobel.  Il y a un siècle cet homme a prédit  – peut importe qu'il soit chrétien, juif ou musulman, ça ne n'intéresse pas - ce qui arrive aujourd'hui.  Ce qui est décrit dans Les Protocoles de Sion est en voie de se concrétiser aujourd'hui.  Un gouvernement, une monnaie pour toute l'Europe.  Et pour moi c'est le Nouveal Ordre des choses."
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Lors d'un débat télévisé avec l'ambassadeur d'Israël en Grèce "Parlons-en donc de toutes les histoires au sujet d'Auschwitz et de Dachau".
Dans un débat parlementaire en 2002 il a demandé au premier Ministre grec de l'époque M.  Costas Simitis: "Est-ce vrai que votre fille a secrètement épousé un Juif".

1 commentaire :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

La haine grecque des Juifs ne date pas d’hier. Remontant à l’antiquité, elle a d’abord été d’ordre philosophique (ontologique) et métaphysique. Avec l’arrivée de l’orthodoxie chrétienne, une dimension religieuse et spirituelle s’y est ajoutée. Aujourd’hui, la Grèce reste un pays très ouvertement antisémite, aboutissement de plusieurs milliers d’années d’histoire conflictuelle opposant universalisme à particularisme.

Sur les 50.000 Juifs vivant en Grèce avant la Seconde Guerre Mondiale, principalement à Salonique, 86% ont été assassinés par les nazis. Mais cette extermination, à peine évoquée dans les livres de classe, reste largement tabou dans le pays.

le rôle de l’église pèse considérablement. Aujourd’hui encore, l’Église orthodoxe, très largement majoritaire en Grèce, continue dans sa liturgie d’insister sur le caractère
"déïcide" des Juifs, "peuple impie et illégitime" - une conception pourtant abandonnée par l’Église catholique au Concile de Vatican II. De plus, l’Église orthodoxe pratique toujours à travers tout le pays, le rituel de la mise à mort de Judas (surnommé par la foule "le Juif") au moment de Pâques.

Pas plus tard qu’en août 2008, dans le cadre de son sermon en l’honneur de la fête de la Vierge Marie, l’archevêque du Pirée a fait entendre des réflexions antisémites. En vertu d’une nouvelle loi du gouvernement grec permettant l’incinération post-mortem, l’archevêque a comparé cette pratique à la construction par le gouvernement hitlérien de fours crématoires pour brûler
"l’image de Dieu". Selon l’archevêque du Pirée, les coupables d’une telle décision sont "les chefs sionistes", représentants de Lucifer qui essayent de corrompre le monde et de lui imposer une religion d’obscurité.

Deuxièmement, au niveau politique, le gouvernement grec ne procèdent à aucune surveillance systématique des incidents antisémites, n’effectue aucune recherche ni statistiques. Toutes les informations obtenues proviennent d’organisations représentatives juives, d’ONG ou des médias.

En Grèce, il n’existe pas non plus de conformité avec la Directive de l’Union européenne relative à la mise en œuvre du principe de l'égalité de traitement entre les personnes, sans distinction de race ou d'origine ethnique. Une législation est toujours en attente. Pour l’heure, la motivation raciste n’est pas un facteur aggravant dans un crime.

Pourtant, la Grèce s’est dotée d’une législation antiraciste en 1979. Mais jusqu’en décembre 2007, elle n’a jamais été appliquée.

* Pour info : La dette grecque et les dettes de guerre allemandes,



http://www.news-26.com/politique/808-la-dette-grecque-et-les-dettes-de-guerre-allemandes.html