mardi 29 décembre 2009

Désinformation: Fayçal Husseini était prêt au compromis territorial pour Le Monde

Extrait d'un essai de Jean-Pierre Bensimon "THÉO KLEIN ou l’apothéose de la RAISON BORGNE" paru dans la revue Controverses, février 2007, pp. 128-219

"Fayçal Husseini, le ministre de l’Autorité palestinienne pour Jérusalem, un grand leader palestinien comme on les aime en France, meurt semble-t-il d’un accident de santé le 31 mai 2001. L’éditorialiste du
Monde de l’époque, Alain Frachon, le décrit comme un

"gentleman nationaliste palestinien… Il avait l'allure d'un seigneur, et ce n'était pas qu'une allure… en Israël même, certains, les plus clairvoyants, le respectaient pour ce qu'il était : un nationaliste palestinien sans concession, mais sans haine aucune ; un homme aux convictions dures comme la pierre de Jérusalem, mais prêt au compromis territorial"
[1].

Juste avant de mourir, Husseini léguait au quotidien égyptien Al-Arabi une interview parue le 24 juin 2001[2] qui mettait en évidence de façon lumineuse la quintessence de la doctrine des milieux dirigeants de l’OLP sur les objectifs de la lutte palestinienne. Pour lui, les accords d’Oslo étaient un cheval de Troie qui avaient permis aux Palestiniens d’investir la place et non une fin en soi puisque

"… notre but suprême est [toujours] la libération de toute la Palestine historique de la Rivière [du Jourdain] à la Mer [Méditerranée], même si cela signifie que le conflit durera pendant encore mille ans ou pendant beaucoup de générations… La Palestine est en entier une terre arabe, la terre de la nation arabe, une terre que personne ne peut vendre ou acheter… Comme j'ai une fois dit dans le passé : nos yeux doivent continuer à se concentrer sur le but suprême. Le danger réel consiste en ce que je pourrais oublier, en avançant vers mon but à court terme, que je pourrais tourner le dos à mon but à long terme, qui est la libération de la Palestine de la rivière [le Jourdain] à la mer"[3].

Ce qu’il faut noter dans cet exposé stratégique, c’est la notion de "terre que personne ne peut vendre ou acheter" qui introduit le paramètre religieux fatal. Si nul ne peut aliéner la terre palestinienne, c’est parce que c’est une terre islamique, une terre sacrée, attribuée aux musulmans par une disposition divine. La charte du Hamas développe un argumentaire identique, qui retire aux dirigeants tout pouvoir de transiger sur l’avenir de Jérusalem, de Haïfa, de Tel Aviv ou de Beershev’a[4].

La destruction du pouvoir juif en Israël n’est plus une question politique ou une question nationale, c’est un dogme inscrit dans le marbre du sacré, qui expose tout Musulman qui s’aviserait de le transgresser aux feux brûlants de l’enfer ou au couteau du Moudjahid. D’ailleurs, la geste palestinienne utilise plutôt la notion d’usurpation de la terre, laissant la catégorie de "l’occupation" aux consommateurs occidentaux de sa propagande.

[1]
Fayçal Husseini, Alain Frachon, Le Monde, 2 janvier 2001.
[2]
Les Accords d'Oslo étaient un Cheval de Troie, Quotidien égyptien Al-Arabi. Interview avec le journaliste Shafiq Ahmad Ali publiée le 24 Juin 2001.
[3] Idem.
[4] "Le Mouvement de résistance islamique considère que la terre de Palestine est un territoire islamique consacré aux futures générations musulmanes jusqu'au jour du jugement. Le territoire, comme aucune de ses parcelles, ne doit être dilapidé. Ni un seul pays arabe, ni tous les pays arabes, ni aucun roi ou président, ni aucune organisation, ni toutes les organisations, qu'elles soient palestiniennes ou arabes, n’ont le droit de faire cela. La Palestine est un territoire islamique consacré aux générations musulmanes jusqu'au jour du jugement", Charte du Hamas du 18 août 1988, Article 11."

Les dirigeants palestiniens continuent à dire une certaine vérité en arabe et une autre en anglais. Leur vérité exprimée en arabe est ignorée par les médias européens: Abbas for new intifada in Arabic, against it in English

3 commentaires :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

DOGME CONTRE DOGME.

"Ce n'est pas parce que vous êtes plus nombreux que les autres peuples que l'Éternel vous a aimés et choisis car, en réalité, vous êtes le plus petit des peuples" (Deutéronome 7,7).

Le peuple juif est l’unique peuple au monde qui propose aux autres nations l’application des Lois Noahides, et n’impose pas du tout la Torah aux nations.

Chaque matin les Juifs récitent la prière suivante : " Maison de Jacob, allons, marchons à la lumière de l’Eternel ! Car tous les peuples marchent, chacun au nom de son dieu, tandis que nous, nous marchons au nom de l’Eternel notre Dieu pour toujours". Cette prière n’est pas une composition rabbinique, elle émane de la Bible. La première partie est tirée de Michée cha. 4 verset 5 et la deuxième des Rois 1 cha. 8 versets 57-60. Autant dire qu’elle constitue le corps de notre doctrine. Cette dernière va encore plus loin en affirmant que " Les Sages des autres nations ont une part au monde futur ". Tout cela prouve que le Judaïsme, en affirmant que le peuple Juif a été choisi par le fait qu’il a accepté la Torah , reconnaît aux autres nations de suivre leur religion sincèrement et honnêtement . Il n’est pas aisé de comprendre pourquoi le christianisme et l’Islam ont toujours cherché à se construire sur les ruines du Judaïsme. Si les fidèles de ces deux doctrines sont convaincus de sa véracité, la ruine du Judaïsme est tout à fait inutile. Le christianisme et l’Islam affirment qu’ils sont dépositaires de la vérité révélée : dans ce cas pourquoi haïr les Juifs et parfois les massacrer pour prouver l’absolu de cette vérité ? Si le peuple Juif est abhorré et haï par les autres , cela prouve que les nations sont tout à fait insécurisées par le Judaïsme; et dans ce cas, il convient de chercher les causes de cette insécurité. La violence est toujours une réponse de la faiblesse. Toute personne qui use de la violence montre par là qu’elle est faible, pour plusieurs raisons que l’on peut facilement déterminer. Il est tant que les intellectuels non-juifs ne font plus référence à l’élection d’Israël, et excluent de leur vocabulaire le " peuple élu ". D’ailleurs Tout Juif un tant soit peu versé dans le Judaïsme, emploie rarement cette expression. Il est devenu courant maintenant pour justifier les guerres d’évoquer des problèmes théologiques.

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

La complémentarité réciproque devant unir Israël et les nations, tout en respectant leurs vocations diverses, a été très bien mis en exergue par les écrits du Rav Kook.

" L'Eternel a agi avec justice envers sa création, en ce qu'il n'a point prodigué tous les talents en un seul lieu, ni en un seul homme, ni en un seul peuple, ni sur une seule terre, ni dans une seule génération, ni dans un seul monde. Au lieu de cela, Il les a distribués et dispersés entre tous. En cette situation, l'aspiration à la plénitude et à un total accomplissement, qui constitue parmi les hommes, l'attraction la plus idéale, poussera inéluctablement les peuples à associer leurs divers talents, et leur union deviendra nécessaire".

"En ce jour, l'Eternel sera Un, et son Nom sera Un", (Zaccharie 14,9).

Dans un article paru en 1915, le Rav Kook évoque ce que Jérusalem doit représenter pour nous aujourd'hui en référence au problème de l'unité du peuple. En ce temps là, on ne voyait pas encore apparaître les problèmes concrets au niveau sociologique du rassemblement de ce qu'il est possible d'appeler, en référence à un terme biblique, des tribus d'Israël. En fait, il n'y a plus, apparemment, de filiation par tribu ; elle se serait arrêtée au deuxième exil, (le premier exil étant celui d'Égypte) qui a suivi la destruction du premier Temple, du Bayit Richone.

Dans un chapitre intitulé Yéroushalayim, le Rav Kook a utilisé de la façon la plus centrale, un des grands principes de l'enseignement du Talmud qui désigne les trois dimensions de l'identité d'Israël : Thorat Israel, Eretz Israel, ‘Am Israel. Le Peuple, la Terre et la Thora. Et l'unité absolue de ces trois dimensions peut seule faire l'identité d'Israël authentique.

Or, pour le Rav Kook, c'est essentiellement Jérusalem qui rend possible l'unité de ces trois dimensions. Tant qu'elles ne sont pas réunifiées elles peuvent constituer trois manières différentes d'être Juif. Et lorsqu'elles sont vraiment différentes, séparées l'une de l'autre, elles risquent parfois – et c'est souvent plus qu'un risque – de se combattre, parce qu'en s'autonomisant elles se caricaturent et, bien qu'à la racine elles soient une même chose, dans l'existence, apparaissent autant d'engagements juifs authentiques lorsqu'ils sont unis mais qui lorsqu'ils sont désunis non seulement se combattent mais dévoilent par là-même qu'ils sont devenus inauthentiques.

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Le Rav Kook, indique dans ce chapitre que c'est bien Jérusalem qui a réalisé l'unité de ces trois facteurs. La première référence qu'il nous donne se trouve dans le Psaume 122 que nous lisons pendant les fêtes de pèlerinage, le Psaume qui fait allusion à l'unité de Jérusalem. « Yérouchalayim ha-bénouya, ké‘ir chè ‘houbéra la ya‘hdav » : « Lorsque Jérusalem est construite comme une ville qui les unit tous ensemble ». Il s'agit de l'unité des tribus d'Israël.

« Che cham ‘alou chevatim, chivté Yah » : « c'est là-bas que montaient les tribus, les tribus de Dieu ». Et effectivement, l'unité des tribus se faisait concrètement à l'occasion de cette mitzva de réïya pendant les fêtes de pèlerinage.

Trois forces s’affrontent actuellement dans notre Nation. Ce conflit se manifeste de façon très évidente en Eretz Israël, même si toute Nation y est confrontée. Il prend racines dans la conscience du genre humain.

Nous serions malheureux si nous laissions ces trois forces s’opposer dans la dispersion, la révolte et l’hostilité de clan, plutôt que de les unir et de les conjuguer pour que chacun aide son prochain et le rende meilleur.

Ces trois forces sont le Sacré, la Nation, l’Humain. Ce sont là les trois composantes nécessaires de toute vie, la nôtre comme celle du reste de l’humanité.

Quelle que soit leur part respective, on ne trouvera pas un être, pas une société qui ne soit traversée par ces trois forces.

Leur convergence est indispensable à toute société qui aspire à se perpétuer. Quand nous constatons que ces forces, au lieu de converger naturellement, s’opposent, alors il nous faut venir au secours de la société.

La désunion vide l’esprit et la conscience positive, quand l’énergie s’emploie à nier les autres forces.

Le peuple juif n’a jamais revendiqué quoi que ce soit et n’a jamais prétendu être le dépositaire de la vérité absolue . Le peuple juif ne revendique qu’une seule chose : la Paix.

En 1916 , ni Israël, ni la Jordanie, ni le Liban, ni la Syrie, ni l'Irak, ni le Koweit, ni l'Arabie n'existaient ...